CHRONIQUE INTERNET

HISTORIENS & GEOGRAPHES No 393

par Daniel LETOUZEY * 
(APHG CAEN, Lycée Marie Curie Vire)
(* secrétaire de la Régionale de Basse-Normandie)
..
 
 Wikipedia
 recherche documentaire
 ECJS
 HG et tice
croquis
39-45 
DNL
1905
 Ceauce1871-1914
Universités  - concours
Colloques
 Presse et revues
 Académies
 Régionales
 Coloniales

Depuis 1997, cet article sur Internet et ses usages dans l’enseignement de l’Histoire, de la Géographie,
de l’Education civique témoigne des activités multiples développées par nos collègues.
Nicole Mullier, Evelyne Py, Claude Robinot, François Legros, Dan Lyndon
ont été particulièrement sollicités pour cette édition.
Les sites mentionnés dans ce texte ont été consultés avec une liaison ADSL.
Une version actualisée de ce texte rédigé en mars 2005 est disponible à http://aphgcaen.free.fr

Les sites mentionnés dans ce texte proviennent d’une veille documentaire régulière
ainsi que de la participation active aux listes H-Français, Schoolhistory, SLN Geography.
Ils ont été consultés avec une liaison ADSL.
Minilien a été sollicité pour les adresses longues : http://www.minilien.com
Internet Archive donne accès aux versions antérieures : http://www.archive.org/

Les choix proposés dans ce texte n’engagent ni l’association, ni la revue.


 
 

INTERNET EN DEBATS - DEBATS SUR INTERNET

Wikipedia, l’encyclopédie collective ou l’hégémonie de l’amateurisme ? 

L’encyclopédie en ligne initiée par Larry Sanger et financée par Jimmy Wales 
connaît un grand succès auprès des élèves et des étudiants, 
mais les avis des professionnels sont partagés.

Du côté des jugements positifs, Boris Beaudé a souligné, pour EspacesTemps, la nouveauté du projet : appliquer à une encyclopédie le modèle " open source " qui fait le succès de Linux et d’OpenOffice. Dans cette logique, " tout le monde peut lire, écrire ou modifier un article " ; " les imperfections de cette encyclopédie sont amenées à se résorber d'elles-mêmes ". "Production sociale, son contenu, sa richesse et sa diversité ne dépendent que de ceux qui la produisent ". http://espacestemps.net/document104.html

AJ Jacobs, un journaliste du mensuel " Esquire ", a mis en pratique cette écriture collective : son texte initial a été soumis aux lecteurs de Wikipedia qui l’ont remanié et complété. Les deux versions ont été publiées par le mensuel. (" Sur Wikipedia, un article écrit à 150 mains " - Libération 12/10/2005).

Toujours au crédit de l’encyclopédie en ligne, la revue Nature a mené une comparaison avec la Britannica. Sur un échantillon d’articles scientifiques, les experts ont repéré 162 erreurs pour Wikipedia, 123 pour la Britannica. Le bilan serait sans doute moins flatteur pour la première s’il portait sur les sciences sociales. http://www.nature.com/news/2005/051212/full/438900a.html

De fait, plusieurs indices incitent à tempérer l’enthousiasme.
Pendant plusieurs mois, la réputation d’un collaborateur des frères Kennedy a été ternie par un article calomnieux. USA Today a publié une tribune dénonçant cette accusation fallacieuse (29/11/2005). Le récit de cette malveillance, dont l’auteur a été identifié, peut être lu dans la version anglaise. Depuis, James Wales a avancé l’idée de développer une " version révisée et expurgée de toute erreur " (Financial Times 19/12/2005). http://en.wikipedia.org/wiki/John_Seigenthaler_Sr

Dans un article sur Philippe Pétain, pour la version française, l’auteur écrit : " Si malgré ce développement du pouvoir personnel, le Maréchal s'était alors exclusivement consacré à la reconstruction de ce qui pouvait l'être (rapatriement des réfugiés, démobilisation, ravitaillement, maintien de l'ordre normal, et maintien de l'Unité nationale), ainsi qu'à l'exigence du respect par l'ennemi des conventions d'armistice, sa dictature aurait cependant été utile à la France (sic)". Le reste de l’article multiplie inutilement les détails événementiels, les commentaires partiaux, et ajoute en annexe un " Protocole de Collaboration militaire de Paris, concernant la Syrie et l'Irak " dont le lien avec la biographie semble ténu.

L’article en anglais évite ces défauts : il est nettement plus concis ; il témoigne d’une meilleure connaissance des travaux des historiens.

Autre exemple, en août dernier, une biographie de Pie IX ne parlait ni de l’encyclique Quanta Cura, ni du Syllabus, la liste des " erreurs du monde moderne " stigmatisées par le pape en 1864. Ce mensonge par omission, sur une condamnation qui a marqué durablement l’Eglise catholique, n’a été corrigé que tardivement.

Plusieurs éléments peuvent aider à comprendre cette situation : 
Sur les sujets sensibles, politiques ou religieux, la controverse est vive, et l’action des lobbies est fréquente : l’article " avortement " a été un temps pris d’assaut par des militants pro life. Les " articles non neutres " sont identifiés, mais leur contenu est paradoxalement figé dans l’état contesté. http://minilien.com/?YiG3yk4cUz

Aucun projet éditorial ne semble affiché, ni quant au contenu, ni quant au lectorat visé. Ainsi, l’article Géographie renvoie à des pages sur " l’aménagement du territoire ", sur " les géographes célèbres ", mais aussi vers " drapeau " ou vers une " Géographie des causes perdues " (sic). L’article " Métropolisation " est à peine ébauché, alors que ce concept est au cœur des travaux récents des géographes.

La sociologie des auteurs semble aussi instructive. L’auteur de la première version de l’article sur Pie IX a fait des études d’histoire. La plus récente a été écrite par un spécialiste de droit fiscal qui a également rédigé une biographie de Nicolas II. Un sondage rapide dans les pages d’accueil suggère une forte présence de techniciens qui s’autoproclament historiens, sociologues, linguistes… Une différence notable avec l’Encyclopédie de Diderot et de d’Alembert.

Michel Fingerhut voit dans le succès de ce type d’encyclopédie une manifestation du " web comme hégémonie de l’amateurisme et comme encouragement à l’extrémisme idéologique et au communautarisme "(21/10/2005). http://minilien.com/?balKYwzSSk

Wikipédia, " une encyclopédie à lire avec des pincettes " ? (Libération - 08/12/2005) Peut-être pas, d’autant qu’il est possible de corriger des erreurs factuelles. Mais tant que certains articles nécessiteront une refonte globale, il semble préférable de conseiller une grande prudence dans l’exploitation de cette encyclopédie.


INTERACTIVITE ET RECHERCHE DOCUMENTAIRE :
 

Pour un Internet en 3 clics : 
Trois fichiers regroupent les principaux sites recensés
- Un tableau : http://hgtice.free.fr
- 102 sites  : http://clioweb.free.fr/102.htm
- Une amorce d’annuaire en histoire et en géographie
En géographie - France régions, Méditerranée, Afrique, Amérique latine, Chine, Trois Gorges
En histoire - Histoire de l'art, histoire économique, 14-18, 39-45, histoire des femmes, Enseigner la Shoah, la guerre d'Algérie, histoire du Canada… 
-
BCDI en ligne rend des services inestimables, aussi bien par la qualité du mode d’interrogation que par l’importance du fond indexé (journaux, revues…) : l’accès à de vrais articles de vulgarisation, écrits par des spécialistes ou après enquête par un journaliste, sera davantage bénéfique aux élèves que le dépouillement de l’ensemble hétérogène des pages indexées par Google ou Yahoo. On ne vantera jamais assez les mérites de cette version mise en ligne par le CRDP de Poitiers et accessible gratuitement. La pratique de la classe confirme également l’intérêt du détour par les catalogues de bibliothèques, municipales ou universitaires, qui sont fréquemment en ligne.http://clioweb.free.fr/idoc.htm

Dans l’utilisation d’un navigateur, il faut inciter les élèves à configurer au préalable leurs préférences : faire afficher au moins 50 résultats, soit en français seulement, soit dans les langues étudiées par les élèves ; apprendre à exploiter les réponses obtenues pour affiner la formulation de la requête.

La Toile éducative en français manque cruellement d’extensions explicites qui permettraient de mieux cibler une recherche : le " .edu " des universités américaines, le " .ac.uk " des britanniques. A défaut, il faut inventer des astuces de contournement, et enseigner à chasser les intrus de la publicité et du commerce (-commander, -buy, -achat…)

TPE IDD
Les thèmes nationaux des TPE pour l’année scolaire 2005-2006 ont été définis dans la note de service n° 2004-061 du 27 avril 2004 ( B.O. n° 18 du 6 mai 2004)
http://www.education.gouv.fr/bo/2004/18/MENE0400771N.htm
http://www.education.gouv.fr/bo/2005/41/MENE0502330N.htm


ECJS - Laïcité 

" Nous connaissons le parti clérical…Tous les pas qu'a faits l'intelligence de l'Europe, elle les a faits malgré lui. Son histoire est écrite dans l'histoire du progrès humain, mais elle est écrite au verso " disait Victor Hugo lors du débat sur la loi Falloux. Ce point de vue est en ligne, tout comme celui de Léon Gambetta ou celui de Jules Ferry.

http://clioweb.free.fr/dossiers/1905/1905.htm#laicite

" Démocratie et laïcité sont deux termes identiques " affirme Jean Jaurès dans son discours de Castres (distribution des prix, 30 juillet 1904). (La démocratie) " se dirige sans aucune intervention dogmatique et surnaturelle, par les seules lumières de la conscience et de la science. […] 

(Dans) " le grand effort qui va de la Réforme à la Révolution, l'homme a fait deux conquêtes décisives : il a reconnu et affirmé le droit de la personne humaine, indépendant de toute croyance, supérieur à toute formule ; et il a organisé la science méthodique, expérimentale et inductive, qui tous les jours étend ses prises sur l'univers. Oui, le droit de la personne humaine à choisir et à affirmer librement sa croyance, quelle qu'elle soit, l'autonomie inviolable de la conscience et de l'esprit, et en même temps la puissance de la science organisée qui, par l'hypothèse vérifiée et vérifiable, par l'observation, l'expérimentation et le calcul, interroge la nature et nous transmet ses réponses, sans les mutiler ou les déformer à la convenance d'une autorité, d'un dogme ou d'un livre, voilà les deux nouveautés décisives qui résument toute la Révolution ; voilà les deux principes essentiels, voilà les deux forces du monde moderne ". http://clioweb.free.fr/dossiers/jaures/jjlaicite.htm

CNN et Google Earth (novembre 2005)
 

" Comment, lors des émeutes de novembre, la chaîne d'information CNN a-t-elle pu présenter une carte de France aussi stupide, plaçant Toulouse dans les Alpes et Cannes près des Pyrénées ? "
Sur son blog, Nicolas Vanbremeersch propose une explication : le graphiste de CNN aurait utilisé sans précaution les réponses de Google Earth : Toulouse le Château, dans le Jura prend la place de Toulouse, ou Cannes devient un village du Languedoc. http://vanb.typepad.com/versac/2005/11/quand_lerreur_d.html
en petit format, à gauche du texte : http://aphgcaen.free.fr/chronique/393/cnn1105.jpg


TICE et HG EN COLLEGE ET EN LYCEE :
Coups de cœur :
Persee - Les Annales, Vingtième siècle, Matériaux…) (E Py) : http://www.persee.fr
Atlas historique (G Balavoine) - http://www.atlas-historique.net/
British Pathe (JP Raud-Dugal) - http://www.britishpathe.com/
Les archives de Radio-Canada (Nantes - FX Ducellier) - http://archives.radio-canada.ca

La France vue du ciel, le site de Benoit Marembert (HF - JM Muyl) - http://francefromtheair.free.fr
Google Earth - Nasa World Wind - http://clioweb.free.fr/images/geoimage.htm
ENS - LSH - Portail Ecole ouverte : http://ecole-ouverte.ens-lsh.fr/
ENS ULM - Diffusion des Savoirs - http://www.diffusion.ens.fr/

Sites indépendants, sites commerciaux
.

La situation de la Toile éducative est paradoxale. Les élèves ont adopté massivement ce nouvel outil, les enseignants échangent quotidiennement sur le travail réel de la classe sur des listes de diffusion, par exemple sur SLN Geography et sur Schoolhistory. Ce dernier site fédère une quinzaine de sites personnels et indépendants, tous très actifs. 
.
De ce côté-ci de la Manche, l’offre de contenus sur les sites personnels donne l’impression de piétiner. Pour ces sites indépendants, plusieurs explications sont possibles : un simple défaut de communication ; une crainte des critiques parfois cinglantes ; la préférence pour un travail salarié sur les sites parascolaires à accès payant.

En classe, les contraintes pèsent de plus en plus lourdement. L’obstacle majeur, ce sont toujours les effectifs en classe entière. Il y aurait aussi beaucoup à dire sur les choix nationaux en matière de technologies de la communication, sur les politiques régionales d’achat, sur l’application des nouvelles règles de gestion (LOLF)…
Arrêtons-nous seulement sur les réseaux Intranet. Ils sont loin de tenir toutes leurs promesses. Le travail collaboratif semble s'effacer derrière des contraintes humaines et techniques : à domicile, toutes les fonctionnalités d'Internet sont accessibles en permanence ; sur le lieu de travail, la définition des droits de utilisateurs absorbe davantage de temps et d'énergie que la rationalisation de l'offre de contenus. Certains logiciels de gestion de site et de publication (CMS), utilisés au sein de ces réseaux, multiplient les chausse-trappes, et comportent des éditeurs de texte qui ramènent leurs usagers au moins dix ans en arrière : fenêtres réduites au quart de l'écran, mise en valeur limitée et spartiate, tris aléatoires, absence de correcteur orthographique... Dans ces exemples vécus récemment, tout se passe comme si le réseau intranet scolaire était le dernier outil inventé pour anéantir l’amélioration du travail et de la communication que permet un accès libre et ouvert à la Toile mondiale.

.


Croquis en terminale et mutualisation :
Le travail mutualiste sur le croquis a été poursuivi. Une page graphique regroupe les propositions de plusieurs collègues : preuve qu’il ne s’agit nullement d’imposer un modèle unique, mais de fournir des outils de réflexion en vue du travail en classe. Le croquis sur le Japon, qui a été malmené par la mise en page de la précédente chronique, est republié dans celle-ci. Un autre schéma d’Yves Guiet permet de faire travailler sur la notion de façade maritime, et de poser la question de l’extension de l’arrière-pays. http://aphgcaen.free.fr/carto/amn/amn2.htm

Sur le site de l’académie de Versailles, Claude Robinot propose un croquis intitulé " L’union européenne : un espace diversifié et ouvert sur le monde" http://minilien.com/?c23x8LlL4p

Carto-Flash : Jacques Muniga a conçu un excellent outil pour enseigner croquis et schémas.
http://perso.wanadoo.fr/croquis.geo.sdlv/

Dans la Lettre du Carim, Gilles Badufle présente la version 2 de Wincarto. http://minilien.com/?gBvyJy78Sr
Géoclip, un outil  exceptionnel, à travers des exemples : http://www.geoclip.net/fr/p22_realisations.htm
http://clioweb.free.fr/carto/croquis.htm

Schémas et animations (Yves Guiet )
 

http://www.educreuse23.ac-limoges.fr/loewy/siglim/default.htm




1905 : La séparation des Eglises et de l’Etat

A l’occasion des Rendez-vous de l’Histoire (Blois 2005), une page internet et un dossier documentaire (La séparation de 1905, une loi de combat ou une loi de pacification ?) ont été élaborés et proposés aux participants d’un atelier multimédia. http://clioweb.free.fr/dossiers/1905/1905.htm

La commémoration du centenaire de la loi de 1905 est à remettre en contexte, aussi bien dans l’ensemble des événements marquants de l’année 1905, que dans la longue durée des rapports entre religions et politiques.

La séparation dans les manuels. La séparation occupe une place très réduite dans les manuels actuels comme dans les précédents. La loi est en général présente sous forme d’extraits des premiers articles, mais les très riches et très denses débats parlementaires sont généralement ignorés. Les troubles liés aux Inventaires, en 1906, occupent une place importante.

Deux éléments contribuent à expliquer cette situation : les manuels ont été conçus en vue de la rentrée scolaire 2003, avant la déferlante éditoriale liée au centenaire de la loi. Les études de cas portent plus souvent sur l’Affaire Dreyfus.

La séparation sur Internet : Sur de nombreux sujets, Internet propose des séquences prêtes à l’emploi, de qualité variable. " La France de la Belle époque " est une des séquences indexées dans la base de Clermont. La séparation n’en fait pas encore partie. http://www3.ac-clermont.fr/pedago/histgeo/index.html

Sur un site indépendant, l’important travail de Maurice Gelbard témoigne de la forte mobilisation des défenseurs de la laïcité, dans un monde où les médias ont donné plus souvent la parole aux religieux et où ils ont parfois tendance à faire de l’assignation religieuse une grille d’analyse exclusive. http://www.eglise-etat.org/Guide.html

La Ligue de l’enseignement a développé un site spécifique. On peut y lire, par exemple, la transcription d’une conférence faite par Michel Denis lors d’un colloque à Rennes en 2004 : " 1905 : le contexte historique, de son élaboration à la philosophie de la loi ". (en pdf) http://minilien.com/?W5qEuT8lOF

La Toile est surtout une source documentaire non négligeable, à interroger avec des mots clés comme concordat, séparation, cléricalisme, anticléricalisme, laïcité, sécularisation, gallicanisme, ultramontanisme…

- La transcription des débats parlementaires (21 mars au 3 juillet 1905) a été scannée et mise en ligne sur le site de l’Assemblée nationale. Son utilisation par l’enseignant soulève plusieurs difficultés : les fichiers sont énormes, il faut mieux les télécharger avec une connexion à haut débit, puis les lire hors connexion. Parmi les interventions majeures, citons par exemple, celle de Maurice Allard (" Le christianisme est un outrage à la raison, un outrage à la nature ", 10 avril ), celle de Jean Plichon ( " L'Eglise garrottée dans l'Etat tyrannique " , 21 mars ), celles d’Aristide Briand (20 avril, 3 juillet), celle de Jean Jaurès ( " La France n’est pas schismatique, elle est révolutionnaire ", 21 avril)…

- Deux sources iconographiques majeures sont disponibles en ligne :

. Un site indépendant propose une reproduction de très nombreuses caricatures de L’Assiette au beurre, selon un classement thématique ( Le Clergé, le Vatican, Lourdes…). http://www.assietteaubeurre.org/

. Les troubles liés aux inventaires sont très présents dans les reproductions de cartes postales du début du siècle. Il est possible d’y accéder par une recherche sur les images (taper " inventaires 1906 "). Le site payant " Images de la France d’autrefois " revendique 80 000 cartes. http://france.mediasys.info
 


L’histoire locale peut être sollicitée. Ainsi, à Céaucé, une commune de l’Orne dont nous reparlerons par la suite, " l’inventaire qui était fixé au vendredi 2 mars à 9 h 30 du matin, n’a pu être opéré ainsi que nous l’avons annoncé " écrit Le Publicateur de l’Orne du 11 mars 1906. Il poursuit : " Dès huit heures environ 350 hommes étaient réunis sur la place tandis qu’autant de femmes se trouvaient à l’intérieur de l’église. Tous les fidèles à l’extérieur comme à l’intérieur priaient et chantaient des cantiques. Le Credo fut chanté par deux chœurs et il fut vraiment impressionnant de voir tous les manifestants se découvrir et s’agenouiller au verset " Et homo factus est ".

M. Mustière, percepteur de Domfront, arrive à 9 h 30 et se dirige vers le presbytère. Dix hommes se placent près de la porte de la cure et lui en barrent l’entrée en disant : " On ne passe pas ". Le percepteur voit qu’il n’y a rien à faire et se retire sans parlementer ".

La localisation des troubles a été cartographiée et analysée voilà un demi-siècle par Jean-Marie Mayeur. " Les incidents parisiens - Sainte Clotilde, Saint Pierre du Gros Caillou - sont provoqués par quelques agitateurs liés à l’Action française ", écrit Dominique Borne dans L’histoire n° 135. Il ajoute : " La géographie de la résistance ne coïncide pas exactement avec la carte de la pratique religieuse. L’agitation est exceptionnelle hors des pays de chrétienté, mais inversement, ni les Savoie, ni le Béarn, ni le Lot où la pratique religieuse est encore forte n’ont connu d’incidents… "


SECONDE GUERRE MONDIALE :
 
 

" Triangles rouges à Auschwitz - Le convoi politique des 45 000 " - Autrement 2005
Dans une conférence pour le Cercle d’étude, l’auteur, Claudine Cardon-Hamet, a insisté sur deux aspects essentiels : la complexité d’Auschwitz, les valeurs de la Résistance.
" Le 6 juillet 1942, un millier de militants communistes et cinquante juifs quittent le camp de Compiègne pour Auschwitz. En mai 1945, seuls 119 de ces déportés étaient encore en vie. Les "45000 " sont éliminés très vite, dans les six premiers mois de détention, morts de faim, de froid, de maladie mais aussi massacrés par les kapos, les chefs de block et les SS ou encore " sélectionnés " et envoyés à la chambre à gaz ".
Ce livre, qui s’appuie sur le témoignage des survivants, retrace l’histoire d’une déportation exceptionnelle, décidée en représailles aux attentats organisés par le Parti communiste contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht.

80 de ces déportés venaient du Calvados. Ils ont été arrêtés début mai 1942, à la suite de deux déraillements de trains allemands provoqués par la Résistance à Airan (à l’est de Caen), dans la nuit du 15 au 16 avril 1942, et dans celle du 30 avril au 1er mai de la même année. 8 seulement reverront la Normandie en 1945, un seul survit aujourd’hui.
L’ouvrage " De Caen à Auschwitz ", réalisé par des collégiens d’Evrecy et des lycéens caennais, à partir du témoignage des survivants et de leurs proches, a déjà été mentionné dans cette chronique.
http://aphgcaen.free.fr/chronique/392/cardon1.jpg
mettre à gauche du texte, en taille adaptée au texte

Un colloque " La répression en France (1940-1945) " a été organisé au Mémorial de Caen en décembre 2005.
Lors de sa conclusion, Stefan Mertens (Institut Historique Allemand, Paris) a rappelé la terrible efficacité de la répression allemande, Vichy ne servant nullement de bouclier. http://www.memorial-caen.fr


GRANDE GUERRE - Les monuments aux morts dans l’Orne - L’exemple de Céaucé.
Historiens & Géographes a publié les photos en couleur de ces deux monuments (n° 389)
http://clioweb.free.fr/dossiers/monuments/ceauce.htm

mettre en 1/4 de page. http://aphgcaen.free.fr/chronique/393/ceaucecp.jpg

Céaucé, une commune de l’ouest du département de l’Orne, a 2 monuments aux morts : au centre du bourg, un premier rappelle les combattants de 1870. A la sortie du bourg, un second, en forme de calvaire, commémore les morts de 14-18.

Céaucé est un des exemples étudiés par Gérard Bourdin dans son travail sur " Les monuments aux morts dans l’Orne - Pour le deuil ou pour l’exemple ? " (Le Pays Bas-Normand, N° 3, 1991).

Le premier monument, édifié à la gloire de la garde nationale mobile très présente dans le Bocage, est inauguré le 22 septembre 1901. " Sur un socle de granit s’érige un soldat, un jeune soldat, calme et fier, l’œil vif, le visage énergique, l’attitude résolue. Ce n’est pas le soldat blessé que l’on a trop vu, c’est celui dont le front obstiné semble plein de la devise qui est à l’ordre du jour de cette fête : " Oublier… Jamais ! ".

Albert Christophle, le député républicain, a financé le monument . Il a été préfet de l’Orne pendant " l’année terrible ", puis député de 1871 à 1885 et de 1887 à 1902. Il vante la Révolution et la République : " C’est le 22 septembre 1792 qu’un soldat - jusque-là obscur - Kellermann, à la tête de 10 000 hommes à peine, repoussait l’attaque des 40 000 alliés que l’Europe avait envoyés au secours de la Monarchie…Les républicains de 1901 ne peuvent l’oublier, et c’est pourquoi je salue avec vous le monument qui s’élève en face de vous et qui représente, à nos yeux, l’honneur, la fidélité, le dévouement politique, le respect des morts, la foi dans l’avenir, la sécurité et la confiance dans les destinées de la France républicaine ". Selon le député, " l’armée n’a rencontré ici que des admirateurs. Il n’est personne ici qui l’ait combattue. Tous, au contraire, nous l’aimons, nous la glorifions, nous la considérons comme le boulevard le plus solide de l’ordre public et de toutes nos libertés ".
 

En 1901, le sous-préfet parle clairement de l’Alsace-Lorraine et de l’espoir de la Revanche : 

" Vous devez élever vos enfants dans l’amour de la France qui est notre mère à tous, vous devez leur inculquer la haine de l’Allemand et vous devez surtout leur apprendre que tout homme qui n’est pas prêt à verser jusqu’à la dernière goutte de son sang pour sauvegarder l’intégrité de notre territoire, est un lâche et par conséquent, indigne d’être Français.

Vous, vétérans, vous apprendrez à vos fils que si nous avons cravaté nos drapeaux de noir et de vert, c’est parce que nous portons dans nos cœurs le deuil de nos compagnons d’armes morts au champ d’honneur ; et que nous avons l’espérance qu’un jour viendra où nous briserons les chaînes qui retiennent captives l’Alsace et la Lorraine sous le joug du Teuton vainqueur ".

A partir de 1902, l’arrondissement de Domfront, socialement démocratique, dominé depuis 1869 par le centre gauche, passe sous la domination d’une droite nationaliste et anti-dreyfusarde. Nous avons vu que la population s’oppose aux inventaires en 1906. Les notables de la droite ornaise développent des thèmes nationalistes, et placent l’idée de Patrie au dessus de tout autre concept. En 1911, une médaille commémorative de la guerre de 1870 est instituée par les pouvoirs publics. A travers les discours officiels apparaissent, à la veille de 1914, les deux sources du nationalisme : la république et la nation pour la gauche modérée ; la patrie, la France éternelle pour la droite catholique.  Les deux tendances ont à leur manière valorisé l’armée et préparé, dans le souvenir de la guerre de 1870, l’affrontement de 14-18 et l’Union sacrée. http://clioweb.free.fr/dossiers/1905/ceauc06.htm

Le monument aux morts de 14-18 a la forme d’un calvaire, un soldat évoquant les batailles de l’Yser et de la Somme, un autre, les batailles de Verdun et de la Marne. Dans le département de l’Orne, 43 autres communes ont également édifié des calvaires ; en additionnant les simples croix, les calvaires, les statues de saints, Gérard Bourdin constate que la moitié des monuments a une connotation religieuse.

Les derniers numéros du Pays Bas-Normand portent sur " la Résistance dans l’ouest de l’Orne pendant la seconde guerre mondiale ", sur " Papiers et papetiers dans le Bocage normand sous l'Ancien Régime ". Les prochains traiteront du " Protestantisme dans la région d'Athis " et de " La reconstruction de Flers de l’Orne "…

DNL ET SECTIONS EUROPEENNES :

La citoyenneté européenne.
" Faire des Européens ". Entre le 22 janvier et le 19 mars 2005, 500 enseignants ont été accueillis à Sciences Po pour des journées d’études sur l’Europe. Trois autres journées ont été organisées à Amiens, Rouen, Lille. Fabienne Lecomte a fait un compte de celle de Lille pour le site des Clionautes. http://www.clionautes.org/article.php3?id_article=913

Europe et élargissement : Jean-Philippe Raud-Dugal a développé de nombreuses activités. Il conseille d’utiliser trois sites : Le Printemps de l’Europe 2006 ; Citizen-E ; European Schoolnet. http://minilien.com/?dAqdy1Yxsy

http://www.springday2006.org - http://www.citizen-e.net - http://www.europeanschoolnet.org

" Black and Asian History month ". Le BAHM, créé en 1987, cherche à mettre en valeur l’apport des Africains et des Asiatiques à l’histoire de la Grande Bretagne. Dan Lyndon enseigne à Fulham (Est de Londres), dans un collège de centre ville qui accueille des garçons de 11 à 16 ans. Il témoigne des activités utilisées pour mettre en valeur la diversité d’origine des élèves.
En 2005, le thème retenu portait sur " L’Afrique au XXIeme siècle ". Les élèves ont assisté à des vidéoconférences diffusées sur London-Live : six étudiants ont donné leur point de vue sur " Vivre dans un Londres multiculturel au XXIeme siècle ". Plusieurs collégiens ont participé à un jeu sur l’apport des Noirs, d’autres ont écrit " Being Black ", un morceau de rap, et réalisé des films sur le BAHM.

Toujours dans le cadre du BAHM, Juwon Ogungbe, un chanteur d'opéra né au Nigéria, est venu dans le collège. Il y a fait interpréter des chansons africaines traditionnelles. Quinze élèves ont assisté à la représentation de " Who killed Mr Drum " , une pièce où il dénonce les injustices de l’apartheid dans l’Afrique du Sud des années 1950.

Les assemblées plénières ont aussi été un moment important. Elles ont été l’occasion, pour des collègues nés en Afrique (Afrique du Sud, Sierra Leone, Congo, Somalie), de témoigner de leur double expérience, celle de leur enfance africaine, celle de leur vie de migrants dans l’Angleterre du XXIème siècle.
http://www.londonlive.org.uk - http://www.comptonhistory.com/bhm2005.htm
http://www.black-history-month.co.uk/
 

IUFM ET SITES ACADEMIQUES :

L’ensemble des adresses, actualisées : http://aphgcaen.free.fr/chronique/academies.htm

Quelques exemples
Clermont - Annuaire des séquences tice

Aix-Marseille - La Durance n° 67 : Le fait religieux, encore et toujours…

Amiens - EEDD - Bibliographie et ressources locales.

Bordeaux - L’Amazonie, avec Hervé Théry (colloque organisé à Biarritz par l’IHEAL).

Caen - Lettre du Carim.

Créteil - Echelles 34 : Les Etats-Unis et le monde depuis la fin de la Guerre froide.

Dijon - FabriCarto** : l'outil informatique au service de l'analyse spatiale.

Nantes - Petit atlas et exercices associés.

Rennes - Les femmes (Nicole Lucas) - Mondialisation et tourisme - Cartes pour Philcarto.

Rouen - Le port du Havre visité par des CM2 - Visite virtuelle de Château-Gaillard

Strasbourg - Le retable d'Issenheim (l’adresse du site, en 135 caractères).

Versailles - Le centenaire de la loi de 1905.

Les nouveaux territoires de la France et de l'Europe (Dijon, Caen, Poitiers, Marseille). Des comptes rendus sont en ligne sur les sites académiques. http://minilien.com/?gUcch3jTQI


RESSOURCES UNIVERSITAIRES :

Concours 2006 : http://aphgcaen.free.fr/concours/concours.htm
Concours : http://aphgcaen.free.fr/concours/concours.htm
Forum-Capes a pris en partie le relais d’universitas. http://www.forum-capes.org/index.php?

Histoire des femmes
Une sélection de sites a été réalisée en 2004, à la fois lors des RDV de Blois, et à l’occasion d’une conférence de Sylvie Chaperon pour la régionale de Caen. http://clioweb.free.fr/dossiers/genre.htm

Histoire des femmes, histoire des genres, Vingtième siècle n° 75 (Juillet-Septembre 2002) 
Les femmes dans l'histoire - Blois 2004 
Les femmes : 5000 ans pour l'égalité - L'histoire n° 245 ( Une revue grand public)
Musea, le musée virtuel : http://musea.univ-angers.fr/
CLIO Histoire, Femmes et Sociétés : http://clio.revues.org/

Christine Bard - Les usages politiques de l’histoire des femmes
http://bu.univ-angers.fr/ARCHFEM/bardusages.htm

Françoise Thébaud : Penser la guerre à partir des femmes et du genre : l'exemple de la Grande Guerre 
http://asterion.revues.org/document103.html

Joan Scott - La liste de ses ouvrages et de ses articles est en ligne, notamment " Parité: Sexual Difference and the Crisis of French Universalism ". Chicago 2005 - traduction Albin Michel 2005.
http://www.sss.ias.edu/community/faculty-cv/scottcv02.pdf

The WWW Virtual Library - Women's History - http://www.iisg.nl/w3vlwomenshistory/
The WWiW Virtual Library - Women's Studies Section. http://libr.org/wss/WSSLinks/index.html
Diotima: Women & Gender in the Ancient World. http://www.stoa.org/diotima/

Les femmes (1830-1995) sont un des thèmes étudiés pour l’Agrégation de SES.
Le BO n° 5 du 19 mai 2005 comporte une bibliographie p 66-68 : Les femmes au travail ; Éducation, maternité, religion, justice, loisirs ; Féminisme et représentation politique.
http://clioweb.free.fr/dossiers/femmes/femmagr.htm


PRESSE ET REVUES
Sommaires des revues : http://clioweb.free.fr/revues/sommaires.htm

Persée, un excellent portail créé par le ministère de l’Education, diffuse une copie scannée des articles publiés dans une dizaine de revues majeures, comme Les Annales, Vingtième Siècle, Matériaux pour l’histoire de notre temps. Seuls les articles anciens sont en accès gratuit. Un exemple : " Les historiens et la mémoire du passé nazi en RFA ", l’article d’Edouard Husson publié dans le numéro de Matériaux intitulé " Historiens et usages publics du passé " (2002). Persée a développé un partenariat avec Erudit, son équivalent québécois.
http://www.persee.fr - http://minilien.com/?2r1Ugv1LYJ
imagette http://aphgcaen.free.fr/chronique/393/persee.jpg

Hérodote - 119 - L’Europe et ses limites. 120 - Les évangéliques à la conquête du monde

http://www.herodote.org

Mappemonde - 80 (4-2005) - La cartographie SIG en ligne ou Web mapping: les outils "libres". 
http://mappemonde.mgm.fr/index.html

Cybergéo - Cartographie et intelligence artificielle - http://193.55.107.45/eurogeo2.htm
Le tourisme international en Afrique du Sud - Les vitesses dans l'aire urbaine dijonnaise

Espaces-Temps - Jacques Lévy et André Ourednik Des hommes de bonne volonté. 
http://espacestemps.net/

L'histoire - Le moteur de recherche est en cours de refonte.
http://www.histoire.presse.fr/

Matériaux pour l’histoire du temps présent - 79 - Jt-Sept 2005 - http://www.bdic.fr/page.php3?id_page=422
Internet et mouvements sociaux : nouvelles pratiques militantes, nouvelles sources pour l’histoire


COLLOQUES – CONFERENCES - CAFES DE GEOGRAPHIE
Calenda : http://calenda.revues.org
Calenda : http://calenda.revues.org/

Eloge de la radio : Internet est un support exceptionnel dans la vulgarisation des travaux scientifiques. Inutile d’insister sur le fait que le réseau prolonge le monde de Gutenberg et assure une diffusion accélérée et amplifiée de l’écrit. La radio sur internet, avec ou sans podcast, est un autre élément essentiel dans la circulation des idées et des travaux. Ainsi, sur France-Culture, la Fabrique de l’histoire (E Laurentin) s’est intéressée ce trimestre au rôle de la rue, à l’histoire de la grève, du chômage ou du complot, à l’historiographie post-coloniale, au récit national et à sa contestation. La suite dans les idées (S Bourmeau) a évoqué " le modèle républicain ", " l’espérance révolutionnaire ", " l’apartheid scolaire "… Les intervenants sont généralement invités à propos des ouvrages qu’ils ont publiés récemment.
 

En vidéo, nous avons signalé l’intérêt de Canal-U pour la diffusion de conférences, entre autres celles de Blois (2003-2005). Les reportages " dUn œil sur la planète " (l’émission de Thierry Thuillier qui poursuit, sur France 2, le travail amorcé par Géopolis), sont en ligne. Celui sur " Wal-Mart, l’ogre de Bentonville ", est excellent.

Si la question des droits d’usage en classe était abordée avec détermination, Internet pourrait devenir un extraordinaire support pour compenser les difficultés récentes de la formation continuée. http://clioweb.free.fr/presse/radio.htm
(si possible, imagette http://aphgcaen.free.fr/chronique/393/unoeil.jpg

" Révolution française et changement social : vers un ordre bourgeois ? ", Villeneuve d'Asq, 01/2006
http://calenda.revues.org/nouvelle6041.html

Blois 2005 : Religion et politique. http://aphgcaen.free.fr/blois/rvh2005.htm

FIG 2005 : " Le monde en réseaux. Lieux visibles, Liens invisibles ". http://fig-st-die.education.fr/

Cafés géographiques. 
Le site est en cours de refonte.
" Internet abolit-il la géographie ? " Pour Boris Beaudé et Olivier Vilaça, Internet, ce sont " des lieux en réseau qui mettent des réseaux en lieux ". (café du 29/09/2005)
Au menu des prochains cafés parisiens : Ville et violence (31/01), S Body-Gendrot - L'Amérique latine, eldorado infernal ? (28/02), E Lézy, L Brusle-Pastor, Ph Descola - Les Etats-Unis au raz du ranch : comprendre la patrie de Bush (28/03) Ch Montes - La ville insoutenable (25/04) A Berque et C Ghorra-Gobin.
http://www.cafe-geo.net/
 


REGIONALES :
Les sites des régionales : http://aphgcaen.free.fr/regionales.htm
La Réunion : liens sur l’Océan Indien – Les concours - http://aphgreunion.free.fr/


CONCLUSION : " 
" Histoires coloniales - Héritages et transmissions ".

Lors du colloque organisé par la BPI (18-19 novembre 2005), plusieurs interventions ont replacé la colonisation dans le temps long, celui de la conquête du monde par les Européens, et celui de l’histoire de la mondialisation. Jacques Pouchepadass a présenté l’école indienne des Subaltern Studies (Ranajit Guha) qui met en avant le regard des dominés. Pap Ndiaye a évoqué l’apport de l’historiographie américaine et des " Post colonial studies ".

Marc Ferro a esquissé une histoire à quatre voix, qu’il a eu l’occasion de développer, en décembre, à l’IUFM de Caen : celle des colons, celle des colonisés, celle des anti-colonialistes de gauche, celle des anti-colonialistes de droite. La colonisation ? " Un bilan globalement négatif ", titre Le Nouvel Observateur qui publie un entretien avec l’historien, coordonnateur du " Livre noir du colonialisme ". http://clioweb.free.fr/dossiers/colonisation/colonisation.htm
http://minilien.com/?CfMkB29auX

Pour Sandrine Lemaire, la propagande en faveur de la " Plus Grande France " a réussi, dans les années 1930, à présenter comme un triomphe des idéaux républicains, une réalité coloniale peu favorable aux colonisés, privés de citoyenneté, soumis au travail forcé et victimes de préjugés racistes. Dans l’ouvrage " La fracture coloniale ", elle consacre un article à la colonisation et à l’immigration, " points aveugles " de l’histoire scolaire. En dernière page du Monde diplomatique de janvier, elle décrit la genèse d'une " loi qui vient de loin ".

L’article 4 de la loi n° 2005-158 du 23/02/2005 avait provoqué au printemps une très forte protestation. En novembre 2005, le rejet d’une demande d’abrogation à l’Assemblée, puis au Sénat a soulevé un nouveau tollé.

Dans ce type de controverse, Internet offre un double visage : 

- d’un côté,internet est un outil exceptionnel de diffusion de l’information
Il a grandement facilité la mobilisation des historiens et des enseignants contre la tentation d’une « histoire officielle », tout en préservant la pluralité des approches intellectuelles et politiques. Ainsi, plusieurs pétitions ont circulé, avec une diffusion inégale : l’une d’elles a recueilli près de cinquante mille signatures, dont trois mille venant des Antilles, de la Guyane, de la Réunion. Plusieurs textes de principe sont en ligne (« Nous n’appliquerons pas l'article 4 », « Liberté pour l’histoire », « Pléthore de mémoire »…). http://clioweb.free.fr/dossiers/colonisation/colonisation.htm
Mais le réseau donne également, tout comme les médias de masse, un écho souvent excessif à des campagnes vindicatives et à des tentatives d’intimidation. Les parades actuelles manquent d'efficacité.

- de l’autre, le réseau sert, plus encore, à relayer les débats scientifiques. Le rôle de l’historien dans notre société, les conditions de l’accès aux archives, la place de l’interprétation dans l’histoire enseignée (trop souvent caricaturée), les rapports entre l’histoire et la mémoire (ou plutôt les mémoires, c’est à dire les lectures politiques, sociales, familiales… de cette histoire) sont plusieurs thèmes débattus ces derniers mois. Le « déclassement » de l’article 4, le retrait de la plainte contre un historien vérifient l’intérêt de cette mobilisation et de ces débats, qui vont se poursuivre lors de rencontres prévues dans les semaines à venir.

DL - Vaudry - 06 février 2006