Les sites et les articles mentionnés
dans ce texte proviennent d’une veille documentaire régulière
ainsi que de la participation active à la liste H-Français
et aux forums Schoolhistory et SLN Geography... La liste des thèmes
abordés est disponible sur Clioweb. Ce portail personnel et indépendant
propose des sélections de sites web, une revue de presse, un choix
de conférences et d'émissions de radio accessibles sur internet.
http://clioweb.free.fr
En cas de problème sur une
adresse citée, utiliser Internet Archive : http://www.archive.org/
Merci de signaler les adresses
périmées.
INTERNET
EN DEBATS - DEBATS SUR INTERNET
" Wikipédia, l'erreur à haut
débit "
Dans L’histoire de février,
Pierre Assouline publie un billet vengeur contre l’encyclopédie
en ligne : " Wikipédia est la seule encyclopédie au monde
où n'importe qui peut écrire n'importe quoi… " écrit-il,
poursuivant par une allusion à la campagne électorale : "
Wikipédia est à l'Universalis ce que la démocratie
d'opinion est à la démocratie représentative ". Son
argument principal, c’est la présence, dans la bibliographie de
l’Affaire Dreyfus, d’un précis de 1909 réédité
en 1938, utilisé par l'Action française pour affirmer la
culpabilité du capitaine.
" L’affaire Wikipédia ",
un point de vue publié sur le blog de l’auteur le 9 janvier 2007,
a suscité plus de 400 commentaires, cinq fois plus que " Google
en mission pour l’Amérique " (8/02/2007), et beaucoup plus que le
nouveau blog de la revue L’histoire, où Pap Ndiaye cite un
autre cas à charge, sur l’histoire japonaise : la rébellion
Shimabara (1637-1638). Etudier l’écriture électronique, sur
le fond et sur la forme, en diffusion anonyme derrière un pseudonyme
ou bien à visage découvert, voilà un chantier pour
les linguistes. [source : E Py ] http://passouline.blog.lemonde.fr/2007/01/09/laffaire-wikipedia/
http://histoire.typepad.fr/le_blog_de_lhistoire/
Face à une telle situation,
les optimistes rappellent que Wikipédia n'est qu'une encyclopédie
; il faut la comparer à des outils équivalents de vulgarisation
(souvent payants) et non à l’ensemble de la production scientifique
en Histoire. " La vérité sortira du chaos ", ajoute le blogueur
anonyme de Médiévizmes, surtout si des " veilleurs critiques
" viennent " hâter le moment où survient le point d'équilibre
". http://www.medievizmes.net/
Les pessimistes condamnent globalement
l'entreprise et apprécieraient son exclusion de l'école.
Entre ces extrêmes, l'idée
d’une version Education progresse, mais très lentement.
Dans l'immédiat, Wikipédia
est surtout un excellent support pour former et exercer l'esprit critique.
Le plagiat… une réalité,
des solutions
Le dossier publié par
Clic,
l’excellent " bulletin collégial ", a été coordonné
par Nicole Perreault. http://site.profweb.qc.ca/index.php?id=87
- http://clic.ntic.org/#
Nous avons déjà souligné
le rôle de l’école, aussi bien dans le plagiat que dans l'usage
de Wikipédia : en choisissant de faire travailler sur dossier et
d’externaliser une partie de la recherche, l'école incite les élèves
à puiser dans la littérature parascolaire ou dans les encyclopédies,
surtout si celles-ci sont accessibles gratuitement en ligne. Dave Mazella
insiste sur les réponses éducatives possibles. http://aphgcaen.free.fr/chronique/394/aphg394.htm#wiki
- http://tinyurl.com/yp9amh
Lire dans ce même numéro
" Les TIC au service des natures brouillonnes " (Gilles Plamandon).
(Le) " numérique peut
mener à la violence meurtrière "
écrit Slavoj Zizek dans Le Monde du 27 janvier 2007.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-860213,0.html
Cette condamnation péremptoire
illustre la vigueur des représentations hostiles au web : internet
empêcherait de penser, internet serait la source majeure de désocialisation
et de repli sur l’intime…
Elle bénéficie
de l'écho des médias qui hésitent entre " l’extase
et l’effroi " : extase quand les technologies servent d’auxiliaire
et de prétexte à la communication institutionnelle, effroi
quand elles peuvent troubler des situations acquises ou perturber certaines
représentations de la culture classique.
Ce texte a trois défauts
majeurs :
- Cette " opinion " technophobe
est publiée, sans contrepoint, dans une rubrique baptisée
" Débats ".
- Le titre (" Démocratie
ou barbarie numérique ") est fallacieux : dans ce point de vue,
le web est faussement réduit à " une monade sans fenêtre
directe sur la réalité ". L’allusion à la démocratie
semble très indirecte : pas de mention de " l’internet militant
", celui qui relaie des actions revendicatives ni de " l’internet partisan
", celui de la communication de partis politiques.
- Enfin, exploiter un " spot publicitaire
télévisé vantant une marque de bière " pour
tenter d’accabler le numérique, c’est réactiver un discours
anti-TV périmé, au risque d’amalgamer des univers très
distincts.
Les deux excès, la stigmatisation
et l’emphase systématique, sont également dommageables. Ils
risquent de masquer l’essentiel : la complémentarité entre
l’imprimé et le web. Combien de livres - y compris ceux
" qu’on n’a pas lus " (Pierre Bayard) - servent de support à des
conférences, à des débats radio ou télévisés
disponibles en direct ou en différé sur le web… Insister
sur ces relations multiples, cela peut aider à convaincre
les élèves attentifs que tout sujet abordé en classe
aura généralement, dans les jours suivants, un écho
dans les médias. Et inciter les plus curieux à approfondir
seuls un thème qui a rencontré leur intérêt.
http://clioweb.free.fr/presse/radio.htm
INTERACTIVITE
ET RECHERCHE DOCUMENTAIRE :
Pour un
Internet en 3 clics :
Trois fichiers
regroupent les principaux sites recensés
- Clioweb
: http://clioweb.free.fr
- 102 sites
: http://clioweb.free.fr/102.htm
- Une amorce
d’annuaire en histoire et
en géographie :
En géographie
- France régions, Méditerranée, Afrique, Amérique
latine, Chine, Trois Gorges…
En histoire
- Histoire de l'art, histoire économique, 14-18, 39-45, histoire
des femmes, Enseigner la Shoah, la guerre d'Algérie, histoire du
Canada… |
-
BCDI en ligne, deux
catalogues de Bibliothèque universitaire, un de bibliothèque
municipale : http://clioweb.free.fr/idoc.htm
. Faute de pouvoir disposer d’un
annuaire en éducation, ou d’un annuaire européen en sciences
humaines, il faut imaginer des solutions artisanales. Ainsi, Christian
Prior configure le moteur Rollyo pour interroger un choix de sites
connus. http://www.clionautes.org/spip.php?article1283
. La liste Biblio-Fr mentionne
" 23 Learning 2.0 Things ". http://plcmcl2-things.blogspot.com
. Veille INRP : http://www.inrp.fr/vst/
- http://wikindx.inrp.fr/biblio_vst/
Technologies
éducatives en HG EN COLLEGE ET EN LYCEE :
Les blogs.
Nous avons eu l’occasion de mentionner la forte implication des universitaires
: les médiévistes
(Ménestrel, Médiévizmes, Pecia), les cartographes
(The Map Room, PBC ou Le Petit Blog cartographique…). http://clioweb.free.fr/dossiers/blogs.htm
Nos collègues britanniques
ont massivement investi ce mode d’expression. Robert Chambers a recensé
au moins une trentaine de blogs actifs en géographie ; il en
existe autant en histoire. Nos voisins évitent le cloisonnement
propre à ce type d’interface en exploitant les forums SLN et Schoolhistory
comme espaces de rencontre. http://clioweb.free.fr/dossiers/blogs.htm#ukblogs
De ce côté-ci de la
Manche, les usages pionniers de Lyonel Kaufman, Hugo Billard ou François
Arnal semblaient faire exception. La tentation était forte d'en
déduire une panne des sites indépendants. Le bilan serait
peut-être à nuancer, si l’on s’appuie sur les liens présents
sur quelques blogs, dont celui d’Etienne Augris. La discrétion tiendrait
surtout au fait que beaucoup d’enseignants s’adressent davantage à
leurs élèves qu’à leurs collègues. Les contenus
sont donc souvent directement liés au travail en classe. Un autre
inconvénient semble fréquent : en circulant sur ces blogs,
on a vite la sensation de lire plusieurs fois les mêmes informations
issues des listes de diffusion actives, voire de simples copies d’autres
pages web, parfois sans mention explicite de la source.
L’Association pour l’Autobiographie
(APA) a organisé un atelier à l’ENS (17 mars 2007) et prépare
des rencontres à Ambérieu. http://sitapa.free.fr/
|
.
Le croquis
au lycée :
Année après année,la
correction des bacs blancs est très révélatrice
de
l’écart entre la réalité de ce qu’assimilent les élèves
et les attentes souvent divergentes des collègues. Le croquis
illustre souvent la difficulté d’utiliser judicieusement les crayons
de couleur (quelle intensité pour le jaune ?). Certaines copies
transforment la légende en composition bavarde (à l’opposé
de manuels qui parlent du " Nord ", de " l’Est ", oubliant d’expliciter
les caractéristiques de l’espace mis en avant). Le jargon employé
par certains élèves masque mal une connaissance très
insuffisante de la nomenclature. L’évaluation suggère le
long chemin à parcourir vers l’harmonisation des notes.
Depuis plusieurs années,
la page Croquis en terminale a servi de vitrine à un travail
en mutualisation : de nombreux collègues ont proposé leur
version du croquis sur les sujets les plus fréquents. Certaines
productions ont été publiées dans cette revue. Depuis,
la page a été complétée par la référence
à d’autres réalisations, disponibles aussi bien sur des sites
indépendants que sur des sites académiques, avec ou sans
" réseau notionnel ". Rien n’empêche un usage paresseux de
ces croquis. Mais ces outils peuvent servir d’instruments dans le travail
en classe, et aider à faire réfléchir les élèves
sur la diversité des choix possibles lors de l’élaboration
d’une légende. C’est ce que Vincent Capdepuy vient de faire à
propos d’une légende portant sur l’Asie orientale.
Un croquis de l’organisation
de l’espace de La Réunion, conçu
pour une classe de Première, est aussi disponible sur le site du
lycée où enseigne ce collègue. " L’étude de
la région vient souvent à la suite de l’étude de l’espace
métropolitain. Dans certains manuels, l’île apparaît
comme un espace " exotique ", réduit à sa tropicalité
et à une économie agricole (canne, vanille, géranium…).
C’est oublier que le secteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche)
n’a fourni que 3,2 % de la valeur ajoutée en 2002 contre 75,5 %
pour le secteur tertiaire. La réalisation du croquis est pensée
autant comme une analyse spatiale (le croquis proprement dit) que comme
un exercice de réflexion et d’argumentation (la légende).
Les élèves sont incités à réinvestir
des notions étudiées au préalable : métropoles,
hiérarchie urbaine, réseau (villes, transport), contraintes,
risques… "
http://clioweb.free.fr/carto/croquis.htm
- http://lyc-vincendo.ac-reunion.re/spip.php?rubrique58
original et légende : http://lyc-vincendo.ac-reunion.re/spip.php?article53
|
Etudier les activités
de Yokosuka (baie de Tokyo) avec Google Earth.
Claude Robinot propose l’étude
des formes d’occupation au sud-ouest de la baie. Le terre-plein d’Oppama
porte le chantier naval Sumitomo, une usine Nissan et des pistes d’essais…
A proximité, un parc de loisir a été développé
sur une presqu’île artificielle. A quelques kilomètres de
là, sur les premières collines qui dominent l'étroite
plaine littorale urbanisée, un parc technologique est spécialisé
dans les télécoms. Au total, un excellent support pour une
étude de cas sur l’évolution de l’utilisation de l’espace
au Japon depuis une génération. http://www.histoire.ac-versailles.fr/spip.php?article430

" NASA Worldwind, Google Earth,
Géoportail à l’école : un monde à portée
de clic ? " (Mappemonde n° 85) Dans un article publié
par Mappemonde, Sylvain Genevois évoque d’autres usages prometteurs
des " globes virtuels " en classe (exemples de Bayeux, San Francisco ou
Washington…). Il met en garde contre la confusion entre le monde réel
et sa représentation à l’écran : " ces grands portails
ne sont pas des SIG ; ils ne comportent aucune base de données ni
aucun outil d’interrogation, ce qui réduit considérablement
les possibilités de traitement de l’information et donc de construction
d’un savoir géographique ". http://mappemonde.mgm.fr/num13/internet/int07101.html
Il est difficile de mesurer l’utilisation
réelle des globes virtuels dans les classes. Plusieurs indices permettent
de penser que Google Earth a nettement distancé ses rivaux (World
Wind, Virtual Earth). La source de son succès, c’est moins la fascination
pour l’image que la simplicité d’utilisation. Là où
les manuels ne peuvent offrir qu’un un nombre limité de photos emblématiques
et une vision parcellaire, Google Earth autorise une vision plus globale
de l’espace étudié, et permet de varier les échelles
et les points de vue. Bien sûr, tous les espaces ne sont pas couverts
avec la même précision ; mais pour les Etats-Unis, le Japon,
la Suisse ou Dubaï (Palm Island), il est possible d’élaborer
des études de cas actualisées, et de questionner la répartition
des activités humaines, en un mot de réfléchir et
de faire réfléchir les élèves les plus curieux.
Les informations apportées par les utilisateurs (la " GE community
") peuvent rendre service. Tout comme l’option Digital Globe pour dater
les images fournies. http://clioweb.free.fr/images/geoimage.htm
Le Géo-Evénement
2007 a été l’occasion de vérifier à nouveau
la distance qui sépare la géographie scolaire de la gestion
des réseaux par les professionnels. La géomatique ne manque
pourtant pas de passeurs, comme Thierry Joliveau ou les animateurs du portail
Géorézo, présents à ce salon. http://perso.orange.fr/thierry.joliveau/
- http://georezo.net/
Worldmapper. Ces 366 cartes
en anamorphose ont été réalisées par 5 universitaires
de Sheffield et un du Michigan. Chaque carte est accompagnée d’un
court commentaire, et d’une indication de la source statistique. Les EU
achètent des jouets (no 58) et vendent des armes (no 281)...
http://www.worldmapper.org/
Le blog " Strange maps "
(Mark Batchelor sur SLN Geo 01/2007) donne à voir un grand nombre
de cartes : les accords Sykes-Picot, " le Moyen Orient après ",
les eurorégions allemandes, Utopia en couleurs, " Africa in perspective
", " Les EU en 38 états "… http://strangemaps.wordpress.com/
A l’occasion de l’exposition " Frontières
" organisée par le Muséum de Lyon, Philippe Rekacewicz
publie sur son blog analyses et esquisses au crayon. Dans la sélection
de sites web de ce professionnel, on retrouve Strange Maps, Gapminder,
WorldMapper, Maps of War, Géorézo, le PBC de Laurent Jégou.
Les adresses de Radical Cartography méritent le détour, aussi
bien pour la cartographie des requêtes sur Google dans le monde que
pour le bruit à Paris ou le Londres victorien.
http://blog.mondediplo.net/-Visions-cartographiques-
La mondialisation en débats
sur internet - approches géographiques
" La mondialisation est à
appréhender comme un processus [inachevé]. Elle constitue
une mise en relation des différentes composantes du monde, d’ensembles
géographiques et d’acteurs différents qui s’articulent en
système ". Cycle
terminal - Document d'accompagnement - 2004
Une sélection trop longue
pour tenir dans cette chronique est accessible en ligne. Son contenu est
évolutif et comprend :
. de nombreux cours,
articles et conférences disponibles sur internet
. des sites institutionnels
et associatifs :
. Enseigner la mondialisation
. des choix de sites internet
:
http://clioweb.free.fr/dossiers/global/mondialisation.htm
|
.
L’excellent Web Gallery of Art,
le " musée virtuel " développé par Emil Kren et Daniel
Marx mérite une nouvelle fois des éloges. A la fois pour
la richesse de la base (16.264 reproductions en novembre 2006), la qualité
des commentaires, le souci d’améliorer constamment la qualité
graphique…
Ce site, qui rend des services
considérables aux étudiants en histoire de l’art, a débuté
avec la numérisation en 1996 d’œuvres de la Renaissance italienne;
les auteurs ont ensuite étendu leur sélection à l’amont
vers les racines médiévales et à l’aval vers la peinture
des XVII et XVIIIeme siècles (la rubrique consacrée
à Velazquez peut accompagner l’exposition qui vient d’avoir lieu
à Londres). Des tableaux de Goya, Géricault et Delacroix
ont été ajoutés à la base en novembre 2004.Plusieurs
visites guidées sont proposées (Sienne, Arezzo, Flandre...).
SECONDE
GUERRE MONDIALE
" Lucie Aubrac, la Résistance
incarnée " (Le Figaro 15 mars 2007).
" Le verbe résister doit toujours se
conjuguer au présent ".
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1133
Julie Perron, " Lucie de tous
les temps " (Altomedia 2003)
Quatre séquences la montrent
dans la banque d’images de l’INA, dont l’émission Apostrophes où
elle présente " Ils partiront dans l'ivresse " (" Rebelles
" - 05/10/1984). Seul défaut de la configuration actuelle, pour
l’écouter, il faut subir au préalable plusieurs minutes d’escarmouches
mettant en cause un des défenseurs de Philippe Pétain. Curieuse
forme d’hommage, où les impératifs techniques semblent un
prétexte discutable.
A noter que dans un enregistrement
rediffusé par la Fabrique de l’histoire, Lucie Aubrac raconte qu’en
prison, Pétain avait refusé de la recevoir au sein d’une
délégation (" Pas la femme ! "). Aucun parlementaire n'avait
alors protesté. " Il était gâteux, je n'ai rien perdu
", ajoute-t-elle.
" Nuit et brouillard, un film
dans l’histoire ", Sylvie Lindeperg (Odile Jacob)
" Il y a nous qui regardons sincèrement
ces ruines comme si le vieux monstre concentrationnaire était mort
sous les décombres, qui feignons de reprendre espoir devant cette
image qui s’éloigne, comme si on guérissait de la peste concentrationnaire,
nous qui feignons de croire que tout cela est d’un seul temps et d’un seul
pays, et qui ne pensons pas à regarder autour de nous et qui n’entendons
pas qu’on crie sans fin ". Jean Cayrol, Nuit et Brouillard.
|
Ce film qui a durablement influencé
notre vision de l’histoire de la déportation est bien sûr
le fruit de son temps. Il est marqué par la personnalité
de ceux qui l’ont conçu, par l’état de la connaissance historique
en 1955 (cf l’exposition " Résistance, Libération, Déportation
" au Musée pédagogique, rue d’Ulm), par les conditions du
tournage . Faute de soutien suffisant du SCA - Service cinématographique
de l’armée - , Alain Resnais a préféré puiser
dans les ressources de l’Institut néerlandais de documentation de
guerre (La séquence du train quittant Westerbork le 19 mai 1944).
Les négationnistes peuvent
se gausser des " 9 millions de morts " mentionnés par Jean Cayrol
; d’autres peuvent brocarder le " silence " sur la destruction des Juifs,
comme si les images tournées à Birkenau ou à Maïdanek
ne parlaient pas d’elles-mêmes. L’œuvre de Resnais a été
convoquée à plusieurs reprises dans la lutte contre l’antisémitisme
: à Berlin en 1960 à la suite des incidents antisémites
de Noël 1959 ; en France en 1982, au lendemain de l’attentat de la
rue Copernic ; en 1992, après les événements de Carpentras…
Sylvie Lindeperg étudie les
différentes réceptions du film. Ainsi en RFA, le film
est montré en Westphalie du Nord, mais il se heurte aux critiques
de certains parents en Bavière ou en Bade-Wurtemberg. La RDA refuse
la traduction de Paul Celan. Aujourd’hui, le film est conseillé
par la BPB pour son intérêt cinématographique… Aux
Etats-Unis, en juillet 1960, il est désarticulé et montré
en fragments dans " Remember Us ", une émission diffusée
par la chaîne de TV MBC. Au Japon, les douaniers (qui ont autorité
en matière de censure) bloquent le film : ils estiment que la violence
de certaines scènes risque de choquer…
|
Deux chapitres consacrés
à la trajectoire personnelle et professionnelle d’Olga Wormser,
conseillère historique aux côtés d’Henri Michel, encadrent
l’étude de la genèse de l’œuvre et de " la défaillance
des regards " (" le chaînon manquant ", " le tombeau d’Olga
"). " Le film n’est pas le fruit tardif d’une œuvre accomplie ", mais le
brouillon d’une histoire qui conduit à une thèse soutenue
en 1968, suivie de polémiques dont la vigueur étonne encore
aujourd’hui.
L’ouvrage de Sylvie Lindeperg est
indispensable à tous ceux qui ne contentent pas de la vidéo
presse-boutons, mais continuent d’exploiter le chef d’œuvre d’Alain Resnais
en classe, avec ou sans vidéo-projecteur. http://clioweb.free.fr/camps/lindeperg.htm
.
 |
HG en EUROPE
:
" Google Earth in the Classroom
(Noel Jenkins, Alan Parkinson), Creating an aerial urban panorama, Creating
360° Panoramas from Google Earth Imagery, Adding Tags and photos…
" ce sont quelques-unes des adresses de l’énorme Geography
Directory de Robert Chambers. http://tinyurl.com/35ztq3
Parmi les autres thèmes
abordés sur SLN Geo, en mars : Toyota as a case study, Y7 Brazil
SoW, Developing International Links, Misconceptions in geography, Fieldwork
in the Peak District, Blogs..
GGIP - Give Geography Its Place.
http://www.ggip.co.uk/
Sur Schoolhistory : Comment
Harold a-t-il été tué ? http://tinyurl.com/26uqyj
L’abolition de l’esclavage (Thomas
Clarkson, William Wilberforce). http://tinyurl.com/222wpl
" Mainstreaming Black and Asian
British History " (Dan Lyndon) - http://www.blackhistory4schools.co.uk/articles/
Histodidáctica : Dificultades
para la enseñanza de la historia en la educación secundaria
: reflexiones ante la situación española - Joaquim Prats
-
http://www.ub.es/histodidactica/articulos.htm |
IUFM
ET SITES ACADEMIQUES :
L’ensemble
des adresses, actualisées : http://aphgcaen.free.fr/chronique/academies.htm
IUFM Paris : " Centres et axes majeurs
de la mondialisation ". http://hist-geo.paris.iufm.fr/
IUFM Aix-Marseille : " Les agricultures
mondiales : Environnement, développement, sociétés
".
" La France : des territoires
en mutation ". http://geoconfluences.ens-lsh.fr/
Aix-Marseille - En finir avec le
cours magistral ? - Corriger et se former sans s'ennuyer
Amiens – L’Afrique au collège
Caen – La lettre du Carim.
Clermont - Annuaire des séquences
tice
Créteil - la Plaine Saint-Denis
dans Google Earth
Dijon - Le Japon en vidéo
sur le web.
La Réunion : L’abolition
de l’esclavage (1794) |
Lille - Nouveaux regards sur l’Afrique
Nantes – Les regalia de Charlemagne
Paris - Le développement
durable - Intertice
Poitiers - Liaison collège
- lycée
Rouen - Armand Carrel 1800-1836
: un républicain réaliste
Strasbourg – L’Europe rhénane
Versailles – La baie de Tokyo avec
Google Earth |
RESSOURCES
UNIVERSITAIRES :
" Mondialisation, Globalisation,
le regard des géographes ".
Les supports utilisés par
Laurent Carroué pour la conférence organisée par la
Régionale de Caen ont été mis en ligne. http://aphgcaen.free.fr
Concours : http://aphgcaen.free.fr/concours/concours.htm
CVUH, Les usages de l’histoire
: http://cvuh.free.fr/
Gérard Noiriel, Immigration,
antisémitisme et racisme en France (XIXe-XXe siècle) - Discours
publics, humiliations privées. " Racaille et métèques
", le chapitre 6, est disponible en ligne.http://terra.rezo.net/article555.html
Marc Bloch, un historien et ses
livres - http://lamop.univ-paris1.fr/W3/Marc%20Bloch.pdf
Plusieurs ouvrages ont été
scannés pour Les classiques des Sciences sociales (Jean-Marie
Tremblay) :
http://classiques.uqac.ca/classiques/bloch_marc/bloch_marc.html
Joseph Morsel - " L'Histoire (du Moyen Âge)
est un sport de combat "
http://lamop.univ-paris1.fr/lamop/LAMOP/JosephMorsel/index.htm
Dans ce tableau publié par
le LAMOP, l’auteur consacre 20 pages (sur 196) à l'histoire du Moyen-Age
sur le web. Il évoque d’abord l’engouement populaire et médiatique
pour cette période et l’explique par deux facteurs majeurs : la
marchandisation touristique du patrimoine médiéval ; une
lecture réactionnaire du monde actuel. Avec la quête des racines
et l’attrait excessif pour la généalogie, le " goût
du passé envahit la sphère privée ".
Il décrit ensuite les pistes
explorées par les médiévistes : numérisation
et publication des sources, développement de nombreux sites web
(dont Ménestrel) dessinant une cartographie européenne des
études médiévales, circulation de l’information scientifique.
" S’il n’est pas possible d’étudier sérieusement le Moyen
Âge devant son seul clavier, l’historien ne peut plus ignorer Internet
".
Pourtant les dangers menacent :
la recherche historique manque souvent de moyens. " La crise des revues
scientifiques, la déliquescence des comptes rendus, la " colloquite
" aiguë, l’auto-publication (notamment sur les blogs " bavards ")
– toutes ces dérives ont déjà été dénoncées
par d’autres. Internet effraie par l’usage de la copie facile qu’il induit.
La peur d’être plagié, pillé, compilé a très
tôt inquiété et continue d’inquiéter la communauté
des médiévistes. Mais ne devraient-ils pas craindre plus
encore ce raz-de-marée de textes et d’informations qu’eux-mêmes
déversent ? ". Pour sortir de cette impasse, l’auteur propose de
mettre " la médiévistique au service du web ".
Cette vision très critique
s’explique en partie par le choix du poste d’observation : vouloir tout
mesurer à l’aune de l’histoire professionnelle conduit trop vite
à une condamnation globale. Une analyse plus fine des pratiques
mettrait sans doute en évidence tout ce qui a changé dans
le travail de l’historien, aussi bien grâce au courrier électronique
et aux listes de diffusion que grâce à la publication en ligne.
" Le Médiéviste et l'ordinateur ", Tabularia à Caen,
Citères à Tours, la mise à disposition des archives
des revues scientifiques (Persée, Cairn, Revues.org…), la diffusion
accélérée des actes des colloques (comme celui de
2003 à Marne la Vallée sur " L'historiographie des élites
dans le haut Moyen Âge ") vérifient tout l’apport du web et
de l’édition numérique.
Denis Eckert " Moscou,
la ville mutante " - http://tinyurl.com/2sjz5c
- http://tinyurl.com/2rwy4z
" Les villes russes en révolution
" - http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=828
" Moscou, capitale russe ou métropole
mondiale ? " in "Portraits de grandes villes " (PUM 2001)
Les transformations récentes
de Moscou - http://tinyurl.com/yp4sax
PRESSE
ET REVUES
Sommaires
des revues : http://clioweb.free.fr/revues/sommaires.htm
Les archives des revues
sont de plus en plus fréquemment disponibles sur le web, notamment
celles d’Hérodote, de L'espace géographique ou
de
Vingtième siècle sur Cairn, un site créé
par quatre maisons d'édition - Belin, De Boeck, La Découverte
et Erès en association avec la BNF). http://www.cairn.info
Parmi les autres portails majeurs,
citons http://www.revues.org - http://www.persee.fr
- http://www.cens-cnrs.fr
Hérodote - 124 - Proche-Orient,
géopolitique de la crise - http://www.herodote.org
Mappemonde - 85 - Des atlas en
SVG - http://mappemonde.mgm.fr/index.html
Cybergéo – Contrastes de
couleurs - 3D GIS Virtual London and beyond - http://193.55.107.45/eurogeo2.htm
Espaces-Temps - Une grève
sur la Toile- http://espacestemps.net/
L'histoire – L’année Vauban
- La fondation Berger - J Semelin - http://www.histoire.presse.fr/
Les Cahiers pédagogiques
- Libérez Jules Ferry ! - http://www.cahiers-pedagogiques.com/
Le Café pédagogique
- Enseigner le Brésil (77 , JP Raud-Dugal) - http://tinyurl.com/2l6nfh
COLLOQUES
– CONFERENCES - CAFES DE GEOGRAPHIE
" Calenda, le calendrier
des sciences sociales " : http://calenda.revues.org/
Blois 2007 : "L'opinion. Information,
rumeur, propagande ". http://www.rdv-histoire.com/
FIG 2007 : " La planète
en mal d’énergies ". http://fig-st-die.education.fr/
" Calenda, le calendrier
des sciences sociales " : http://calenda.revues.org/
Cafés Géographiques.
http://www.cafe-geo.net/
REGIONALES
Les sites
des régionales : http://aphgcaen.free.fr/regionales.htm
Alsace : " L'Archipel métropolitain
en Europe: polarisation, réseaux et flux ".
Caen : " Mondialisation, globalisation
: le regard des géographes "
CONCLUSION : Hans Rosling et Gapminder
Dans Historiens & Géographes
n° 387 (2004), nous avons déjà eu l’occasion de présenter
une animation graphique portant sur la relation entre richesse et fécondité
entre 1970 et 2001.
Trois raisons incitent à
vanter à nouveau les applications développées par
Hans Rosling et son équipe :
- Un discours critique sur la
marchandisation croissante des statistiques. En février 2006,
lors de son intervention au TED (Technology Entertainement Design) à
Monterrey, Hans Rosling décrit les obstacles entravant leur diffusion
: des mots de passe inutiles et compliqués, un habillage technicien
de calculs ennuyeux, des tarifs exorbitants…
- Un plaidoyer pour un usage
innovant de ces données économiques et sociales financées
sur fonds publics. Avec le soutien d’un responsable de l’ONU, il montre
comment les faire " fleurir " sur le web, les rendre accessibles, gratuitement,
au plus grand nombre (" liberate, animate, make them searchable ") grâce
à Gapminder (Mind the Gap), une " non-profit venture ".
En ce moment, une quinzaine de critères
sont disponibles. Chaque pays retenu est figuré par un symbole proportionnel
à la population, une même couleur servant pour tous les pays
d’un même continent. Toutes les échelles peuvent être
paramétrées.
Les disparités sont prises
en compte dans les graphiques (et les cartes) animés, aussi bien
pour les écarts de revenus entre riches et pauvres, que pour l’évolution
de la répartition de la richesse aux EU et en Chine.
Le graphique montrant la répartition
des utilisateurs d’Internet souligne à la fois la fracture numérique
mondiale et la progression générale du nombre des usagers.
- Les présentations au
TED ont été filmées. Elles prouvent que l’exploitation
des statistiques peut concilier intelligence et mise en spectacle. Elles
sont disponibles gratuitement sur plusieurs sites de vidéo, en direct
ou en téléchargement.
http://www.ted.com/tedtalks/tedtalksplayer.cfm?key=hans_rosling
Voir aussi Dollar Street présenté
par Osla Rosling à Google TechTalks 7 Mars 2006
http://www.gapminder.org/downloads/presentations/dollar-street-2002.html
Cette dernière initiative
incite à poser une nouvelle fois la question de la production et
de l’usage des documentaires en classe. Par exemple, pour faire étudier
la Mégalopole japonaise, "à hauteur d’hommes ", à
des élèves qui ne sont pas tous familiers du Japon contemporain…

Vaudry - 16 avril 2007 |