Histoire, Géographie, Internet

HISTORIENS & GEOGRAPHES, N° 361

par Daniel LETOUZEY

Cette rubrique régulière sur Internet et ses usages dans l'enseignement de l'Histoire, de la Géographie, de l'Education civique ne prétend pas décrire la multiplicité des ressources et ni rendre compte de toutes les initiatives individuelles.

Elle souhaite simplement montrer quelques exemples de pratiques et suggérer quelques pistes de réflexion.

Elle s'appuie sur le travail de nos collègues pionniers, en particulier sur les découvertes des abonnés de la liste Clio (450 dans 24 pays). http://www.h-net.msu.edu/~francais .

Une version électronique est disponible à l'adresse http://www.orbital.fr/~dletouze/aphg361.htm . Dans la mesure du possible, l'adresse indiquée est la plus proche de la ressource retenue, ceci afin de limiter les temps de connexion de ceux qui paient leurs communications téléphoniques. Ces adresses fournies sont directement utilisables par les internautes, sous réserve de modifications toujours possibles par leurs auteurs. Elles seront actualisées régulièrement.

A mon adresse, dletouze@orbital.fr, je suis preneur de vos commentaires, de vos critiques, de vos suggestions, de vos propositions. Cette rubrique est d'abord celle de ses utilisateurs.

INTERNET ET LES MEDIAS

Le réseau Internet s'est trouvé, à plusieurs reprises depuis 2 mois, au coeur de l'actualité et des débats médiatisés : diffusion d'informations non vérifiées aux Etats-Unis, développement de sites contraires aux valeurs de la démocratie...

Cette image, en partie fondée, en partie caricaturale, suscite une controverse entre défenseurs d'une auto-régulation au nom du droit sans limites à la liberté d'expression et adeptes d'un contrôle pouvant aller jusqu'à des formes de censure.

Il semble qu'une partie de la presse ait aussi une part de responsabilité. Il existe sur Internet des données repréhensibles. Rien n'oblige certains médias à reprendre ces données sans contrôle, sans esprit critique. Au nom de la course effrénée à l'audience, de la recherche du sensationnel,. le réseau Internet est alors associé aux sectes, aux pédophiles, etc.. Les aspects positifs du réseau ont plus de mal à trouver place : les idées transitent essentiellement par le texte. On réduit donc le réseau à des aspects spectaculaires mais marginaux. Une telle représentation conforte et exploite certains préjugés anti-modernistes dans notre société.

A l'inverse, les mêmes médias font d'Internet un emblème, un signe superficiel de la modernité. La présence d'un ordinateur dans le champ d'une caméra légitime la prise de parole. Dans l'émission « Bouillon de Culture » consacré à Umberto Eco sur France 2, l'écran placé derrière Bernard Pivot affichait des recherches sur la Toile sans aucun lien apparent avec le contenu de l'émission. La « Toile » était réduite au statut de papier peint animé, et sa présence risquait de distraire de l'essentiel.

Ces enjeux ont fait partie du "Procès de l'Internet, la parole à la défense" http://www.isoc.asso.fr/FETE/proces2.htm , ou  http://www.cie.fr/proces/ manifestation organisée par l'ISOC France à l'occasion de la fête de l'Internet, les 20 et 21 Mars 1998

4 thèmes ont été abordés :

- l'espace temps : assassiné ou maîtrisé ?

- Internet : liberticide ou espace de liberté ?

- Internet : fracture sociale ou chance pour tous ?

- Internet, complice des contenus illicites ou victime des contenus illicites ?

La contribution de Gérard Miller aborde avec beaucoup d'humour certains de ces aspects.

Internet a aussi servi de support à la mobilisatoin et à la protestation contre l'Accord Multilatéral d'Investissement : le texte des projets a été publié aux Etats-Unis  par  http://Attac.org/ , des forums se sont développés, relayés par les articles du Monde Diplomatique http://www.monde-diplomatique.fr/md/dossiers/ami/index.html . Ce journal complète sa diffusion (papier, cédérom, Internet) en créant une collection de cédéroms de poche, regroupant des articles du journal : La mondialisation est le thème retenu pour le premier titre.

TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION ET EDUCATION

La situation en ce début de mars 1998 semble paradoxale : les particuliers continuent de découvrir avec enthousiasme les utilisations du réseau,  ils répondent aux organisateurs de la Fête de l'Internet, alors que les réalisations en cours dans l'Education nationale ne sont pas encore à la hauteur des annonces de l'automne dernier.

De nombreuses instances organisent des débats publics sur ce sujet. Sur le site du Premier Ministre http://forums.premier-ministre.gouv.fr:8000/premierministre/nonmembers/ , un forum intitulé « la société de l'information » a reçu plus de 300 messages en un mois, avec participation active des enseignants et des formateurs, alors que le « cumul des mandats » n'a suscité qu'une cinquantaine de messages. A la veille des rencontres d'Autrans organisées par le Chapitre Francais de l'Internet   http://www.isoc.asso.fr/AUTRANS98/index.html ,  le modérateur de la liste Isoc-education a provoqué des échanges sur le bien-fondé des technologies dans l'éducation -voir à ce sujet les archives d'Isoc-education à http://listes.cru.fr/arc/isoc.education@cru.fr/ .

Les enjeux sont multiples.

Dans la revue Cari-Info de février 1998 , Gilles Braun souhaite que l'on raisonne en termes de projet : « a quelle fin voulons-nous développer les réseaux numériques de communication interactive ? ». Il critique plusieurs présupposés, dont « l'idéologie de l'ordinateur comme traitement préventif et curatif de l'échec scolaire ».

Robert Bibeau , du Ministère Québécois de l'Education craint que l'approche technocentriste de la première vague informatique ne conduise aux mêmes erreurs.

Dans un article très dense et très original intitulé « l'élève rapaillé » http://www.pomme.qc.ca/rb/repertoire.html , il propose une transformation radicale de l'Education : « L'école n'est pas en crise, elle est en mutation. Une mutation, ça se planifie et ça s'organise. Afin d'organiser et de planifier cette mutation de l'école vers le nouveau millénaire, nous suggérons que l'équipe-école commence par réfléchir à son action éducative, au rôle de l'école dans la nouvelle société du savoir et des technologies ainsi qu'aux nouveaux besoins de formation des élèves. L'équipe-école doit adopter une vision anthropocentriste des technologies nouvelles et une approche systémique de l'innovation pédagogique. L'objet de son action ne doit pas être d'intégrer à tout prix les technologies de l'information à l'école, mais de répondre aux nouveaux besoins de formation des élèves à l'aide des technologies si, et seulement si, ces dernières répondent aux besoins identifiés ». Il souligne aussi le rôle essentiel de l'école dans l'apprentissage de la « diététique de l'information » (comment transformer des données illimitées en information, l'information en savoirs intégrés, médiatisés, structurés, « rapaillés » ?).

Une approche plus modeste doit être possible, qui chercherait à intégrer les technologies de l'information parmi les outils déjà disponibles pour les professeurs et les élèves ? Par exemple, du fait du coût actuel de l'accès au réseau, il semble préférable de commencer une recherche au C.D.I ou en bibliothèque, puis à partir des premières découvertes prolonger sur le Web en vue de compléter et d'actualiser les résultats.

La polémique est aussi très vive sur 2 autres thèmes : qui doit former les enseignants , et à quoi ? Comment financer matériels et logiciels ? Les entreprises informatiques montrent un intérêt notable pour le marché de nouvelles technologies appliquées à l'Education. Les enseignants constatent que la formation continue est fortement remise en cause. Beaucoup plaident pour le developpement de logiciels gratuits ou à faible coût, qui assurent aujourd'hui le fonctionnement du réseau, et qui garantiraient le maintien d'une concurrence nécessaire autant sur le plan technique que sur le terrain économique.

LA SECONDE GUERRE MONDIALE

Parmi les sites développés avec des élèves, la Seconde Guerre mondiale figure en bonne place.

Des élèves de Béthune ont participé à un voyage d'étude à Auschwitz en octobre 1997. Avec 15 élèves, 2 enseignants, Frédéric Ghesquier et Corinne Krajewski, ont élaboré un site très sobre et très efficace http://home.nordnet.fr/~fghesquier/Ausch000.htm . La création de ce site a donné lieu , sur la liste Clio, à de nombreux échanges concernant le contenu, la forme, les renvois vers d'autres pages. Une version plus développée, avec vidéo et son numériques, est accessible sur le réseau interne de l'établissement. Autre intérêt de cet exemple, Internet a complété les autres formes d'activité : exposition papier, rencontre-débat avec 8 témoins, visite de sites locaux liés à la Seconde Guerre mondiale, etc..

Cet ensemble d'activités a suscité une grande implication des élèves qui pensent déjà aux thèmes de l'année prochaine. Les médias locaux ont rendu compte de ces activités. C'est une autre façon, plus discrète mais peut-être plus citoyenne, de travailler pour la mémoire.

Le site de Dominique Natanson (l'auteur du très bon logiciel « j'ai vécu au XVIIIème siècle ») a aussi pour ambition de « garder mémoire »   http://perso.wanadoo.fr/d-d.natanson/ . Il s'intéresse au sort d'un enfant juif de Soissons, il présente 3 résistants du Soissonnais, et il renvoie vers de nombreuses adresses, dont celle de l'excellent travail de Michel Fingerhut http://www.anti-rev.org/textes/ . ou vers le Musée-Mémorial de l'Holocauste à Washington http://www.ushmm.org/ . Le mémorial Yad Vashem permet des recherches sur les noms de victimes de la Shoah   http://www.yad-vashem.org.il/HALL_O_N.HTM.

Claudette Wallerand, sur le site de la Régionale de l'Ile de France http://cas.ensmp.fr/APHG/Steinberg.html , a publié le témoignage de Jean-Louis Steinberg sur « la destruction d'une famille, 1940-1945 »

La Lettre de l'Amicale des résistants et déportés, conçue et publiée par Adam Rayski est aussi présente sur le Web http://www.cie.fr//urdf/ . Elle proposait des documents en vue du Concours national de la Résistance et de la Déportation. http://www.cie.fr//urdf/cnrd98/cnrd/index.htm

Le site de la Licra suisse http://www.mnet.ch/licra/shoah.htm offre des adresses très utiles pour l'étude de ce sujet.

Si l'on ajoute plusieurs sites concernant la vie et l'oeuvre de Primo Levi , par exemple http://www.webdo.ch/hebdo/hebdo_1996/hebdo_47/plevi1_47.html , ces quelques exemples modestes montrent qu'on peut trouver autre chose qu'une histoire falsifiée sur Internet.

INTERNET A GRENOBLE

Le site de l'académie de Grenoblehttp://www.ac-grenoble.fr/histoire/hg-page.htm , coordonné par Jean-Pierre Meyniac (lycée Marie Curie à Echirolles) est un des plus anciens et des plus fournis. C'est un vrai site d'Histoire, de Géographie, d'Education civique. La technique n'y a qu'une place réduite, l'essentiel des ressources concerne vraiment tout ce que nous enseignons, au collège comme au lycée.

Commençons par un intérêt majeur du Web : les comptes-rendus de colloques, de journées de formation sont accessibles à tous, même lorsque la distance ou les emplois du temps empêchent d'être physiquement présent. Parmi les thèmes abordés, notons "Images et Cartes dans l'enseignement de l'histoire et de la géographie" (avec une conférence de M Gérard Dorel sur "Les attentes de l'institution scolaire en matière de cartographie" ) - Colloque Inter-IREGH (novembre 1997), "Apprendre ensemble grâce à l'histoire et la géographie", Colloque du BIE à Genève (automne 1997), « Quelles sont les tendances actuelles de la géographie ? » activité organisée par la section régionale de l'APHG au lycée Aristide Bergès le 19 novembre 1997. Ces résumés ne remplacent pas les publications officielles -mais celles-ci tardent parfois-, ni l'intérêt de la rencontre réelle avec les intervenants. C'est simplement une forme de travail très utile qui pourrait diversifier les méthodes d'une formation très déstabilisée ces derniers temps.

La seconde richesse tient dans l'accompagnement et le suivi de la mise en place des nouveaux programmes : textes officiels, bibliographies, choix de progressions, pistes de travail pour les programmes de collège (en particulier classes de Sixième et de Cinquième), et pour ceux du lycée (matériaux pour le programme d'Histoire de Seconde, progressions pour la Première, suggestions pour la Terminale). On accède aussi au résumé de la journée d'information sur les nouvelles épreuves du baccalauréat, et le site a publié en avant première le texte des annales 0 pour le bac de 1999 http://www.ac-grenoble.fr/histoire/terminal.htm . Des séances de formation sont en cours sur le nouveau programme (cf les « modèles » en Histoire contemporaine). Gérard Molines propose une nouvelle lecture graphique du téléfilm "1788" de Maurice Failevic et de Jean-Dominique de la Rochefoucault.

Les ressources locales sont très bien mises en valeur :

-un répertoire de sites utilisables en histoire-géo à propos de Grenoble ;

- une liste de lieux patrimoniaux en Isère (Patrimoine et histoire-géographie )avec quelques fiches pratiques par Jean-Pierre Bousselin ( le musée de Vizille, le site de Charavines, un tri des ressources par période, par thèmes, par secteur géographique etc...).

Jean-Pierre Meyniac modifie les premières ressources pour les rendre disponibles en archives au format word et au format pdf (acrobat reader). Dès l'origine, les fichiers étaient disponibles en version compressée. Cela pouvait créer des difficultés pour les utilisateurs de Macintosh, mais cela réduisait notablement les temps de chargement.

Dans la même académie, Pascal Boyries a aussi une activité importante : il anime le réseau EDRES74 pour l'histoire-géographie, l'Informatique, les Lettres http://www.cur-archamps.fr/edres74/ressourc/histoire/ ; il fournit le site du lycée Baudelaire de Cran Gevrier en travaux d'élèves, en cours pour le professeur http://www.cur-archamps.fr/edres74/lycees/lycrabau/page_19.htm . Deux de ses synthèses plus générales peuvent servir utilement nos collègues : « Quels logiciels hypermédias pour l'éducation ? » avec une bibliographie comportant une quinzaine de liens http://perso.wanadoo.fr/pascal.boyries/articles/softpeda.htm ; « proposition de mise en réseau d'un lycée » même adresse, fichier "baud-res.htm"

CARTOGRAPHIE

La référence universitaire en ce moment est sans doute la rubrique « Le Monde d'Internet » dans la revue Mappemonde, et les bonnes adresses repérées par Jean-Paul Cheylan. « Du point de vue du professionnel, ce que l'on trouve sur la Toile s'apparente plus à l'écumage des déchets déposés par la tempête sur la plage qu'à la découverte d'un trésor ». Il cite 28 adresses, dont 4 « listes de listes de listes et de sites » http://www.mgm.fr/Mappemonde/M198.html .

Cette analyse résume bien un des problèmes intellectuels majeurs posés aux adultes et aux jeunes par la Toile. Comment s'orienter dans une multitude d'adresses, chaque adresse renvoyant à de nombreuses autres ? Comment faire le départ entre des sites de promotion institutionnelle ou commerciale et sites utiles pour l'enseignement ? Comment opérer un choix raisonnable dans un domaine où le graphisme occupe une place essentielle, et que son utilisation par la plupart des établissements secondaires alourdit inévitablement la facture téléphonique ?

A Caen, le serveur du GREYC Groupe de Recherches en Informatique, Image, Instrumentation de Caen http://obelix.etu.info.unicaen.fr/~szmurlo/SIG/AspectsPolitiques.html propose une cartographie politique locale avec choix des paramètres. C'est un premier pas en direction de la demande de cybercarte par Georges Roques dans le numéro précédent d'Historiens et Géographes.

Mappemonde (3-97) renvoyait à un très beau site sur «Jérusalem en cartes anciennes et vues» http://www.israel-mfa.gov.il/mfa/maps.html, sélection d'oeuvres exposées dans le cadre des célébrations du troisième millénaire de Jérusalem . Voir en particulier la carte de Lucas Brandeis (1475), une des 2 premiers cartes imprimées.

A Strasbourg, Thierry Hatt a consacré une page très stimulante à la cartographie interactive et aux cartes "précalculées" . Voir aussi les pages clefs.htm, liens.htm, precalculees.htm.

Il a publié un cours sur la cartographie statistique et il a fait l'inventaire de ressources utilisables dans le secondaire. Dans la rareté des cartes à construire en ligne, il cite surtout les exploitations du recensement américain http://tiger.census.gov , ainsi qu'une base de Virginie http://www.lib.virginia.edu/gic/spatial/dlg.browse2.html . L'adresse http://www.usgs.gov/education/teacher/what-do-maps-show/ renvoie à une présentation de la cartographie aux Etats-Unis pour élèves et professeurs.

Pascal Boyries a mené un excellent travail sur la cartographie des Etats-Unis - maîtrise de l'espace, fondements de la puissance - et a prévu des TP avec fiches de travail pour les élèves, hébergé sur son site personnel http://perso.wanadoo.fr/pascal.boyries/pedago/carto/eu/fdmt-so.htm . Il propose aux élèves de réfléchir et de s'exercer à la réalisation d'une carte de géographie pour le bac. Ces nombreuses cartes de grande qualité graphique analysent un phénomène : densité, répartition des minorités, etc... L'élève doit les exploiter et les combiner pour produire un croquis de synthèse. Ces cartes peuvent aussi utilement servir de base de départ pour la confrontation de nos pratiques, et pour une définition de nos exigences pour les prochaines épreuves du bac.

Dans son travail sur la périurbanisation , Marc Lohez a rencontré plusieurs sites anglais offrant des cartes économiques ou politiques : par exemple,  pour Londres, http://www.london-research.gov.uk/DShome.htm

La carte est un aspect important du site « Paris balades » http://www.winwise.fr/parisbalades développé par Claudia Renau : elle permet de concevoir des itinéraires de découverte des arrondissements de Paris, de préparer les visites à l'aide de photos et de courts commentaires.

THESES DE GEOGRAPHIE :

Gérard Joly dans le numéro 124 d'Intergéo-Bulletin a mené une étude statistique portant sur les sujets déposés ou soutenus en France entre 1985 et 1994 . Cette étude analyse les évolutions effectives au cours d'une décennie et la spécificité des pôles thématiques des universités françaises. Un résumé de cette étude est accessible à l'adresse http://193.55.107.3/revgeo/ttsavoir/joly.htm

Gérard Joly signale aussi la parution au printemps 1998 du Répertoire des géographes français (1800 notices de chercheurs, professeurs et professionnels, un index des organismes dans lesquels ils travaillent, un index des thèses et un index des lieux géographiques qu'ils étudient (pour les conditions de vente envoyer un message à joly@univ-paris1.fr )

Il propose également l'adresse http://www.uquebec.ca/btse/sigird.html outil de recherche sur de nombreuses bases de données gérées par l'INRS et d'autres organismes canadiens (BADADUQ - Université du Québec).

L'université de Toulouse ( J-F Soulet, Groupe de Recherche en Histoire contemporaine) publie en souscription l'étude de Guénaël Amieux, "Méthode d'analyse informatisée d'une source documentaire numérisée : Les représentations des marchés financiers dans le journal Le Monde" (1987-1996).   http://www.univ-tlse2.fr/grhi/

FEUILLES DE GEOGRAPHIE

La revue "Feuilles de géographie" est une initiative remarquable. "Elle a pour vovation de rassembler les enseignants-chercheurs francophones". Le contenu publié sur la Toile reste cependant trop modeste   http://193.55.107.3/revgeo/fgeo/fgeo.htm

Plusieurs titres : N° 34 Ky NGUYEN "Feuilles de Géographie" sur Internet ;  N° 30 Thierry SANJUAN "Un espace côtier en développement : le delta de la Rivière des Perles".

LE PAYSAGE

Le CRDP de Toulouse publie sur la Toile le travail de Christian Beringuier et d'une équipe chargée de « construire une méthode géographique d'observation et d'analyse des paysages » http://www.crdp-toulouse.fr:8000/th0.htm . Les exemples retenus concernent par exemple les vallée de la Dordogne et du Lot, des quartiers anciens de Toulouse...Le thème est aussi utilisé dans l'enseignement du français (cf N° 33 le Français dans tous ses états ». http://www.ac-montpellier.fr/crdp/frdtse35accueil.html

TOULOUSE : EUREKA 5

La brochure de l'équipe de Toulouse est incontournable . http://www.ac-toulouse.fr/histgeo/eureka.htm . Les auteurs ont su en réduire le format, et donc le temps de chargement. Ensuite le sommaire est très riche : de la cartographie avec les logiciels Wincarto de JM Bonnefoy de Chagny (jm.bonnefoy@hol.fr , et SCAP (système de cartographie automatique pédagogique, annoncé pour le printemps 1998, à prix étudié jegou@cict.fr) ; une présentation des nouveautés du serveur de Toulouse, la description de la capture des sites Web avec le logiciel Memoweb, une sélection de cédéroms, la formation du citoyen ; un tableau de la Télédétection sur Internet (logiciel Surfaces http://www.geo.ulg.ac.be/EduSpot , une analyse de l'intérêt pédagogique du film de Youssef Chahine, Le Destin.

Cette équipe semble avoir su préserver des moyens destinés a la formation continue, ce qui devient peu fréquent : sur 414 demandes, il y en avait 118 pour la Découverte d'Internet en sciences humaines, et 86 pour "Enseigner la carte"

TRAVAIL COOPERATIF

La maîtrise du réseau ne pose pas de problème majeur pour un grand nombre de nos collègues. La culture informatique s'est largement diffusée ces dernières années, et le réseau Internet n'exige pas en préalable autant de compétences techniques et informatiques que l'ancienne informatique pédagogique.

Dès lors, l'essentiel du travail se reporte sur les échanges professionnels : Travail coopératif initié par Michel Chaumet à Niort http://perso.wanadoo.fr/m.chaumet/acorc/acorc.htm , Mise en ligne de documents -Cliotextes à Genève http://hypo.ge-dip.etat-ge.ch/www/cliotexte/ClioHOME.html , Pages d'Histoire http://www.mygale.org/08/letouzey/textes/textes.htm , Bulletin mensuel des sites mentionnés sur la liste Clio, tenu par Laurent Ignacel - http://www.mygale.org/08/ignacel/book.html , Tri et hébergement des contributions par Eric Ranguin - en particulier un travail original sur "Humanisme et Renaissance" http://wwwperso.hol.fr/~erra/CYBER-MALLET.htm , ou encore un Inventaire des documents utilisés dans les manuels d'Histoire de seconde http://www.ac-rouen.fr/pedagogie/equipes/hist_geo/documents/sommaire.htm , -attention certains fichiers dépassent 100 Ko- etc...

Ces formes de travail permettent de contourner le « bruit documentaire » provoqué par les moteurs de recherche et leur indexation rapide et peu coûteuse en « plein texte ». La mutualisation des ressources et des découvertes garantit une plus grande pertinence et une meilleure adéquation à un niveau scolaire donné. Elle est un moyen d'écarter les sites narcissiques , ou d'oublier ceux qui assurent la survie d'une géographie de listes et de tiroirs.

L'exploitation pédagogique d'Internet exige un investissement personnel des enseignants. Autant que pour une recherche au C.D.I, l'efficacité d'un travail tient à la définition de la problématique, au repérage des concepts et des mots clés. L'article de Madeleine Griselin et de Serge Ormaux "La géographie au risque du multimédia" (L'information géographique, 1997, N° 5) montre que le terme "géographie" renvoie essentiellement à une promotion administrative des instituts et des laboratoires spécialisés. Il conduit par exemple à la description officielle d'un cours, mais peu souvent à l'analyse de la réalité du terrain correspondant. Interroger sur "géographie" + "Hong-Kong" ne donne guère de réponses pertinentes. Choisir d'interroger sur "Hong-Kong" + "Kowloon", ou "Hong-Kong" et "migrations" donnerait davantage de renseignements concrets.

On ne peut enfin que souhaiter le développement et l'enrichissement de moteurs de recherche et d'annuaires spécialisés dans l'Education, sur le modèle de Hiérapolis au Québec; http://www.hierapolis.net/html2/toile.asp .

Pour l'instant, la richesse de la Toile vient d'abord du sérieux et de la responsabilité d'un grand nombre d'internautes. Il ne tient qu'à nous de continuer à enrichir les contenus.

De son côté, l'Education nationale devrait fournir sur un site officiel une copie des documents patrimoniaux mentionnés dans les Instructions ; par exemple les textes des discours d' Aristide Briand, ou de Winston Churchill, conseillés en classe de Quatrième à propos de la construction européenne.

Les divers sites académiques devraient aussi veiller à utiliser une forme simple et standardisée dans l'arborescence de leurs pages.

Le CNDP a publié en décembre dernier un dossier "Le CDI à l'heure d'Internet".

Le Ministère a financé en partie le dernier numéro des "Cahiers pédagogiques"  "A l'heure d'Internet". Le billet du mois de Dominique Natanson est un plaidoyer vif et drôle : " alors, s'il vous plaît, ne nous équipez pas trop vite et sauvegardez ainsi cette espèce menacée : le travail en groupe".

AIDE AU TRAVAIL PERSONNEL DES ELEVES

L'aide au travail des élèves est encore balbutiante.

Elle est souvent le fait de parents passionnés, comme Jean-Michel Parganin qui complète un répertoire très étoffé de sites par une présentation de la "gestion de projet"   http://ourworld.compuserve.com/homepages/NOE_education

Chez nos collègues de Français, une démarche très intéressante est celle de Jean-Eudes Gardenne à Thionville   http://www.bplorraine.fr/Jeg/bac_de_francais.htm : dans le fichier « SOS-Aide en Français », il définit un contrat moral avec les utilisateurs

1-commencez d'abord par explorer tout le site. Souvent, la réponse n'est pas loin. La réponse à votre demande figure peut-être déjà sur le forum Lettres de "Cyberpapy "que nous vous invitons à visiter.

2 Internet, c'est bien mais... avez-vous pensé à demander de l'aide à votre professeur ?

3 Il est indispensable de vous y prendre à l'avance

4 Avez-vous travaillé sur votre devoir ? Pouvez-vous nous envoyer un plan, vos pistes de recherches ?

5-Et enfin: êtes-vous sûr d'avoir besoin d'aide ?

Internet est un outil formidable, mais ne nous écrivez pas pour le plaisir de voir ce que l'on va répondre...

IL NE SERA REPONDU QU'AUX ELEVES QUI PROPOSENT UNE REFLEXION ET UN TRAVAIL PREALABLES ".

Les demandes sont plus rares en Histoire ou en Géographie. Mais le réseau humain et intellectuel constitué à partir de la liste Clio , et les compétences qu'Internet met en évidence permettent de mieux cerner la demande, et de fournir à ceux qui nous sollicitent des pistes de travail personnalisées.

Pour nos collègues économistes, la revue Alternatives économiques fournit une liste de 100 sites officiels : organismes internationaux, institutions françaises (par exemple données du commerce extérieur français sur http://www.finances.gouv.fr/index.htm , données nationales pour un grand nombre de pays, etc...

EN CONCLUSION

 Internet s'affirme de plus en plus comme un espace incontournable pour les professeurs d'histoire et de géographie.

La richesse et la pertinence de son contenu dépendent d'abord de la qualité de ce que nous y publions.

Nous échappent seulement les évolutions financières et techniques : un trop forte présence des techniciens et des marchands risque de créer des sites autistes, incapables d'être compris par le logiciel concurrent.

Souhaitons simplement que les « auteurs » prennent en compte les attentes et les moyens des utilisateurs : tous n'ont pas forcement la derniere version de tous les logiciels ; les graphismes de qualité sont souvent indispensables,mais leur consultation a un coût, et on peut espérer qu'un Internet francophone suivra d'autres règles que celles appliquées au Minitel.

12/03/1998

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