CHRONIQUE INTERNET

HISTORIENS & GEOGRAPHES No 364




Par Daniel LETOUZEY
 
 

Cet article sur Internet et ses usages dans l'enseignement de l'Histoire, de la Géographie, de l'Education civique s'appuie en partie, comme les textes précédents, sur le travail mené quotidiennement avec François Jarraud et les abonnés de la liste Clio/H-Francais. Les prochaines chroniques pourront intégrer VOS SUGGESTIONS à mon adresse électronique letouzey@clionautes.org

Enfin, une version électronique, actualisée, et donnant dans la mesure du possible un accès direct aux adresses citées, est disponible à

http://www.multimania.com/aphgcaen/aphg364.htm , avec la page de la Régionale de Caen de l'APHG (ou à sur ma page personnelle à http://orbital2.orbital.fr/~dletouze/aphg364.htm)
 
 
 
 
 
 

Cet automne, le réseau Internet fait la une des hebdomadaires - L'Express , le Nouvel Observateur - ou des revues spécialisées : annonces ministérielles en France, actualité aux Etats-Unis. Une table ronde " Le multimédia de l'école à l'université " organisée à Blois le 17 octobre dernier, lors du Festival d'Histoire, réunissait des membres de l'APHG (Commission Technologies de l'Information et de la Communication), et des responsables de la liste de diffusion Clio/H-Français.
 
 

Une politique volontariste

" L'ordinateur va révolutionner l'Ecole " écrit M Claude Allegre, qui promet un ordinateur à chaque jeune professeur quittant l'IUFM (le Nouvel Observateur,15/10/1998). Les statistiques officielles affirment la connexion de la majorité des lycées au réseau Internet, alors qu'on insistait plutôt l'an passé sur le retard de la France par rapport aux autres pays industrialisés.
 
 

Le BO du 2 juillet 1998 prévoit l'emploi de jeunes docteurs par les IUFM pour accompagner les formateurs et pour participer à la création d'outils pédagogiques multimédia.
 
 

Le BO du 10 septembre 1998 http://www.education.gouv.fr/bo/1998/special9/som.htm cherche à définir, pour l'ensemble du système éducatif, et pour chaque discipline, les attentes et les besoins. Les " préconisations " insistent sur la plus-value exigée des nouveaux outils. En histoire, sont demandées des bases de données iconographiques et statistiques, des actualisations sur les " grands thèmes ". En géographie, les attentes portent sur un logiciel d'aide à l'élaboration de cartes de synthèse, un logiciel d'analyse de paysages et de milieux, des " produits " abordant les " notions de territoire, de nation, de frontières, d'aménagement de territoire. Sont aussi réclamées des fonds et données statistiques, des cours en ligne. "Des forums peuvent être proposés aux enseignants en accompagnement "...
 
 

Les efforts consentis par l'Etat pour les emplois et les contenus, ceux des collectivités territoriales pour les machines sont incontestables, et sont appréciés par ceux qui réclamaient une politique volontariste.
 
 

Cet effort rencontre cependant un certain scepticisme.
 
 

" Révolution pédagogique, ou abêtissement numérique ? "interrogeait un journaliste du Nouvel Observateur (24-30/09/1998) ?

En janvier dernier, à Versailles, Dominique Wolton dénonçait la permanence d'un discours où les décideurs cherchent dans la généralisation d'une technique nouvelle, la solution à des problèmes sociaux, institutionnels, et pas seulement pédagogiques.

Les projets actuels ne semblent pas tirer suffisamment les leçons du travail accompli par les pionniers. Ils accordent aussi une place excessive au volume des données, alors que l'enseignement repose davantage sur une exploitation efficace d'un petit nombre de cas significatifs bien choisis. Ils légitiment des dépenses considérables pour l'acquisition de matériels souvent non-évolutifs et de logiciels non prioritairement pédagogiques que la course actuelle risque de rendre très vite obsolètes.
 
 

La pédagogie est souvent absente de produits culturels destinés à un marché vite saturé. Par contre la numérisation des textes, ou des images est un excellent prétexte pour mettre en place un péage sur leurs utilisations.
 
 

L'utilisation d'Internet pose aussi des problèmes matériels :
 
 

Le coût des communications reste un obstacle majeur, même dans les établissements où des ordinateurs performants ont été achetés. L'utilisation régulière d'une ligne téléphonique peut coûter plus de 10.000 pour une année scolaire. Des offres forfaitaires ont été négociées avec France Télécom dès novembre 1997, mais elles ont été annulées à la demande d'entreprises concurrentes. Un tarif actuel propose 380 heures de connexion (environ 2 h par jour) pour 4500 F.

Les autres ressources ont aussi un coût, mais chaque consultation d'une encyclopédie sur papier ou sur cederom, n'engendre pas un coût supplémentaire. Et l'usage pédagogique du téléphone, l'emploi du minitel en classe sont en général réservés aux classes techniques qui disposent de ressources propres.

Pour Internet, cette situation incite à rechercher des usages spécifiques, et à limiter les accès ludiques.
 
 

La lenteur des connexions est un des revers du développement du réseau. Selon une enquête de l'hebdomadaire Marianne 26 % du temps de connexion se passerait en attente. Il est donc prudent d'apprendre à capturer - après accord des auteurs - les sites graphiques que l'on veut utiliser de façon intensive en classe.
 
 

Concrètement, l'usage pédagogique d'Internet peut être un élément de l'apprentissage de la citoyenneté : mise en place d'une charte d'utilisation, régulation des accès par une inscription préalable et un temps limité, exigence d'un thème d'étude, mise en commun des adresses repérées et des logiciels teléchargés...De plus, cet emploi encadré a un double avantage : il légitime l'accès au réseau ; il contribue à la maîtrise des coûts.
 
 
 
 

Les technologies : une innovation douce ?
 
 

Dans le dernier Cari-Info, Gérard Puimatto cherchant le meilleur moyen pour diffuser l'usage des technologies de l'information écrit : " le véritable démarrage des usages scolaires ne pourra avoir lieu qu'en réunissant les conditions objectives nécessaires (machines, réseaux, formation, accompagnement en accord avec les projets pédagogiques), et en proposant des usages pertinents, qui n'imposent pas au préalable de révolutionner les pratiques pédagogiques. " http://cari-info.ac-strasbourg.fr/Index.htm
 
 

Serge Pouts-Lajus, l'auteur de l'excellent " L'Ecole à l'heure d'Internet " (Nathan), plaidait lors d'une récente conférence pour une innovation douce. Cet ouvrage part d'expériences vécues dans des classes, de réussites sur le terrain. Pour l'auteur, Internet ne devrait pas connaître le même échec que le plan informatique pour tous en 1985 : le mouvement est parti du terrain, et non d'une décision ministérielle ; la technique a progressé, et elle sait s'effacer devant la priorité donnée à la communication : les enseignants engagés dans la pratique des méthodes actives peuvent ne plus se sentir seuls.
 
 

Des revues spécialisées peuvent rendre de grands services.

D'abord la nouvelle revue électronique bi-hebdomadaire de l'association " Enseignement Public et Informatique ", EPI.Net. Elle est disponible par abonnement gratuit à postmaster@epi.asso.fr, et sur Internet à l'adresse http://www.epi.asso.fr/ . A côté des nouvelles de l'association et du portrait de collègues engagés dans ces mutations de l'éducation, François Jarraud fournit de très nombreuses adresses dans toutes les disciplines, dont l'histoire et la géographie.

Publiée par nos collègues québécois, la revue CLIC est aussi très intéressante http://ntic.org/CLIC/CLIC25/

Le supplément multmidédia du quotidien Le Monde (01/11/1998) cite une dizaine de sites concernant les cartes, la statistique, les images du CNES et de la NASA : par exemple, http://www.eduplace.com/ss/ssmaps/index.html
 
 

" Dewey surfe mal sur le Web "
 
 

Le web est la partie du réseau où les informations sont publiées sous une forme hypermédia. Il est souvent présenté par les marchands comme une encyclopédie universelle, permanente, et gratuite.
 
 

La principale difficulté tient à l'hétérogénéité des contenus : nombre important de pages de promotion commerciale, présence fréquence de sites qui ne sont que des vitrines institutionnelles, multitude de pages de particuliers passionnés.
 
 

L'énormité des contenus publiés sur le Web, qui n'a sans doute d'équivalent que dans le volume des archives accessibles aux historiens, n'est pas une clé de la connaissance. Robert Bibeau l'analyse très bien dans plusieurs articles (" L'élève rapaillé ", " Quand Dewey surfe sur le Web ") : la structuration d'un savoir ne se mesure pas au volume des données accumulées http:// www.cssh.qc.ca/coll/paidagogia Et les chercheurs savent d'expérience que les archives ne prennent de sens que par rapport à la pertinence d'un questionnement, d'une problématique.
 
 

La mise en forme d'hypertexte ou hypermédia s'impose partout, dans les traitements de texte, dans les cederoms destinés au grand public. Myriam Rossignol (crdp de Poitiers) http://hebergement.ac-poitiers.fr/www.crdp%2Dpoitiers.cndp.fr/manifs/manifs/pnf/acces.htm insiste néanmoins sur la complexité de l'apprentissage de cet hypertexte, d'une pensée non linéraire ou l'auteur renvoie sur le lecteur une partie des tâches de construction du sens.
 
 

Une autre difficulté tient à l'apprentissage des techniques documentaires, et à la relative rareté des ressources francophones adaptées au niveau des élèves.
 
 

Les bibliothécaires ou des documentalistes professionnels s'appuient sur une indexation normalisée, rigoureuse, alors que sur Internet, les moteurs de recherche repèrent automatiquement des groupes de lettres ou de signes. La première technique est plus efficace pour l'éducation, mais elle est inapplicable au contenu du Web du fait des coûts et de la masse d'informations à indexer.
 
 
 
 

Les enseignants ont donc un rôle essentiel :
 
 

Une recherche sur Internet peut aujourd'hui être infructueuse.
 
 

Les enseignants doivent accompagner les élèves, par des consignes claires et explicites, dans la définition et la délimitation rigoureuse du sujet à traiter, dans l'indication des premières pistes bibliographiques.

L'expérience montre qu'une recherche sur le Web n'est productive que si l'élève a d'abord consulté son manuel, utilisé les encyclopédies et les ouvrages de référence sur papier. Une telle démarche est d'abord un moyen réduire la facture téléphonique de l'établissement. Ensuite, elle permet à l'élève de mieux identifier les termes les plus opératoires, et d'assimiler les informations nouvelles.

Un des inconvénients de la recherche " plein texte ", c'est de ne pas permettre l'utilisation des notions et des concepts recensés dans cette revue. Un terme trop général conduit moins fréquemment aux ressources utiles que la mention d'un lieu précis, d'une date exacte : " 16 mai 1877 " entre guillemets aident à repérer les sites sur Mac-Mahon, mieux que " naissance de la République ".
 
 

Une prochaine chronique pourra accueillir vos exemples d'usages encadrés pédagogiquement, appuyés sur la coopération nécessaire et fructueuse entre bibliothécaires-documentalistes et enseignants.
 
 

Listes de diffusion et inventaires thématiques :
 
 

La recherche simple peut être complétée par l'emploi d'intermédiaires  : la consultation des annuaires électroniques, le repérage des inventaires dressés par des enseignants spécialistes d'une question.
 
 

Dans les annuaires généralistes, des documentalistes sélectionnent de sites qu'ils ont rencontré, ou que les auteurs ont proposé à l'analyse. Ils les classent par thèmes. L'histoire est dans l'ensemble assez bien traitée, mais la géographie se résume souvent aux fiches encyclopédiques, et aux informations touristiques.
 
 

Les innombrables sélections opérées par des professionnels de l'histoire, de la géographie sont dans l'ensemble plus pertinentes. Bien sûr, la longueur d'une liste ne garantit pas l'intérêt des sites retenus. C'est néanmoins un excellent moyen de repérer des personnes ressources avec qui il est toujours possible de correspondre.
 
 

Les listes de diffusion fournissent aussi une aide essentielle. 2 exemples personnels. Plusieurs clionautes ont répondu à une interrogation sur les Huguenots chassés de France après 1685 ; pour une étudiante de langues, un collègue américain a fourni l'origine exacte d'un texte décrivant en 1842 la ségrégation dans les transports aux Etats-Unis. La réponse est tantôt publique, tantôt privée.
 
 

Des institutions essaient de fédérer ces multiples démarches.

En France, Educasource http://www.educasource.education.fr valide des sites repérés par des enseignants et des documentalistes. Chaque site est décrit dans une fiche détaillée, et des suggestions d'utilisation sont aussi fournies. Il est possible de choisir une discipline, un niveau, etc.. Un requête en géographie de seconde semble renvoyer vers la SVT, vers l'économie, et même vers l'histoire. Cette banque de données est appelée à grossir avec le nombre de sites disponibles, et avec les trouvailles des enseignants de terrain.
 
 

Au Québec, plusieurs initiatives vont dans le même sens. Ainsi, Prof-Inet http://www.cslaval.qc.ca/prof-Inet/ est conçu comme une aide à la recherche. " Chercher et trouver sur Internet " conduit à une page où l'on peut explorer des informations générales, des informations spécifiques, des logiciels, des images, ou des espaces d'échange. Une version du moteur de recherche Altavista semble explorer non pas la totalité du web, mais seulement les sites repérés pour leur intérêt pédagogique.
 
 

L'Association des Clionautes http://www.mygale.org/00/clionaut regroupe chaque mois la liste des sites mentionnés sur la liste h-français. Une base de données exploitant ces adresses est en cours de préparation.
 
 

Le développement de ces portes d'entrée sur Internet rend des services appréciables. Cependant, un problème difficilement soluble est la grande mobilité du réseau : disparition de fournisseurs d'accès, changement dans les noms de fichiers, modifications la structure des arborescences, simple faute de frappe, extension en .htm ou en .html ...
 
 
 
 

L'aide au travail des élèves :
 
 

L'exploration d'un site comme http://www.cyberpapy.com/matieres.html témoigne aussi de la très forte demande des élèves en aide personnalisée. On y repère l'importance des devoirs et des exposés que les jeunes doivent préparer à la maison. La demande est plus forte en mathématiques, en philosophie, en littérature française qu'en histoire ou en géographie. Quelques exemples fin octobre : bilan de la seconde guerre mondiale, les catholiques en France de 1870 à 1914, la vie quotidienne à Pompéï, etc... Les demandes sont marquées de l'urgence, et le schématisme des réponses laisse penser que l'essentiel des échanges transite probablement par le courrier électronique privé.
 
 

L'ordinateur devrait conduire à modifier les formes de travail scolaire : pourquoi répéter année après année des exercices parfois coupés du réel ? Pourquoi ne pas s'appuyer sur les travaux précédents, actualiser les résultats d'une enquête ou d'une réflexion ? En un mot mettre en place un vrai travail en coopération
 
 

Ressources en géographie :
 
 

Le site du GIP Reclus est toujours aussi riche. La version électronique de Mappemonde (3-98) http://www.mgm.fr/ comporte par exemple 2 textes de Denis Eckert sur " Moscou ou la culture de la désorientation ", sur "le retour de la croissance en Russie". Le " Monde d'Internet " a sélectionné des sites sur l'Inde, sur Haïti, sur les plates-formes pétrolières et sur Mercator. Les titres de la collection " Espaces modes d'emploi " sont énumérés.
 
 

Le site d'Hérodote comporte des articles des chercheurs du CRAG : par exemple, l'article de Véronique Hodier sur les minorités allemandes d'Europe centrale paru dans " Géohistoire de l'Europe médiane " en 1998, ou un travail plus ancien sur " La protection du lac Baïkal : une question de géopolitique ? " http://www.univ-paris8.fr/geopolitique/
 
 

Cybergeo, "revue européenne de géographie " fondée en avril 1996, et dirigée par Denise Pumain, http://www.cybergeo.presse.fr est une source exceptionnelle, et bilingue (français, anglais) : cartographie et SIG, systèmes et modélisation, espace, société territoire, etc...

Gérard Joly y propose " une base de données sur les thèses de géographie soutenues en France ". Parmi les textes du colloque de novembre 1997, Jean-Paul Bord dans " Géographie et sémiologie graphique : Deux regards différents sur l'espace " constate le divorce institutionnel entre géographie et cartographie ; il suggère la poursuite de la réflexion sur " la cartographie en géographie : quel(s) futur(s) ? "

Le site prévoit d'héberger sous peu les résultats d'un colloque sur les problèmes culturels dans les grandes villes, d'un autre sur la télédétection, une réflexion sur la modélisation…
 
 
 
 

Christine Partoune et Frédérique Delvaux ont mené à l'université de Liège une recherche interdisciplinaire sur " les jeunes et la ville ". A partir du travail de 3 équipes bruxelloises, elles proposent 70 fiches pédagogiques destinées à permettre une meilleure connaissance de la ville, et à développer une approche interculturelle. 4 carnets sont disponibles à la fois sur papier, et sur le web à l'adresse http://www.ulg.ac.be/geoeco/lmg/jeunes_et_la ville : cadre de références ; mon quartier, ma ville ; le logement ; règles de vie. " Les démarches préconisées privilégient le développement global de l'élèves (coginitif, créatif, pragmatique et émotionnel) et l'auto-socio-construction des savoirs, dans un climat de respect des différences, de coopération et de solidarité ".
 
 

Un laboratoire de l'université de Rouen a mis en ligne des fonds de carte, une charte graphique, des cartes thématiques sur l'agglomération rouennaise, une comparaison des schémas d'aménagement de villes françaises et anglaises (Cergy-Pontoise, Caen, Chartres, Basingstoke, Southampton, Salisbury) http://www.crihan.fr/intercarto
 
 

L'observatoire réunionnais de l'eau http://www.runtel.fr/ore/sommaire.htm fournit de nombreuses données sur la gestion des ressources hydrauliques et sur les projets en cours. Le site académique de la Réunion renvoie vers des adresses sur l'activité du volcan de la Fournaise.

Avec les navigateurs récents, http://www.ign.fr/vrml permet d'afficher des images virtuelles de la ville de Saint Etienne.

L'Insee donne accès à de nombreuses données statistiques http://www.insee.fr/ , mais ignore l'interactivité. Un exemple récent fait douter du réalisme des auteurs du site : une carte du PIB par régions en Europe, publiée par " Insee première " est disponible en format .pdf . C'est un énorme fichier de 1492 ko, - plus que le contenu d'une disquette- téléchargeable à la vitesse moyenne de 1 ko/seconde ! ! !

Le site de l'Union européenne http://europe.eu.int/index-fr.htm (version française) diffuse des communiqués de presse, des présentations des institutions, des données statistiques.
 
 

Sylvain Genevois a mis en ligne des éléments pour enseigner l'Europe http://www2.ac-lyon.fr/enseigne/histoire/leurope.html : un cours multimédia en 9 leçons, une carte " sensible " affichant les principaux caractères des 15 pays membres de l'U.E, des cartes thématiques sur " l'Europe, un continent à géométrie variable ", et enfin des documents issus d'un stage sur " Visions d'Europe ".

Un répertoire voisin (histoire/cartheme.html#leurope) présente des cartes thématiques sur la région Rhone-Alpes, sur l'Europe, sur l'Allemagne.
 
 

Thierry Hatt et ses collègues de Strasbourg expliquent la logique de l'application d'un système d'information géographique (SIG)à l'étude des Vosges du Nord, avec combinaison de fonds vectoriels, de modèle numérique de terrain et d'images Spot http://www.ac-strasbourg.fr/pedagogie/HIST-GEO/Parc/Mthodes/index.htm
 
 

A Poitiers, le site Odyssée http://www.ac-poitiers.fr/pedago/coll_lyc/hist_geo/dossier/dossier.htm

offre des ressources de qualité : des indications sur le nouveau bac, des données sur la géographie de l'Allemagne. A noter aussi une expérience intéressante : en juillet dernier, les conseils de correction du bac avaient été diffusées sur le réseau, avec en particulier une proposition de carte manuelle en couleurs scannée sur le sujet " les espaces agricoles aux E-U ".
 
 

Lille propose des ressources liées à l'utilisation des images Spot, et 2 cartes d'Espagne, une sous la forme d'un croquis, l'autre d'un modèle. http://www2.ac-lille.fr/heg/default.htm
 
 

Sur le site de la Régionale de Caen, http://www.mygale.org/06/aphgcaen le texte de la conférence de Monique Bertrand sur les villes d'Afrique est disponible, et des renvois sont proposés vers des cartes thématiques intégrant des données récentes sur les E.-U., sur les aires urbaines en France...
 
 

Le " café de géographie " organisé à Paris (5, rue Soufflot) par Gilles Fumey reçoit le 3 novembre Yves Lacoste sur la géopolitique, le 1 décembre Roger Brunet sur " l'antimonde ". La liste h-français se fait l'écho des débats, dont on peut espérer que des éléments seront publiés prochainement sur le Web.
 
 

Ressources en histoire
 
 

En Histoire, l'ADHE (association pour le développement de l'histoire économique) présidée par Jacques Marseille dispose d'une adresse électronique (adheweb@worldnet.fr) et d'un site Web prolongeant ses conférences, dont celle organisée conjointement avec l'APHG le 10 octobre 1998 sur " la terre et les paysans en France et en Grande-Bretagne (1600-1800) http://home.worldnet.fr/~creaphil/
 
 
 
 

L'Association History and Computing a tenu son 13eme Colloque à Tolède en juillet dernier. Voir le programme en anglais à http://unth.ceh.csic.es/Historia/PROGRAMA.HTM
 
 

Les systèmes d'archives en Espagne semblent intégrer rapidement les apports des technologies. Les premières réalisations (Archivo de Indias, Juntas générales de Alava, Musée de la Marine, archives communales diverses) permettent de réfléchir aux apports et aux limites de l'informatique.
 
 

La numérisation permet de mettre des ressources à la disposition d'un public élargi, mais l'accès reste souvent limité. Les logiciels d'exploitation des données sont trop importants et trop coûteux pour circuler sur le réseau. Et les institutions universitaires ne reconnaissent pas la validité scientifique d'une publication électronique.
 
 

Une table ronde a cherché à définir l'apport spécifique des technologies de l'information. Il semble que les méthodes de travail ne changent pas radicalement, mais les hypothèses peuvent être vérifiées sur des échantillons plus vastes, et peuvent être appliquées à de matériaux non-textuels.
 
 

La prochaine version électronique du Journal de l'association est annoncée , l'adresse du numéro 1 était : http://mcel.pacificu.edu/history/jahc/JAHCI2.html
 
 

De façon paradoxale, cette association ne parvient pas à nourrir des échanges électroniques sur la liste H-AHC, alors que les autres listes du réseau H-Nnet connaissent un succès grandissant : 1400 abonnés pour H-France.
 
 

L'association Histoire et Informatique a organisé son 5eme Colloque à Toulouse les 3 et 4 novembre 1998. Voir son programme sur le site du Groupe de Recherche en Histoire Immédiate , à http://www.uni-tlse2.fr/grhi/AHI98/programme.htm
 
 
 
 

Du côté des chercheurs, les communications ont fait le point sur le traitement numérique de lettres de rémission manuscrites (duché de Bretagne, XVIeme siècle) sur l'application d'un S.I.G à l'étude du paysage en Syrie à l'époque romano-byzantine, sur l'édition en cederom des manuscrits musicaux du Moyen-Age dans la Bibliothèque Inter-Universitaire de Montpellier.

Des chercheurs et des bibliothécaires, autour de Claire Panigel (URFIST) recensent de façon critique les ressources et outils de recherche sur le Moyen-Age . Adresse de MENESTREL, http://www.ccr.jussieu.fr/urfist/mediev.htm
 
 

Les enseignants explorent plusieurs pistes :

L'Université du Québec à Montréal a publié sur le Web le cours de Michel Guay sur l'Égypte pharaonique (texte, images, sons, liens). http://www.unites.uqam.ca/egypte
 
 

Jose Igartua signale deux autres expériences pédagogiques.
 
 

La première a consisté à faire produire des sites Web de vulgarisation historique à des étudiants de fin de premier cycle dans le cadre d'un cours sur les ressource documentaires des archives et des musées. La production d'un site Web a remplacé la dissertation traditionnelle et a permis aux étudiants d'acquérir les habiletés d'analyse, de synthèse et de vulgarisation qui sont nécessaires au travail de vulgarisation historique comme à celui de constitution d'un bon site Web. On pourra trouver le fruit de ces travaux à http://www.er.uqam.ca/nobel/r12270/cours/his4017/sitesetud_menu.htm
 
 

Enfin, dans le cadre du cours d'introduction à la méthode historique, en première année du programme, nous avons mis à la disposition des étudiants un site Web qui permet de faire l'apprentissage de la démarche de recherche bibliographique de manière systématique. Le site offre également des descriptions détaillées de plus de 80 ouvrages Ce site a été produit par une équipe d'historiens de l'UQAM, de l'Université de Montréal et de l'Université Laval, de Québec. Pour des raisons de droit d'auteur, ce site n'est accessible qu'aux membres des communautés universitaires des trois institutions.
 
 

Luc Guay met au point un manuel électronique d'histoire genérale (de la préhistoire au Moyen-Age) en utilisant les ressources d'Internet et les possibilités offertes par le courrier

http://www.callisto.si.usherb.ca:8080/lguay/accueil/manuel.html
 
 

Le site de Patrick Reagan http://www.tntech.edu/www/acad/hist/european.html a développé l'inventaire des ressources électroniques concernant l'histoire européenne.
 
 

Giulio Romero a repéré l'excellent site de Lars Bruzelus sur l'histoire maritime :

http://pc.78-120.udac.se:8001/WWW/Nautica/Nautica.html
 
 

Remarquable sélection d'adresses sur La France dans la seconde guerre mondiale sur le site Odyssée de Poitiers :

http://www.ac-poitiers.fr/pedago/coll_lyc/hist_geo/dossier/dossier.htm

La conférence de Jean Quellien sur " La France et l'attitude des Français sous l'Occupation " mettant l'accent sur l'existence d'une opinion, et sur la précocité de la résistance civile est disponible à http://www.mygale.org/06/aphgcaen

Le travail de Frédéric Ghesquier et de ses élèves sur Auschwitz a suscité un grand nombre d'exploitations en

classe par d'autres collègues, voir par exemple le questionnaire de Pascal Boyries :

http://www.mygale.org/07/pboyries/leprof.htm

Le site d'Adam Rayski propose une aide pour le concours de la résistance et de la déportation.
http://www.resistancejuive-franceurope.net/
 

A Reims, un bulletin de liaison électronique comporte dans son numéro 16 des mises au point sur Cartes et croquis en géographie (Gérard Dorel), et sur l'expression graphique en H-G. Le bulletin comporte aussi une présentation des activités de la régionale de Reims, présidée par Claude Ruiz : http://195.98.228.3/datice/bul_acad/Hist-Geo/bull_hg.htm
 
 

En conclusion,
Faisons une proposition : ne pourrait-on enfin normaliser et simplifier la conception des arborescences, ne pas abuser des espaces soulignés (la_ville_) , des majuscules fantaisistes (hist-Geo) , des %20, et penser au temps perdu dans la recherche d'un fichier déplacé : il faut parfois plusieurs minutes pour contourner le message d'erreur et se frayer un chemin jusqu'à l'adresse efficace ! ! !
 
 

Les concepteurs de sites devraient également, comme les auteurs des revues scientifiques, proposer une liste de quelques mots-clés rendant compte du contenu de leur travail. Cela compléterait utilement le dépouillement automatique par les moteurs de recherche.
 
 

Les technologies de l'information ne se limitent pas à la mise en scène électronique d'un cours magistral, avec ou sans enseignant.

Elles permettent aussi de mieux analyser les conditions d'apprentissage. La technique n'a de sens que dans un usage actif, réfléchi et maîtrisé, appuyé sur une solide formation classique.

Dans ce domaine aussi, l'apport principal d'Internet reposera avant tout sur les hommes qui l'utilisent, et sur la qualité intellectuelle de leurs échanges, bien plus que sur la taille des tuyaux.
 
 

05/11/1998

Daniel Letouzey

Lycée Marie Curie

14500 Vire