|
CHRONIQUE INTERNET
HISTORIENS & GEOGRAPHES No 383
par Daniel LETOUZEY *
(APHG CAEN, Lycée Marie Curie Vire)
(* secrétaire de la Régionale de Basse-Normandie)
|
Depuis 1997, cet article sur Internet et ses usages dans l’enseignement
de l’Histoire, de la Géographie,
de l’Education civique témoigne des activités multiples
développées par nos collègues.
Nicole Mullier, Jean-Philippe Raud-Dugal, Thierry Hatt,
Claire Vapillon, Christine Ducourtieux, Philippe Rygiel
ont été particulièrement sollicités
pour cette édition.
Une version actualisée
de ce texte rédigé en mars 2003 est disponible à http://aphgcaen.free.fr
Le site de la Régionale de Caen héberge
les chroniques précédentes, annonce les activités
(conférence sur la Rome antique)
et diffuse les textes élaborés par
le Cercle d’étude de
la déportation et de la shoah.
-
Les choix proposés dans ce texte n’engagent ni l’association,
ni la revue.
-
-
INTERNET
EN DEBATS - DEBATS SUR INTERNET
Les liens présentés depuis
plus de quatre ans dans cette Chronique ont alimenté plusieurs sites
: un choix de « 100 sites pour débuter », le
site de la Régionale de Caen, le butinage des
Clionautes
(en cours de refonte) ainsi qu'une page personnelle réorganisée.
http://aphgcaen.free.fr/100.htm
- http://hgtice.free.fr
- http://www.clionautes.org
Les adresses citées ont été
testées sous Mozilla 1.3 et sous Internet Explorer 5.5, avec une
liaison ADSL.
1 - Internet et l'imprimé :
Un entretien à distance avec
la revue suisse Le Cartable de Clio, sur l'apport spécifique
des TICE, m'incite à revenir sur un enjeu incontournable, celui
de la comparaison implicite entre les ressources disponibles sur Internet
et le savoir véhiculé par l'imprimé, livres ou
revues. Ce parallèle prend généralement appui sur
l'image répandue d'Internet comme Encyclopédie Universelle
Virtuelle, une conception en partie erronée. Mais en histoire, nous
savons que les idées fausses ont la vie dure (cf Yalta et le «
partage du monde »).
Internet, il ne faut pas se lasser de le
répéter, est d'abord et avant tout un outil de communication,
un remarquable instrument de travail en réseau. Cette dimension,
une des conditions d'existence de cet article, est un élément
important du fonctionnement des équipes de recherche présentées
dans les chroniques précédentes, comme celles du GRAL à
Toulouse, celle de « Clio en Afrique » à Aix-Marseille.
Elle est encore trop peu explorée dans le secondaire.
C'est aussi un support de diffusion
multimédia,
qui donne accès à d'innombrables pages
personnelles sur les sujets les plus imprévisibles. Aux Etats-Unis,
le monde universitaire a compris tout l'intérêt de ce média.
En France, le site de Pierre Briant sur l'histoire achéménide,
la mise en ligne de La France des camps (1938-1946), la récente
thèse de Denis Peschanski suggèrent une voie trop peu utilisée
pour les publications scientifiques. L'indexation par les moteurs de recherche
permet de repérer un nombre illimité d'informations et de
services. Cependant, l'accès instantané à ces données
n'en fait aucunement une bibliothèque structurée : au mieux,
une gigantesque foire internationale, où la qualité des ressources
dépend du sérieux des internautes qui assurent la mise en
ligne.
Dans le monde scolaire, deux cultures
s'affrontent : d'un côté, celle
du manuel qui bénéficie d'un monopole de fait, malgré
les critiques vives. Il sert à la fois de mise au point scientifique,
de base documentaire, de cahier de travaux dirigés, de livre d'images
; un cédérom accompagne parfois les plus récents.
De l'autre, celle d'Internet que les élèves, venant de la
génération de l'image, plébiscitent pour leurs
recherches personnelles, en particulier pour les TPE ou l'ECJS.
Les cartables numériques
tentent de rapprocher les deux mondes, sous la forme d'espaces numériques
de travail et d'espaces numériques de savoir. La FING (Fondation
Internet nouvelle génération) a consacré trois ateliers
aux expérimentations en cours (Strasbourg, Besançon, Bordeaux,
Chambéry...). Elle note la difficulté à faire «
émerger une vraie logique industrielle » (plates-formes, services,
contenus...) :
http://www.fing.org
- Voir également :
http://www.educnet.education.fr/secondaire/default.htm
Le rapport du manuel papier à Internet
est paradoxal : jusqu'ici, la gratuité de l'accès au réseau
a fait fuir les éditeurs privés. Dans les ouvrages récents,
les auteurs proposent des sélections de sites Internet, soit en
fin de chapitre, soit sur le site de l'éditeur. En général,
les sites universitaires, les sites académiques, les sites personnels
y apparaissent peu. Dans les adresses citées, il faut distinguer
entre celles qui renvoient à un fichier précis, exploitable
en classe, et celles qui se contentent de lister les rectorats ; ces dernières
n'ont pas de souci de validation, mais l'intérêt géographique
n'est pas toujours évident. Il en résulte une sur-représentation
des sites administratifs, dont les mises en ligne peuvent servir en
géographie, mais dont les objectifs ressortent souvent plus de la
communication politique que de la prise en compte scolaire de la dimension
spatiale.
Internet est de plus en plus un excellent
portail vers le monde du livre et des revues : catalogues en ligne
des bibliothèques, comptes rendus d'ouvrages, publications d'extraits...
Rappelons deux adresses, parmi beaucoup d'autres : l'entrée thématique
du catalogue de la bibliothèque de Caen ; le catalogue de SUDOC
:
Au total, il faut insister sur la complémentarité
entre les deux univers : Internet est un outil d'autant plus efficace
que l'on sait ce que l'on cherche, que l'on a appris comment chercher utilement,
et qu'une connaissance raisonnable des questions à poser permet
d'évaluer l'intérêt et la pertinence des ressources
disponibles.
2 - Les historiens,
leurs revues et Internet :
Dans les Chroniques précédentes,
les ouvrages de Rolando Minuti (Internet et le
métier d'historien ), de Gérard Boismenu et de
Guylaine Beaudry (Le nouveau monde numérique - Le cas des revues
universitaires) ont permis d'aborder les enjeux de la transition du
papier au numérique.
Ce thème a été aussi
abordé à l'ENS, en octobre 2002. Philippe Rygiel a souligné
l'importance des mutations en cours : « nous avons intégré
des outils nouveaux, nous serons nécessairement amenés à
repenser nos pratiques d'écriture, les institutions auxquelles nous
appartenons, les lieux que nous fréquentons sont aussi appelés
à se transformer ». Il a proposé d'établir un
état des lieux, de repérer les facteurs en oeuvre (organisation
des champs universitaires, processus de validation, déroulement
des carrières...) et de s'interroger sur les futurs possibles :
http://barthes.ens.fr/clio/dos/inter.html
Dans l'article «
Écrire
pour Internet, les contraintes et les atouts d'un médium nouveau
», Christine Ducourtieux, webmaster de Ménestrel, a relaté
son expérience au sein du LAMOP, de l'Ecole doctorale (Paris 1)
et de la revue Le Médiéviste et l'ordinateur.
Elle constate que
chaque métier cherche d'abord à reproduire ses outils actuels
: les enseignants mettent leurs cours en ligne, les bibliothécaires
produisent des répertoires. Elle distingue les écrits à
vie électronique limitée (pré-publications, matériaux
accompagnant
un cours), et les textes assurés de « l'immortalité
», auxquels le réseau donne une seconde vie. Elle regrette
la frilosité des différents acteurs : celle des éditeurs
(pour l'histoire médiévale, 14 revues seulement sont accessibles
en texte intégral), celle des instances officielles qui s'intéressent
insuffisamment à l'édition numérique.
L'essentiel de son travail a porté
sur les conditions du transfert de l'imprimé à l'écran
: adapter à la publication virtuelle les règles établies
par l'édition traditionnelle, prendre en compte les conditions de
l'affichage et inciter à la lecture directe, utiliser la relation
hypertexte pour renouveler le rapport entre le texte et les notes de bas
de page... Plusieurs éléments l'ont incitée à
revoir ses ambitions à la baisse : les traitements de texte actuels
compliquent le passage d'un support à un autre ; le changement de
support impliquerait parfois une ré-écriture complète,
impossible à exiger des auteurs. Beaucoup d'utilisateurs préfèrent
imprimer les textes plutôt que les lire directement à l'écran.
La conception héritée de
l'écriture « nous a insensiblement conduit à bouder
les possibilités d'écrire avec des images, des cartes, des
schémas, des tableaux et autres formes à inventer »...
« La métaphore du livre freine notre imagination »...
« Les personnages qui peuplent les manuscrits médiévaux
savent échapper au cadre, mordre le texte ; nos créations
Internet sont sages. Elles gagneraient en richesse si nous faisions avant
toute entreprise un effort pour définir les besoins et les usages
de la communauté des historiens ». [...]
« Une chose est dès maintenant
certaine, cette écriture n'est possible que par la rencontre de
gens aux compétences différentes [...] Nous parlons donc
d'une écriture collective et ceux qui tremblent de voir l'auteur
malmené ont raison de ressentir quelques craintes : écrire
pour Internet se conjugue à plusieurs et l'auteur se dilue dans
la notion d'équipe».
Marin Dacos, le fondateur de l'excellent
site revues.org décrit plusieurs scénarios possibles,
pour les revues qui veulent exploiter les potentialités du numérique
: l'édition essentiellement électronique, la mise en ligne
différée, la diffusion de compléments virtuels, la
mise en ligne patrimoniale Le site Internet présente le logiciel
Lodel et le choix de techniques simples d'édition en texte intégral.
3 - Internet
et la « sécurité » :
Depuis le 11 septembre 2001, la sécurité
est généralement invoquée pour couvrir des mesures
qui paraissent contestables. L'ajout, par les constructeurs, d'une «
puce de sécurité » inquiète beaucoup les
défenseurs des libertés individuelles, qui y voient la renaissance
d'un projet avorté d'Intel en 1999.
Dans votre courrier électronique,
vous recevez sans doute des messages non désirés.
Libération évalue à 7 millions par jour le nombre
de « pourriels » envoyés par les spammers ou «
polluposteurs » (31/05/2003).
Quelle est la meilleure défense
? Envoyer ces publicités imposées à la poubelle ?
Filtrer l'accès à sa boîte aux lettres avec un logiciel
(Mailwasher, Spamkiller, Spamnet, Spam X ) ? Tenter de répondre
et de se désabonner, au risque d'en recevoir davantage ? Envoyer
une copie à Abuse@fournisseur.com ? Se plaindre à la CNIL
? Pour l'instant, le journaliste conseille d'utiliser 2 adresses (en évitant
d'afficher la principale sur le web), et de consulter les sites http://www.caspam.org
ou http://www.arobase.org
Les alertes virus sont fréquentes.
Pensez à sauvegarder régulièrement vos données
personnelles.
Le BO 21, du 22 mai 2003, annonce les thèmes
de TPE pour 2004 (p 1139-1140).
La liste reste inchangée en classe
de première. En terminale, « Hériter, innover »
remplace « Ordre et désordre » comme thème commun.
En TL, « L'insolite » remplace « Héritage et innovation
», en TES « Exclusion/intégration » remplace «
Les élites » :
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/bo/2003/21/21.pdf
ECJS
1 -Le développement durable
est le sujet traité par TDC 857. Cinquante adresses sont fournies,
seulement sur papier :
http://www.cndp.fr/RevueTDC/som857.htm
2 - « Que nous ont appris les élections
françaises de 2002 ? », colloque à Sciences Po :
Le dossier du CEVIPOF sur les élections
de 2002 renvoie à la cartographie des vingt dernières années
:
3 - Le fait religieux occupe une
très grande place dans les débats, à l'approche du
centenaire de la loi de 1905 : Journée du livre d'histoire au Sénat,
Salon du Livre à Caen, Journée à Aix-Marseille, à
Rouen, Université d'été à l'initiative de l'UFT
Lettres-philosophie (Dijon), Journée à Saint Denis en octobre
... Selon les sensibilités et la discipline, les intitulés
varient : « fait religieux », « enseigner Dieu ? »,
« religion ou religions », « laïcité et religions
», « Islam, politique et laïcité ». Les spécialistes
font la distinction entre le niveau des pratiques et le retour en légitimité
des discours sur le fait religieux. En ligne, l'intervention de Mireille
Estivalezes au FIG 2002 :
HG et TICE EN COLLEGE ET EN LYCEE :
1 - Les
documents d'accompagnement du nouveau programme de
première sont disponibles sur le site Eduscol,
(dont l'affichage pourrait être plus intuitif). Le site s'intéresse
aux usages des TICE (sélectionner des données, travailler
en autonomie...), et propose des exemples de démarches utilisant
les ressources virtuelles : « Les Français dans la Première
guerre mondiale », « L'Algérie coloniale », «
Vienne » (dont la lecture géo-historique rappelle les choix
de la première version de ce programme).
Le site des Cafés géographiques
a
classé ses ressources en fonction des programmes scolaires :
Le site des Clionautes fait l'inventaire
des travaux de nos collègues sur la géographie de
la France :
2 - L'apport
spécifique des TICE en HG :
De nombreux textes récents permettent
de revenir sur cette « question impossible » :
Sur la liste Schoolhistory,
nos collègues anglais organisent des séminaires virtuels
hebdomadaires : « The Student As Teacher », « Essay Writing
Skills at AS Level », « Encouraging History Teachers To Use
ICT ».
- L'entretien à paraître dans
Le
Cartable de Clio, déjà cité plus haut, s'intéresse
aux modifications de l'enseignement de l'histoire, aux évolutions
souhaitables :
http://hgtice.free.fr/peda/nethist.htm
- Sur le site des Clionautes, Hervé
Bois (collège de Canala, Nouvelle Calédonie) tente une comparaison
entre deux classes de sixième, et met l'accent sur le changement
des relations dans la classe.
- Sur le même site, Jean-Pierre Meyniac
dresse un inventaire des usages, pour le professeur, et pour l'élève.
Selon lui, la conception dominante de l'histoire comme empilement de données
et comme ensemble de savoirs à acquérir est l'obstacle principal
à une utilisation efficace d'Internet. Il plaide en faveur d'une
démarche de projet.
- Deux interventions de Pascal Boyries,
à Besançon (2000), et Fribourg (2001)
- « Hypermédia, un outil
pertinent au service des apprentissages en Histoire-Géographie ?
»
Le bilan d'un travail collectif sur deux
ans à l'IUFM de Nantes. Nous y reviendrons dans la prochaine Chronique.
- La suite du travail de la FING sur le
cartable numérique (mai - juin 2003)
- « Les communautés virtuelles
éducatives », compte rendu du colloque de Guéret
par Laurent Resse
Tous ces textes soulèvent de
nombreuses questions :
- Quels choix pédagogiques ?
Cette question est autant idéologique
et politique que professionnelle : au centre de l'école, l'élève
ou le savoir ?
En 1999, dans « L'élève
rapaillé », Robert Bibeau opposait deux modèles
d'école : d'un côté, une école née avec
la révolution industrielle du XIXeme siècle, fondée
sur la pédagogie du triple E (exposé - exercices - examen)
; de l'autre, une école à créer, fondée sur
la logique du projet. Il plaidait pour une transformation de l'école
grâce à « une vision humaniste, une approche systémique,
une pédagogie constructiviste ». L'auteur constatait alors
l'échec de la stratégie volontariste et spontanéiste
de la diffusion de la technologie appliquée à l'éducation
Analysant les besoins de formation - médiatiser,
rapailler, mémoriser, conceptualiser, structurer, socialiser, collaborer,
responsabiliser, guider - , il concluait : « l'école doit
redevenir un lieu de savoirs intégrés et médiatisés,
c'est-à-dire un lieu où il y a davantage de liens entre les
personnes et entre les savoirs et où l'élève apprend
à se rapailler ».
- Quelles activités d'apprentissage
avec les TIC ? Robert Bibeau propose six catégories :
1. Télé-correspondance scolaire
2. Édition et publication (journaux
scolaires, Web magazine, rédaction collective).
3. Recherche documentaire (méthode
de travail intellectuel, bibliothéconomie avec Internet, etc.).
4. Recherche et partage d'informations
(banque de données collectives, saisie de données en temps
réel, télétravail).
5. Résolution de problèmes
(concours, création collective, jeux de rôles, laboratoire
en ligne, simulation, etc.).
6. Télé-formation (cours
et didacticiels sur le Web).
Ses derniers articles concernent «
Le portfolio sur support numérique » (mai 2002), et «
Un guide de rédaction et de présentation d'un scénario
pédagogique ». Nouvelles Thot-Cursus. 13 mars 2002. :
- L'élève, le livre et
l'écran :
Les élèves ont grandi avec
la télévision. Les images, et le commentaire souvent succinct
qui les accompagne, sont leur source habituelle d'information. Passer du
zapping sur les images à la recherche documentaire, de la recherche
à la lecture de revues ou d'ouvrages, en ligne ou sur papier, est
parfois un défi.
- Individualisation et socialisation
: le travail sur ordinateur donne l'impression d'une activité collective
fébrile ; le clavier et l'écran absorbent l'essentiel de
l'attention, prédisposant souvent plus à l'individualisme
qu'à la coopération. Cela oblige à interroger les
processus d'apprentissage, et à rompre avec les pratiques spontanées,
à donner la priorité au travail intellectuel sur la magie
de l'écran.
- Internet et la crise du logiciel éducatif
Les séquences pédagogiques
en ligne ont leurs sites spécialisés : Gilles Badufle recense
à ce jour 170 sites personnels, Eric Ranguin, Jean-François
Carémel ont accumulé un volume important de cours et d'exercices.
Ces publications, qui témoignent de la démocratisation
de l'écriture hypertexte, ont trouvé leur public. Mais
elles ne doivent pas masquer l'échec relatif de l'enseignement de
l'histoire assisté par l'ordinateur.
Les logiciels éducatifs sont trop
rares ou leur diffusion est trop discrète. L'intérêt
d'un logiciel, c'est soit d'automatiser un apprentissage, soit de traiter
des données brutes et d'aider à modifier le regard sur le
monde qui nous entoure. Ainsi, en géographie, un logiciel de
cartographie statistique donne à VOIR immédiatement une réalité
chiffrée ; dans un tableau de chiffres, celle-ci ne serait repérable
qu'après une lecture longue et attentive.
Nos collègues historiens anglo-saxons
ont davantage exploré cette dimension pédagogique : je les
ai vus, en 1989, utiliser des bases de données pour enseigner l'Angleterre
de Charles Ier et de Cromwell
Un inventaire est en cours d'élaboration,
aussi bien pour la cartographie statistique, que pour les cartes et croquis
présents dans les manuels, ou les croquis réalisés
par les élèves. La représentation de l'espace agricole
est souvent significative, la mosaïque colorée oubliant souvent
la valeur des productions, ou les facteurs politiques (Bruxelles pour l'UE)
:
http://hgtice.free.fr/cartes.htm
et http://hgtice.free.fr/carto/cartohis.htm
Deux logiciels simples permettent de faire
rapidement de la cartographie en ligne :
Dans un message sur la liste H-Français
(8 mai 2003), Thierry Hatt dresse le tableau de l'offre logicielle actuelle.
Cartographie statistique (de 0 à
40 euros par poste) :
- PhilCarto, logiciel gratuit de Philippe
Waniez,
Un exemple d'utilisation, de l'échelle
de la planète entière à celle de quelques communes
d'Alsace :
Il existe beaucoup de produits anglo-saxons
(Epimap, PopMap, Wheat, Windisp ...), dont le multilingue PopMAP .
Les SIG permettent des traitements complexes.
Depuis plusieurs années, le Mari, rebaptisé Géo-événement,
témoigne du succès de ces applications dans les entreprises
et les administrations chargées de gérer les réseaux.
La géographie scolaire, qui a longtemps préféré
la carte topographique, expérimente les potentialités pédagogiques
de ces outils professionnels, qui exigent un investissement important,
en temps, en argent, en savoir-faire :
http://www.educnet.education.fr/histgeo/hgeo6.htm
ArcInfo
d'Esri est un logiciel de
référence dans le domaine commercial, mais les prix pratiqués
sont hors de portée d'un cabinet d'histoire-géographie. Il
semble avoir trouvé sa place dans l'éducation aux Etats-Unis.
Parmi les outils développés
hors de France, Thierry Hatt retient :
Il a utilisé Mapviewer pour ses
travaux sur Strasbourg (1680-2003) :
4 - Seconde Guerre
mondiale :
L'insurrection du ghetto de Varsovie
: le Cercle d'étude de la déportation et de la Shoah
a organisé, au lycée Edgar Quinet, des activités en
mémoire du soulèvement du 19 avril 1943. http://aphgcaen.free.fr/cercle/ghetto.htm
Après la projection de «
Requiem pour 500 000 » , le documentaire polonais tourné
en 1963, Larissa Cain, témoin et historienne, qui avait 8
ans en 1943, est intervenue pour décrire l'organisation du ghetto
en trois zones : le ghetto central, le secteur des shops avec les entreprises
allemandes Schutlz et Többens, et le secteur de la fabrication des
brosses. Elle a souligné la précocité de la résistance
juive : un premier noyau de l'Organisation juive de combat est créé
le 28 juillet 1942. Un premier soulèvement a lieu le 18 janvier
1943 ; le 19 avril, un millier de combattants, pratiquement sans armes,
réussit à immobiliser pendant 27 jours l'armée nazie
qui avait décidé de détruire méthodiquement
le ghetto et ses habitants.
Janine Pieprz-Den, avait 15 ans.
Elle raconte la fermeture du ghetto le 15 novembre 1940, la vie culturelle
intense malgré le sort imposé par les nazis. Elle a été
frappée par l'indifférence des Polonais non juifs.
Liliane Goldberg avait 14 ans. Elle
témoigne de la survie difficile dans les bunkers, de sa déportation
à Maïdanek.
Nicole Mullier propose, sur le site du
Cercle,
un choix d'ouvrages, des films, des liens Internet :
Larissa Cain Ghettos en révolte,
Pologne 1943, Autrement, 2003
Adam Czerniakow Carnets du ghetto de
Varsovie, La Découverte Poche, 2003
Joël Kotek L'insurrection du ghetto
de Varsovie, textes réunis autour de Raul Hilberg, Complexe,
1994
Wladyslaw Szpilman Le pianiste,
traduit de l'anglais par Bernard Cohen, Robert Laffont, 2002.
Frédéric Rossif Le temps
du ghetto France, documentaire 1961 NB durée 1h20 (35 mm)
Gouri Haim, Flammes dans la cendre,
la Sept/Vidéo, 1994 durée 90 mn
Roman Polanski Le Pianiste, (The
Pianist), avec Adrien Brody, Emilia Fox 2001, 2h28
Soren Kragh-Jacobsen L'Étoile
de Robinson, 1997, 1h47
Le ghetto de Varsovie (University of South
Florida) :
Le compte rendu comporte des suggestions
d'Elisabeth Brisson pour exploiter « Le pianiste » en
classe.
L'ouvrage «
L'Agonie et la Révolte des derniers Juifs du ghetto de Varsovie
»
regroupe des textes réunis, analysés et commentés
par Adam Rayski, le rédacteur de la Lettre de l'URDJF : http://www.resistancejuive-france.net/
Rappel d'adresses
sur la seconde guerre mondiale, à compléter par la sélection
sur le site du Cercle :
DNL - SECTIONS EUROPEENNES
Le Printemps de l'Europe 2003 a été
l'occasion de faire travailler ensemble les élèves de plus
de 5000 établissements scolaires, sur l'Europe d'aujourd'hui et
sur son devenir. Ce projet s'est appuyé sur une équipe de
32 professeurs chargée de fédérer les initiatives
et de créer des ressources utilisables pour tous. http://futurum.eun.org
Un exemple, le 21 mars 2003, 250 lycéens
ont été accueillis au Conseil Régional du Limousin
pour débattre du futur de l'Europe. Quatre thèmes - Le Limousin
en Europe, La France en Europe, L'élargissement, La Constitution
et la Politique de défense commune - ont été explorés
en ateliers, en présence d'experts. L'après midi, la séance
a été très animée, et le cas de la Turquie
a également été évoqué.
La Convention, qui prépare la Constitution
européenne, était partenaire de ce projet. La question des
institutions peut faire l'objet de débats en ECJS, et l'élargissement
est un des aspects étudiés dans le prochain programme de
géographie de première.
Le Printemps de l'Europe a donc été
une excellente occasion d'inciter les élèves à s'informer
sur l'Europe d'aujourd'hui, d'éveiller leur curiosité, de
leur faire découvrir d'autres cultures. En France, un site Internet
a été développé pour mettre en valeur leurs
travaux et suggérer des pistes aux enseignants : http://apella.ac-limoges.fr/printemps-europe/
EMILE, l'association « Enseignement
d'une matière par l'Intermédiaire d'une Langue Etrangère
», a tenu sa première Assemblée générale
à Sèvres en juin 2003 : http://www.dnl-emile.com/
Parmi les adresses, en
ce qui concerne les sections européennes en anglais :
IUFM - SITES ACADEMIQUES
:
Aix-Marseille :
La Durance
N° 42 est l'occasion d'un échange interne sur l'étude
de cas : astuce pédagogique permettant de boucler les programmes,
ou nouvelle façon d'écrire et d'enseigner l'histoire, inspirée
par les géographes ? Ce bulletin toujours excellent indique les
adresses de travaux mis en ligne sur les sites académiques : Nantes,
Aix-Marseille, Amiens, Orléans-Tours, Versailles :
Nantes
- Coups de coeur, dont en
avril des cartes américaines et l'art roman
Rennes - « Enseigner les questions
chaudes en Histoire »
Rouen - « France : des
milieux entre nature et société », conférence
d'Yvette Veyret :
IUFM Nantes -L'étude
de cas en géographie de seconde :
RESSOURCES UNIVERSITAIRES
:
Concours :
Dans le cadre de la restructuration de
la Maison de l'Orient et de la Méditerranée, le service Bases
de Données Documentaires est devenu le service « Web et
Bases de Données » :
http://www.mom.fr/bdd/actus.html
Histoire ancienne, sélection de ressources
sur le site de l'Ecole doctorale de Paris 1, dont Bibliotheca Classica
Selecta, Callimac, Rassegna, la SOPHAU, ABZU, Perseus, Argos et Aleph...
) :
Sciences Po, bibliographies d'actualité
Dictionnaire de la géographie
et de l'espace des sociétés (Jacques Lévy, Michel
Lussault, Belin, 2003). Le site de la revue EspacesTemps a mis en ligne
l'introduction, la liste des entrées, le nom des auteurs, et quelques
articles (lieu, nature...) :
http://espacestemps.revues.org/rubrique.php3?id_rubrique=28
L'Amérique latine sur Internet,
la sélection réalisée par Karen Bahr (GRIAL, Louvain)
et mentionnée dans la Chronique 374 a été mise à
jour à une nouvelle adresse : http://www.dvlp.ucl.ac.be/grial/
La Chine entre espaces domestiques et espace
mondial, sélection thématique sur le site de Géoconfluence
:
Clio, site d'histoire sociale, a
été créé en 1997 par un groupe de chercheurs
du laboratoire de sciences sociales de l'École Normale Supérieure.
Il offre des outils indispensables pour l'histoire de l'immigration (bibliographies,
documents, comptes-rendus d'ouvrages récents, sélection de
« pointeurs »...). Il participe à la diffusion rapide
des résultats de la recherche (revue électronique les Actes
de l'Histoire des Migrations, agenda des conférences et colloques,
répertoire de mémoires et de thèses...). Voir par
exemple, les contributions de MC Blanc-Chaléard, « La petite
entreprise italienne du bâtiment en banlieue parisienne : passage
vers la société industrielle » et Stéphane
Dufoix, « Généalogie d'un lieu commun : Diaspora
et sciences sociales ».
Le site abrite un Atlas interactif de
l'immigration. Ce remarquable outil affiche en quelques secondes une
carte (et les données numériques correspondantes) sur l'un
des groupes étrangers recensés en 1931 et en 1936.
Emigration italienne, immigration italienne
L'Internet Public Library a recensé
l'ensemble des titres dans le monde et en France :
Newseum, « The interactive
museum of news » met en ligne chaque jour plus de 200 « unes
» du monde entier :
L'Histoire (
n°277 ) : Des
anniversaires à la pelle; Voyage en Orient ; C'est mathématique
! Magritte :
« L'eau, source de vie, source de
conflits, trait d'union entre les hommes ». Pays invité
: L'Allemagne.
Les Rendez-Vous de l'Histoire de Blois
ont
pour thème en octobre 2003 l'histoire de « L'Afrique
».
Sur le site académique d'Orléans-Tours,
JF Bradu a mis en ligne une bibliographie, une sélection de sites
utiles, et une liste de propositions pédagogiques présentes
sur les sites académiques :
Une école thématique : Système
d'information à référence spatiale et archéologique
aura lieu à Tours du 8 au 13 septembre 2003 :
http://www.univ-tours.fr/isa
Patterns of Learning in Seventeenth-Century
France: from Theory to Practice /Enseignement, éducation et érudition
au XVIIe siècle: de la théorie à la pratique,
The Society for Seventeenth-century French Studies. University of Durham,
18-21 September 2003 : http://solinux.brookes.ac.uk/mark/17/webres.html
Calenda
poursuit l'annonce des colloques,
dont
«
La géographie et le militaire », qui a été
organisé en juin dernier par Philippe Boulanger (Paris IV)
: http://www.revues.org/calenda/articles/2940.html
LES SITES DES
REGIONALES :
http://aphgcaen.free.fr/regionales.htm
Caen, 6eme Journée H&G, 1/07/2003 :
Pierre Gentelle,
La vision chinoise du monde
Antoine Capet, Tendances récentes de l'historiographie
britannique sur le XXe siècle : entre internationalisme et insularité
CONCLUSION :
Le bac et Internet
La session de juin 2003 a généré
moins de messages sur la liste H-Français que celle de 2002.
La carte des implantations de Mc Donald's
figure
dans la cartothèque de Sciences Po (Cartothèque, Cartes et
diagrammes, M) - ou taper dans un moteur de recherche « mcdonalds2000.jpg
» ou « MacDonald's Badie »:
Le tableau sur l'origine des immigrants
aux Etats-Unis en 1995 et en 2001 vient du fichier
Les réactions au sujet d'histoire
sur Primo Levi suggèrent qu'Internet n'a pas le monopole du copier-coller...
Soulignons une nouvelle fois la production
historiographique abondante et renouvelée sur ce sujet essentiel,
ainsi que le travail considérable accompli par nos collègues
: comptes rendus de conférences organisées par le Cercle
d'étude (« Primo Levi », « Enseigner
la Shoah ») ; travail des littéraires répertorié
par Patrice Becker à La Réunion :
Dans son ouvrage, Primo Levi met en garde : «
Peut-être que ce qui s'est passé ne peut pas être compris,
et même ne doit pas être compris, dans la mesure
où comprendre, c'est presque justifier ». Ce qui ne l'empêche
pas, à une question majeure des lycéens - « Comment
s'explique la haine fanatique des nazis pour les Juifs ? » - de répondre
en explorant à la fois la nature humaine et l'histoire : il évoque
l'antisémitisme comme forme extrême d'intolérance,
dans « une atmosphère générale de folie incontrôlée
» ; la forme pathologique de la culture nationale ; le rôle
spécifique d'Hitler... Il poursuit : « il faut donc nous méfier
de ceux qui cherchent à nous convaincre par d'autres voies que la
raison... Il se peut qu'un nouveau fascisme ... se déchaîne...
Alors les conseils de sagesse ne servent plus, et il faut trouver la force
de résister ». Primo Levi, Si c'est un homme, Appendice
- Julliard 1995.
DL - 15/07/2003