CHRONIQUE INTERNET

HISTORIENS & GEOGRAPHES No 389

par Daniel LETOUZEY * 
(APHG CAEN, Lycée Marie Curie Vire)
(* secrétaire de la Régionale de Basse-Normandie)

Cet article sur Internet et ses usages dans l’enseignement de l’Histoire, de la Géographie,
de l’Education civique témoigne des activités multiples développées par nos collègues.
Nicole Mullier, Véronique de Montchalin, Evelyne Py, Jean-Philippe Raud-Dugal, Jacques Sigot
ont été particulièrement sollicités pour cette édition.
Les sites retenus ont été consultés avec une liaison ADSL.
Une version actualisée de ce texte rédigé en octobre 2004 est disponible à http://aphgcaen.free.fr

Le site de la Régionale de Caen annonce les activités locales, héberge les chroniques précédentes
et diffuse les textes élaborés par le Cercle d’étude de la déportation et de la Shoah.
Les choix proposés dans ce texte n’engagent ni l’association, ni la revue.

Internet en débats
 7 ans de Chronique
   
L'école
en mutation
recherche documentaire
TPE
 ECJS
HG et TICE
HG et tice
 histoire des arts
 
 
39-45
 14-18
DNL
Universités
 Femmes et genre
 concours
Colloques
 Presse et revues
 Académies
 Régionales
 Conclusion
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7 ANS DE CHRONIQUE INTERNET

Sept ans, c’est l’occasion d’un retour en arrière sur le travail accompli. Depuis la première Chronique, parue en décembre 1997 dans le n° 360 d’Historiens & Géographes, plus de 300 pages ont été publiées dans la revue, plusieurs milliers d'adresses ont été visitées…
 

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En 7 ans, la Chronique a ainsi présenté :
- des sites et des réalisations personnelles : Thierry Hatt (Strasbourg, 385), Jean-Paul Collicard (La carte du mois, 378), Gilles Badufle (sos-hg, 376), Evelyne Py (Mémoire-Net, 381), Jean-Pierre Husson (HM2GM, 385) Aurélie Pech (373), Laurent Resse (Clio-Collège, 375)…

- des sites universitaires : Achemenet (Pierre Briant, 377), le Plan de Rome (Caen, 369), Ménestrel (369) et Reti Medievali (378), Sciences Po (cartographie, 386), l’Atlas Transmanche (Caen 367)…

- les ateliers multimédia de Blois : Crime et pouvoir, Les nourritures terrestres, Les utopies, L’environnement, L’étranger, L’Afrique, Les femmes... 

- des logiciels et des applications : Géoclip, Cartes et croquis, R2I, Cartoo…

- des comptes-rendus liés aux TICE : Internet et le métier d’historien (Rolando Minuti, 382), les revues numériques (381, 382), la Cybergéographie ( 386), Abolir l’espace, Internet et les lieux de pouvoir (381), Filtrage ou éducation (387), Sites personnels et sites institutionnels …

- des réflexions sur les pratiques pédagogiques : " Evaluer les apports : une question impossible " (Serge Pouts-Lajus 374), Les hypermédias (Nantes 384), Diversifier (François Muller ), La didactique, Le traitement des erreurs (Gérard Hugonie, 382)…

- un regard sur le travail de nos voisins, en Lettres, en Langues, en SES.
Une place importante a régulièrement été donnée aux sections européennes (avec l’aide de Jean-Philippe Raud-Dugal), aux travaux du Cercle d’étude de la déportation et de la Shoah (avec l’aide de Nicole Mullier). Sans oublier l’accompagnement des Cafés géographiques, le renvoi vers les revues en ligne…
 

La Chronique a bénéficie de la réussite d’Internet. Elle tente de combiner les avantages de l’édition électronique et ceux de l’imprimé ( avec le soutien essentiel d’Hubert Tison et d’Alain Laude). La rédaction est individuelle, la première relecture est familiale.
A l’amont, le contenu est esquissé dans les messages que je consacre à la veille documentaire sur la liste H-Français (une centaine depuis octobre 2004). A l’aval, les adresses retenues alimentent des sélections par thèmes (une soixantaine disponibles en ligne à ce jour) : L’histoire de l’art (379), Florence et la Renaissance, Le Romantisme, Peinture 1850-1914, L’histoire économique (380), L’histoire des femmes (388), La Commune (385), L’Afrique sur internet (382), L’Amérique latine (374), le Canada (384), Les migrants italiens (383)…
http://hgtice.free.fr/perso/hf2004b.htm - http://lienshistoire.free.fr/

La Chronique se situe au croisement de réseaux professionnels multiples.
Le premier, c’est le noyau solide de tous ceux qui accompagnent activement l’élaboration et participent aux relectures successives. Leur nom apparaît, depuis le n° 373, dans l’entête de la Chronique.
Le second, ce sont les collègues qui collaborent aux projets de mutualisation : le travail collectif sur le croquis de la Façade atlantique de l’Amérique du nord est en la dernière réussite.
Le troisième, c’est l’ensemble des collègues qui animent les listes de diffusion spécialisées, comme H-Français et Sciences-Eco-Soc de ce côté-ci de la Manche, SLN Geography et Schoolhistory de l’autre côté. Les contributeurs du séminaire virtuel " Enseigner l’histoire en France ", organisé par la liste Schoolhistory (113 messages, 3500 clics) méritent une mention particulière, ne serait-ce que pour le défi d’avoir explicité leur vision de l’histoire dans une autre langue européenne.
Un dernier regrouperait plusieurs responsables de sites d’académies ou de Régionales (par exemple, Dominique Vandanjon à la Réunion, Nicolas Smaghue à Lille…).

Internet, c’est un intéressant poste d’observation.
Observation de certains élèves : les réflexes acquis dans le jeu vidéo ou sur les forums peuvent perturber la concentration nécessaire au travail scolaire.
Les relations entre sites personnels et sites institutionnels sont toujours difficiles. En novembre 2001, un site personnel a été démoli d’une phrase assassine " On est toujours étonné par cette certitude que son propre travail mérite large diffusion " (La Durance n° 28). Une table ronde de Saint-Dié (2002) a souligné le fonctionnement paradoxal des seconds : ils vantent la liberté pédagogique et la mutualisation des pratiques , mais dépendent de l’Inspection et d'un contrôle hiérarchique " (Chronique 381). En 2000, Pascal Boyries évoquait " la remise en cause d'un fonctionnement pyramidal qui est très français, basé sur une descente de l'information et des ordres " ; il constatait la contradiction entre les discours et les actes.
http://artic.ac-besancon.fr/histoire_geographie/besancon/complet.htm

Internet a évolué, à l’image de ceux qui animent ou utilisent le réseau.
Un long entretien publié en 2003 par la revue Le Cartable de Clio analyse ces mutations : comment repérer l’information valide? Quelles mutations pédagogiques et professionnelles ? Quelles perspectives souhaitables à moyen terme ? http://hgtice.free.fr/peda/cartable.htm

En 1997, les pionniers avaient la volonté de faire bouger l’école, plus par tâtonnements que par système ; ils espéraient que la mutualisation des réalisations allait alléger la charge individuelle de travail. Dominique Pascaud a décrit ce dynamisme, appuyé sur un double paradoxe : le remplacement des Mafpen par les IUFM, la réduction des moyens de la formation continuée ont écarté de nombreux enseignants formateurs. Leur compétence a bénéficié aux listes professionnelles.

Le succès actuel d’Internet est incontestable. Les enseignants, par choix ou par commodité, tirent de mieux en mieux parti des spécificités du réseau dans la préparation de leurs cours, ou dans le travail de la classe. Seule une infime minorité continue de rejeter l’usage de l’ordinateur, au risque de devoir sous-traiter la saisie des appréciations sur les bulletins informatisés.

Un revers : les listes de diffusion sont parfois devenues des " vecteurs d’expression du corporatisme et du mal être de certains enseignants ". L’élargissement de l’audience fait alors passer le métier au second rang, derrière des controverses sans rapport direct avec le travail en classe.

Internet ressemble de plus en plus à une auberge espagnole.
Robert Bibeau distingue six activités d’apprentissage : télé-correspondance scolaire, édition et publication, recherche documentaire, recherche et partage d'informations, résolution de problèmes, télé-formation (Chronique 383).

Avec le recul, quatre critères me semblent importants dans un site Internet : la qualité des contenus, la prise en compte des besoins des utilisateurs, la régularité des mises à jour, l’interactivité.

L’excellent Web Gallery of Art répond parfaitement à ces critères. Exceptionnel par l’importance de la base mise en ligne par Emil Kren et Daniel Marx, ce site rend des services considérables aux étudiants en histoire de l’art. Son interface, soucieuse d’une lisibilité maximum pour le plus grand nombre d’internautes, évite les gadgets techniques et les effets virtuels dont sont friands plusieurs sites officiels de musées. Les auteurs prennent le temps de répondre au courrier électronique. http://www.wga.hu/index1.html

La gestion d’un site demande du temps et de l’énergie. Le site de l’AHWA (Association des webmestres en histoire de l'art), initié par Robert Derome, en 1997, était devenue une référence. En 2001, un organisme canadien sans but lucratif a pris le relais. Depuis 2003, la base est devenue fossile. http://www.unites.uqam.ca/AHWA/Signets/

Internet n’a rien de virtuel.
Le réseau , ce sont avant tout des hommes et des femmes, bien réels et bien concrets, qui ont choisi d’échanger sur leurs pratiques, sur leurs questions, sur leurs doutes…

Tout aussi réels et concrets sont les ordinateurs et les logiciels nécessaires pour travailler à distance. Réels par leur coût. Réels en cas d’incident : une panne ou une attaque de virus, c’est plusieurs années de travail qui peuvent être anéanties dans l’instant. Sauf si les données sont régulièrement sauvegardées.

Enfin, les " tuyaux " sont bien concrets. Ceux qui ne peuvent pas encore accéder à un internet rapide le savent, tout comme ceux qui ont accepté de payer, depuis plusieurs années, le péage excessif imposé par France-Télécom.


INTERACTIVITE ET RECHERCHE DOCUMENTAIRE :

Pour un Internet en 3 clics : 

Trois fichiers regroupent les principaux sites recensés
- Un tableau : http://hgtice.free.fr
- 102 sites  : http://hgtice.free.fr/102.htm
- Une amorce d’annuaire en histoire et en géographie
En géographie - France régions, Méditerranée, Afrique, Amérique latine, Chine, Trois Gorges
En histoire - Histoire de l'art, histoire économique, 14-18, 39-45, histoire des femmes, Enseigner la Shoah, la guerre d'Algérie, histoire du Canada… 
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Internet n’est pas une encyclopédie. Cette métaphore, développée par les spécialistes du marketing, est doublement trompeuse : sur la réalité du réseau, sur la nature de l’éducation. Pour Serge Pouts-Lajus, Internet ressemble plus à " une rue qu’à une bibliothèque " (Chronique 374).

Le site " Chercher pour trouver " d’Hélène Guertin, celui de Jean-Paul Dallaire rendent de grands services : http://www.ebsi.umontreal.ca/jetrouve/ - http://www.edumatic.qc.ca/chercher/

L’accompagnement du travail des élèves permet de corriger deux techniques de travail : celle du " tout internet ", tout de suite ; celle du dépouillement d’une revue numéro par numéro.
Deux types de catalogues en ligne, déjà mentionnés, sont alors très utiles :
BCDI en ligne : http://basesdoc.crdp-poitiers.cndp.fr/bcdimmf/bcdimmf.dll
Les catalogues de bibliothèque en ligne (celui de la BM de Caen : http://www.bm.ville-caen.fr/ )
Le détour par les livres et les revues apprend alors à toujours replacer Internet dans une chaîne documentaire plus large.

La validation de l’information restera une question difficile, au moins tant que la mention des sources ne sera pas devenue un réflexe normal et habituel dans les messages et les pages web. Dans l’immédiat, je préfère le bon sens et la pratique de l’esprit critique. Cette façon de procéder m’a permis de repérer quelques " légendes urbaines " (en DNL, lire le cas de Teddy Stoddard). http://hgtice.free.fr/peda/chercher.htm


TPE – IDD
" Les travaux personnels encadrés recalés " " Nés au forceps, euthanasiés dans l'indifférence ".
Contrairement au titre de Libération, la suppression des TPE en terminale ne s’est pas faite dans l’indifférence. Pour justifier cette suppression, l'Education nationale expliquait que, dans 95 % des cas, les heures dévolues aux TPE en terminale se transformaient en "séances de bachotage" ! Ce faux prétexte a dû être démenti. Les échanges ont été très virulents sur toutes les listes de diffusion. Ainsi, sur la liste H-Français, les hostilités ont été ouvertes à partir du 14 novembre. La suppression a été confirmée au BO du 6/1/2005 : http://www.education.gouv.fr/bo/2005/1/MENE0402726A.htm


ECJS
Les élèves et la presse : " L’Aquitaine lance, auprès des jeunes, une opération pour favoriser la lecture des journaux " Libération - 22/11/2004 http://www.liberation.fr/page.php?Article=255812&AG

Au lycée, les obstacles à cette lecture sont multiples : le manque de temps libre chez les élèves, une lisibilité parfois insuffisante de certains articles (cf Robert Solé, Le Monde, 25/12/2004)… 

Une solution gratuite et partielle réside dans l’utilisation de la presse en ligne. En ECJS, la nature des thèmes, la taille des groupes d’élèves le permettent. J’ai regroupé, dans un page, les adresses des principaux titres que j’utilise en classe, en commençant par celle de l’excellent site américain Newseum (plus de 300 unes dans le monde entier). http://hgtice.free.fr/unes.htm

La désobéissance civile ou civique.
Les Chemins de la connaissance (France-Culture) ont consacré une semaine au "refus public, collectif et non-violent d’une loi ". Pour Etienne Balibar, " dans ce pays, on n’enseigne pas assez la désobéissance. Cela tient peut-être au fait que la République se croit à l’abri de ses propres déficiences ou de ses propres dérapages ". http://minilien.com/?b1dTG0P6qj

Le site de cette émission de France-Culture proposait alors des pistes de lecture : 
John Locke Deuxième traité du gouvernement civil (1690) Garnier - Flammarion (1984)
Henry David Thoreau Désobéir 10-18, n° 2832 (1997)
Hanna Arendt Du mensonge à la violence (1972) Pocket - Agora n°37
Mario Pedretti La figure du désobéissant en politique L’Harmattan (2001)
Etienne Balibar Droit de cité PUF - collection Quadrige n°363 (2002)
José Bové - Gilles Luneau Pour la désobéissance civique La Découverte (2004)

La mondialisation en débats :
. L’OMC tente de réfuter " 10 malentendus sur son rôle ". 
http://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/10mis_f/10m00_f.htm

. Le site d’ATTAC France donne le point de vue des altermondialistes. François Houtart a analysé les " Forces et faiblesses de l’altermondialisation " (Le Monde diplomatique, 11/2003).
http://www.france.attac.org/r75 - http://www.monde-diplomatique.fr/index/sujet/mondialisation

. La Mondialisation, entre discours et réalités. Un choix d’adresses par Marie Thorndahl. http://www.clionautes.org/article.php3?id_article=565
 
. La catastrophe en Asie du sud a suscité un énorme élan de solidarité.

Elle a été très révélatrice du fonctionnement des médias et des sociétés,
dans un monde en voie de globalisation.

http://hgtice.free.fr/tsunami.htm

http://www.cafe-geo.net/cafe2/rubrique.php3?id_rubrique=43


TICE et HG EN COLLEGE ET EN LYCEE :

Instructions pour l’adaptation des programmes d’histoire et de géographie en séries ES, L, S (BO n° 45 du 9/12/2004) : http://www.education.gouv.fr/bo/2004/45/MENE0402639N.htm

François Muller - Manuel de survie à l'usage des enseignants, même débutants http://lemanuel.fr.fm

Les logiciels libres
Firefox : Il est possible d’échapper au monopole imposé par une entreprise privée. Firefox remplace très efficacement Internet Explorer ; il offre des possibilités de bloquer les spams et les publicités non désirées. http://www.mozilla-europe.org/fr/products/firefox/

OOo.HG : La suite bureautique OpenOffice a beaucoup de succès dans les établissements scolaires. Elle illustre l’intérêt et le professionnalisme des logiciels libres. Gilles Badufle a conçu trois modules complémentaires, destinés à l’histoire et à la géographie :
-CART’OOo : 130 fonds vectoriels pour créer des cartes et des croquis.
-CHRON’OOo : dessiner des frises chronologiques.
-ATLAS HIST’OOo et GE’OOo : 413 cartes et graphiques bitmap (beaucoup proviennent de l’Atlas réalisé par Alain Houot).
L’ensemble est disponible en ligne, avec un didacticiel et des pistes d’utilisation pédagogique. La prochaine version 2 d’OOo intégrera une base de données.
OpenOffice et l’histoire-géographie, le nouveau site : http://ooo.hg.free.fr.
 
 

La Façade atlantique de l’Amérique du nord (croquis)
Lors de la conférence organisée par la régionale de Caen, Gérard Dorel a proposé une version du croquis. Plusieurs collègues, experts en cartographie sur ordinateur, ont été sollicités. Ils ont accepté de donner, bénévolement, de leur temps et de leur savoir-faire. 

Pierrick Gaucher, Claude Robinot, Francis Monthé ont transposé le croquis manuel en utilisant un logiciel de dessin ; Francis Monthé a ajouté deux versions personnelles, une sur " Organisation et dynamiques spatiales ", une autre sur les facteurs de l’organisation de cet espace.
Olivier Quéruel a conçu un modèle graphique.
Jacques Muniga a élaboré une animation guidant les élèves dans la réalisation du croquis.
Joëlle Salazar propose une autre version, sur le site d'Anne Philippon.

L’ensemble, fruit d’un travail considérable et d’une mutualisation active, est accessible sur une page évolutive en ligne, qui comprend également un compte rendu de la conférence. Gérard Dorel a traité le même sujet, en octobre 2004, à Versailles. http://aphgcaen.free.fr/carto/amn.htm

H-Français - Les Clionautes.
Dominique Pascaud avait participé aux travaux du PNER sur " les communautés délocalisées d’enseignants ", en janvier 2002. Il a poursuivi ce travail en analysant les échanges, en s’intéressant aux parcours professionnels et aux représentations des membres d’une liste qui a acquis le statut de vitrine de la discipline.
Sur les deux périodes étudiées, 600 " émetteurs " apparaissent, 36 cumulant plus de 50 % des messages. Entre la moitié et les deux tiers des membres se contentent de lire les messages.

Un questionnaire demandait d’associer dix mots à l’histoire, dix à la géographie. Il a suscité 164 réponses, venant majoritairement des hommes (71 %), enseignants en lycée (53 %).
Les mots " temps ", " passé ", " mémoire " sont les plus fréquemment associés à l'histoire ; chez les professeurs historiens le mot " culture " arrive en tête. Les historiens citent les mots " politique " et " présent " alors que les géographes les ignorent. 
Le mot " espace " écrase les représentations de la géographie ; les historiens utilisent particulièrement les mots " aménagement ", " paysage ", " géopolitique " et " milieux " alors que les géographes mentionnent davantage " les hommes " ou " les acteurs ".
http://archive-edutice.ccsd.cnrs.fr/edutice-00000691 - http://minilien.com/?QVSTx3mNbt
 
 


L’option histoire des arts 

(Présentation par Véronique de Montchalin, Lycée Fulbert de Chartres)

Cet enseignement artistique créé en 1993 est actuellement présent dans 140 lycées, et touche plus de 7000 élèves. Située au carrefour de différentes formes d'expression artistique, l'histoire des arts n'est pas un enseignement de pratique artistique mais de mise en perspective historique de l'ensemble de ces pratiques : architecture et art des jardins, arts plastiques et arts appliqués, cinéma, danse, musique, spectacle vivant, etc. Il est confié à une équipe d'enseignants de différentes disciplines ayant des compétences reconnues en histoire des arts. Cette équipe travaille en partenariat avec des institutions et des acteurs culturels qui interviennent aussi bien ponctuellement que de façon continue.
BO http://www.education.gouv.fr/bo/2002/hs6/default.htm
Le site national : http://www.educnet.education.fr/arts/histoire/

A un horaire d’enseignement de trois heures en seconde succède un horaire de cinq heures en première et en terminale pour les élèves de la série littéraire ayant choisi l’histoire des arts comme " enseignement de spécialité " (avec épreuves au bac dotées du coefficient 6), ou de 3 heures pour les élèves de toutes séries qui décident de suivre l’histoire des arts au titre d’option facultative (coefficient 1 ou 2 au baccalauréat).

Deux exemples pour illustrer la mise en œuvre des programmes :
 
 

Le premier, la découverte d’un vitrail de la cathédrale de Chartres (Classe de seconde).
Les objectifs étaient de s’appuyer sur le patrimoine local ( la cathédrale ) comme révélateur d'un grand courant artistique, de mettre à jour la dimension symbolique du monument, d’instaurer une relation avec un établissement culturel local et des professionnels ( le Centre International du Vitrail). http://www.centre-vitrail.org/index_8.htm

Le vitrail retenu illustre la parabole du Bon Samaritain dans sa partie inférieure et le récit de la Création dans sa partie supérieure. http://minilien.com/?72hZdErJTa
Le travail a commencé par une approche descriptive, en liaison avec le texte biblique ; il a été poursuivi par un travail à l’intérieur de la cathédrale ; il a été prolongé par une réflexion sur l’iconographie, la symbolique du vitrail et sa fonction dans le monument. Ces deux premières étapes ont été menées conjointement par les professeurs de lettres et d’histoire. La collègue de musique est également intervenue.
La troisième étape, la réalisation par chaque élève d’un médaillon du vitrail, a été coordonnée par le CIV.

Ainsi le vitrail a pu être saisi dans ses dimensions historique, esthétique, technique et symbolique. Une visite commentée a été proposée aux parents d'élèves.

Le deuxième exemple a porté sur le thème " Arts et villes au XXème siècle " étudié en classe de Terminale. La Cité Industrielle de Tony Garnier, choisie comme support, permet de croiser trois problématiques : 

- La ville imaginée : il s’agit d’une utopie urbaine du début du 20ème siècle fondée sur des valeurs d’hygiène et d’efficacité sociale intégrant l’activité industrielle dans la ville ; 

- La ville réalisée : le quartier des Etats Unis, seule réalisation à l’échelle urbaine de Tony Garnier, est un quartier HBM construit à Lyon à la demande d’Herriot entre 1922 et 1933.

- enfin la ville en crise et sa réhabilitation : en effet ce quartier a été le théâtre d’une expérience exceptionnelle de requalification par la culture sur l’initiative de ses habitants : des fresques murales monumentales reproduisant des dessins de Tony Garnier ont été réalisées par des artistes lyonnais sur les pignons aveugles des immeubles. C’est aujourd’hui un musée urbain et un lieu touristique, et cette initiative a été saluée officiellement par l’Unesco en 1991.
http://minilien.com/?07p9sPI14b

Cette question a fait l’objet de regards croisés : étude du contexte historique et social avec le professeur d’histoire, étude d’extraits du roman de Zola intitulé Travail avec le professeur de lettres, recherches documentaires sur Tony Garnier et son projet, déplacement à Lyon pour une visite guidée du quartier par le responsable du Comité des locataires, acteur majeur du projet de réhabilitation. 
http://perso.wanadoo.fr/bicy-lyon/Lyon/Tony/
http://old.ec-lyon.fr/tourisme/Lyon/Virtuel/7050.html.en

A travers ces 2 exemples, les professeurs ont tenté de répondre à la définition de l’option histoire des arts qui se veut un enseignement de culture, fondé sur une approche à la fois pluridisciplinaire, transversale et sensible des œuvres. La finalité culturelle de l’option est un enjeu doublement important : pour la rencontre personnelle des élèves avec l’art ; pour l’ouverture du lycée sur l’environnement culturel et artistique de la cité. 
Dans cette activité, la pluridisciplinarité est une chance, aussi bien pour les élèves que pour leurs professeurs : elle permet aux premiers de donner du sens à des savoirs cloisonnés, elle incite les seconds à tisser des liens entre leurs enseignements, à construire des discours pluriels et complémentaires sur un objet artistique commun, à pratiquer une pédagogie nouvelle… 

Cette option qui vient d’être intégrée aux concours des ENS (arrêté du 24 octobre 2001) n’a pas pour but de former des professionnels, mais d’éduquer le regard, de développer l’esprit critique des futurs acteurs de la vie culturelle.

Voir également : http://www.educnet.education.fr/arts/histoire/pratiques/pratiques.htm
http://www.ac-orleans-tours.fr/rdv-histoire/ (Archives 2000)
L’Association pour le Développement de l'Histoire culturelle : http://adhc.free.fr/


SECONDE GUERRE MONDIALE :

Le CNRD 2005 a pour sujet " 1945 : libération des camps et découverte de l’univers concentrationnaire ; crime contre l’humanité et génocide ". Une brochure pédagogique est en ligne sur le site de la FMD : http://www.fmd.asso.fr/updir/36/memoire_vivante_special_e.pdf
La bibliographie de JP Husson : http://crdp.ac-reims.fr/memoire/CONCOURS/biblio_2005.htm
La sélection de Nicole Mullier : http://hg.scola.ac-paris.fr/ressources/shoah/concoursRD.asp
" Les juifs et la politique d'occupation italienne en France de 1940 à 1943 ", Davide Rodogno,
Madeleine Kahn, journée du Cercle, 9/3/2005 : http://cercleshoah.free.fr
Choix de sites sur 1939-1945 : http://cercleshoah.free.fr/liens.htm
La déportation (BT2 - 53149002) : http://www.pemf.fr/
 


 
Le camp de Montreuil-Bellay
(Jacques Sigot, 
pour le Cercle d'étude de la déportation et de la Shoah). http://aphgcaen.free.fr/cercle/tsiganes.htm

" C’est, à l’origine, une poudrerie que le ministère de l’Armement a fait construire au début de 1940. Les Allemands arrivent à Montreuil-Bellay le 21 juin, et transforment le site en stalag, entouré de barbelés. Les prisonniers français sont ensuite envoyés en Allemagne, les Anglais sont regroupés à Saint-Denis.

Du 8 novembre 1941 au 16 janvier 1945, la France en fait un camp de concentration, selon la terminologie de l’époque, pour des "individus sans domicile fixe, nomades et forains, ayant le type romani.". Les Tsiganes, victime de cette mesure raciste, arrivent par familles entières. Ils avaient précédemment été internés dans une multitude de petits camps, ouverts en application d’un décret signé par Albert Lebrun (6 avril 1940).

En juin 1944, le camp est bombardé par les alliés. Les Tsiganes sont alors parqués dans un autre lotissement de l’ancienne poudrerie. Début septembre 1944, 145 soldats du Reich dont 107 Géorgiens, que l’on appelle des " Russes blancs ", 30 Italiens, des collaborateurs locaux sont enfermés derrière les barbelés.

Les Tsiganes réintègrent leurs baraquements début octobre 1944 et ne quittent Montreuil que le 16 janvier 1945. Ils sont ensuite transférés vers les camps de Jargeau (Loiret) et d’Angoulême (Charente) où certains resteront jusqu’en mars... 1946.

Du 20 janvier au 20 novembre 1945, 796 civils allemands, dont 620 femmes et 71 enfants, arrêtés en Alsace et précédemment regroupés au Struthof, sont internés à Montreuil. Les rejoignent par la suite des soldats allemands qui ont combattu dans la poche de Saint-Nazaire, des femmes hollandaises… Fin novembre, ces internés sont transférés dans le camp de Pithiviers (Loiret).

Au printemps 1946, l’escadron d’un régiment de Chasseurs d’Afrique occupe le site, débarrassé de ses barbelés et de ses miradors. Enfin, les installations sont vendues aux enchères par les Domaines le 22 octobre 1946.Le site est rendu à son précédent propriétaire.

Le 16 janvier 1988, une stèle a été inaugurée dans l’enceinte de l’ancien camp, à l’initiative de Jean-Louis Bauer et de Jacques Sigot. http://sigot.montreuil.free.fr/historique/historique.htm

DNL ET SECTIONS EUROPEENNES :

Deuframat : le nom de ce site est un acronyme créé à partir du titre allemand du projet:
" Deutsch-französische Materialien für den Geschichts- und Geographieunterricht "
(Matériels franco-allemands pour l’enseignement de l’histoire et de la géographie) ".
A explorer, entre autres, pour l’étude des formes de " l’Européisation ". http://minilien.com/?w3uZ28nb9y

Elections américaines : Un article du Guardian (16/11/2004) mentionne plusieurs cartes et cartogrammes analysant les résultats. L’humoriste Dave Ruderman imagine " The United States of Canada ". http://www.guardian.co.uk/analysis/story/0,3604,1352225,00.html
http://www-personal.umich.edu/~mejn/election/

Elizabeth I et son temps.
L’utilisation des nombreux portraits a été abordée sur le site Schoolhistory, en juillet 2003
http://www.schoolhistory.co.uk/forum/index.php?showtopic=1613&st=0
La sélection d’adresses proposées par Carole Faithorn a servi de base à une page évolutive :
deux sites personnels y occupent une place importante, celui de Marilee Cody, celui de Jorge Castelli, un Argentin. In " Elizabeth I, gender, power and politics ", " Susan Doran looks at what it meant to be a female monarch in a male world and how the Queen responded to the challenges "
http://hgtice.free.fr/dossiers/elizabeth.htm

SLN Geography.
" We are 'doing' better Geography and much of it has originated from SLN Geography and its forum " écrit Val(erie) Vannet, le 20/12/2004. " I have drawn on the expertise and been stimulated by the ideas of so many colleagues across the land (…) Discussions on the forum have ranged from serious to hilarious. Mostly people are earnest but sometimes they are downright daft. It is right and appropriate to engage in professional discussion but it is also important to be able to laugh at ourselves (…) " Plusieurs membres de ce forum ont prévu de se rencontrer dans le Peak District en février 2005.

Deux exemples de messages récents : 
. La catastrophe en Asie a généré de très nombreux échanges. David Rayner a mis en ligne les supports de travail réalisés par ses collègues. http://www.geointeractive.co.uk/slnresources.htm
. L’assassinat de Chico Mendes sert de support à un cours sur les enjeux de la déforestation : http://active.sln.org.uk/ubb/Forum5/HTML/001557.html
Voir aussi http://www.chicomendes.org/

Sur The Education Forum, l’histoire de " little Teddy Stoddard and his inspirational teacher, Mrs. Thompson " : http://minilien.com/?CLgmuHYz7d
En fait, il s’agit d’une " légende urbaine ", qui circule d’une liste à l’autre, avec des variantes : " This tale is a work of fiction. The original story, which first appeared in significantly different form in the magazine Home Life in 1976, was written by Elizabeth Silance Ballard (now Elizabeth Ungar) and called  Three Letters from Teddy. "
" The only Stoddard connected with Iowa Methodist Hospital in Des Moines was Dr. John Stoddard, who died in 1998 ". http://urbanlegends.about.com/library/bl_teddy_stoddard.htm
 

IUFM ET SITES ACADEMIQUES :

L’ensemble des adresses, actualisées : http://aphgcaen.free.fr/chronique/academies.htm

Quelques exemples
Aix-Marseille - La Durance n° 56 - Petite typologie de la question-réflexion 
Amiens - Métropoles et métropolisation
Nantes - thèse de Teodoro Gilabert Géographie de l’Art contemporain
Rouen - JC Boyer Qu'est-ce que l'Europe rhénane ?
Toulouse : dossier sur Moscou
Versailles : conférences sur le nouveau programme de Terminale


RESSOURCES UNIVERSITAIRES :

Concours : http://aphgcaen.free.fr/concours/concours.htm
Compléments bibliographiques (Ancienne, Moderne) : http://www.aphg.asso.fr/biblio_comp.htm

Le géographe, les cuisines et le goût
" En deux siècles, l'alimentation est devenue une marchandise. Elle ne s'est pas homogénéisée pour autant. Au contraire, elle a réinventé des différences par le brassage des plantes, des plats et des saveurs ". Gilles Fumey, qui a publié avec Olivier Etchevarria, L'Atlas mondial des cuisines et gastronomies (Autrement) est intervenu sur ce thème dans les Agoras de Poitiers. Une version écrite de son intervention est en ligne. http://aphgcaen.free.fr/conferences/gfgout.htm
Lire également son article " La planète à table ", dans Sciences Humaines d'octobre 2004


Histoire des féminismes : Le compte-rendu de la conférence de Sylvie Chaperon est en ligne.
Trois fichiers regroupent un choix d’adresses :
. L'atelier multimédia de Blois : http://aphgcaen.free.fr/blois/femmes.htm
. Une sélection courte : http://aphgcaen.free.fr/blois/hfemmes.htm
. Une sélection élargie : http://hgtice.free.fr/butine/genre.htm

" Penser la guerre à partir des femmes et du genre : l'exemple de la Grande Guerre ", Françoise Thébaud, sur le site Astérion (juillet 2004) : http://asterion.revues.org/document103.html


PREMIERE GUERRE MONDIALE
Deux colloques majeurs ont accompagné " la déferlante " (titre de Télérama (10/11/2004) qui écrit " Le témoignage des combattants avait ... bloqué l'historicisation de la guerre ". Dans Penser la Grande Guerre, Antoine Prost et Jay Winter analysent le très riche travail des historiens, qui n’ont pas tous attendu la mort des derniers témoins. Ils distinguent trois regards successifs : d’abord les nations en guerre (1920-1939), puis les sociétés en guerre (1960) ; aujourd'hui, l’intérêt se porte sur l'individu en guerre. Pour plus de détails, se reporter à http://aphgcaen.free.fr/dossiers/1418.htm
 
 

" La Grande Guerre, pratiques et expériences " (Craonne, Soissons 12 - 13 novembre 2004).
(Les lignes qui suivent sont extraites d’un message d’Emmanuelle Picard sur la liste H-Français)
http://hgtice.free.fr/colloques/soissons.htm

Le colloque était organisé en quatre demi-journées, chacune comprenant un rapport faisant la synthèse de plusieurs communications écrites, un questionnement par une personnalité d’une autre discipline, et un débat entre les participants.
La première demi-journée interrogeait les effets de la guerre sur les sociétés : la pratique sportive et les femmes, les " marchands de canons ", les grèves, les infirmières, la Nouvelle Calédonie, les représentations de la Bretagne... La seconde s’intéressait à plusieurs objets culturels : la NRF, la Revue des deux mondes, le Feu de Barbusse, les romans de Dorgelès ou les livres d’histoire. Cette première journée a largement mis en évidence les facteurs de continuité. Les phénomènes sociaux et culturels de la Grande Guerre s’inscrivent dans une perspective de longue durée.

La troisième demi-journée traitait des expériences combattantes et de la question désormais récurrente des raisons de la ténacité des poilus. Les communication ont souligné la pluralité des explications nécessaires à mettre en œuvre pour comprendre l’état d’esprit des soldats : ceux-ci se trouvent enserrés dans un réseau de pratiques, de représentations, de contraintes qui contribuent à rendre plus facile l’obéissance que la désobéissance. Si le dispositif de répression militaire a joué son rôle, les rapports humains (la solidarité de l’escouade, les permissions), les représentations de soi (virilité et courage; lâcheté), les rapports sociaux (expressions de la citoyenneté, opprobre vis-à-vis des familles des fusillés...) ont joué un rôle déterminant. Le Général André Bach étudie les " négociations " qui ont permis de mettre fin aux mutineries de 1917.

Enfin, la dernière demi-journée était consacrée au département de l’Aisne, de la " reconstitution des villes et villages aplatis " à la mémoire douloureuse du Chemin des Dames, en passant par les problèmes soulevés par l’archéologie et la préservation des sites.
Les actes seront publiés en 2005 chez Privat, sous le titre " La Grande Guerre, pratiques et expériences ", sous la direction de Rémy Cazals, Emmanuelle Picard et Denis Rolland.

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14-18 : L’empreinte de la Grande Guerre 
(BPI - Historial de Péronne, 26/11/2004)

http://hgtice.free.fr/colloques/empreinte.htm

Dans un texte de présentation, disponible en ligne, Annette Becker écrit :

" Pendant la guerre, les combattants ont majoritairement exprimé avec force leur adhésion à l’union sacrée et leur approbation du sacrifice de soi pour le collectif national (…) dans une guerre qui les " ramène à une mentalité primitive, sauvage, où l’instinct domine avec violence " (Jules Isaac).
Chacun des soldats se trouve au centre d’un cercle de souffrance qui va de ses proches à toute sa sociabilité, entre travail, militantisme, pratiques religieuses ou festives. Les ondes concentriques deviennent après la guerre mémoire et deuil. (…) Le temps du deuil fut d’autant plus compliqué et prolongé qu'aucun accord ne se fit sur le sens de la guerre au lendemain de l'armistice : le consentement à la guerre était adossé à un millénarisme d'espérance en une humanité neuve que l’on peut apparenter à un véritable " mythe de croisade " (Alphonse Dupront). Mais le conflit provoqua ensuite un rejet profond, à la mesure de ce qu'avait été la force de l'attente eschatologique initiale, déçue. 
Après la guerre, l’idéologie pacifique, voire pacifiste – celle de la " der des der " – l’a largement emporté : l’horreur de l’ennemi s’est transformée en horreur de la guerre. Depuis les années vingt, on ne comprend presque plus la dialectique entre souffrance et acceptation, probablement par culpabilisation des anciens combattants d’avoir trop consenti à ce qui semble de plus en plus impensable, faire la guerre, tuer ".
http://minilien.com/?y3wHInidA9
 

D’un colloque très dense, dont les actes seront publiés en 2005, retenons trois interventions, sur fond de débats autour des termes " massacres " et " consentement " : 
Henry Rousso s’est interrogé sur le succès historiographique récent de 14-18. Les historiens de ce conflit ont longtemps travaillé à l'écart de la demande sociale (A Prost sur les Anciens Combattants, JJ Becker sur l'opinion publique). Après 1989, trois facteurs ont changé la donne :
. La chute du Mur a incité à réinterpréter l'histoire de l'Europe au XXème.
. Un " retour de mémoire " a été porté par la 3ème et la 4ème génération.
. Face à la réapparition d’un horizon de guerre, dans les Balkans ou au Moyen-Orient, les pacifistes ont cherché un précédent qui puisse servir de repoussoir. La 2 GM ne convenait pas : c’est la " guerre juste " par excellence. Par contre, 14-18, avec sa " boucherie ", sans raison aujourd’hui défendable, peut servir. A une condition : il faut que ce soit une guerre imposée d’en haut, pas une violence consentie.

Jay Winter a souligné un paradoxe : la création de l’Historial de la Grande Guerre de Péronne fut un effort pour échapper au cadre national. Le triomphe de l’histoire culturelle comparée a enrichi les visions nationales, mais l’histoire européenne est encore à écrire.

Gerd Krumeich a insisté sur le fossé qui sépare, en Allemagne, les historiens de la Grande Guerre et le grand public, au moins jusqu'en 2004. Les débats suscités par le livre de Fischer, dans les années 1960, la vision d’Ernst Junger ont eu peu d’écho dans le public.

La situation a changé depuis 2004, avec le succès de l'Enzyklopädie des Ersten Weltkriegs (Schöning 2004) et avec l’intérêt nouveau des médias. Mais ce que recherchent les journalistes, ce sont les rares survivants, les images en couleur. Un moyen, pour eux, de mettre en scène l’émotion, de parler davantage du monde actuel que de celui de 14-18. 

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Les monuments aux morts dans l’Orne - L’exemple de Céaucé
Céaucé, au sud de Domfront, a 2 monuments aux morts :
- Au centre du bourg, un premier, inauguré le 22 septembre 1901, rappelle les combats de 1870.
" Nous avons devant nous un jeune et vigoureux soldat. C’est la jeunesse, c’est la force, c’est l’espérance… qui resplendissent dans son regard " dit Albert Christophle, préfet de l’Orne en 1870, député républicain, qui a financé cette statue. Les discours prononcés font référence à la République, au rôle de l’armée, à la haine de l’Allemand et à l’espoir de libérer l’Alsace et la Lorraine.
- A la sortie du bourg, un second commémore les morts de 14-18. Il a la forme d’un calvaire, le soldat de gauche évoquant les batailles de l’Yser et de la Somme, celui de droite les batailles de Verdun et de la Marne. 43 autres communes ont également édifié des calvaires, dans un département où la droite nationaliste a profité, à partir de1902, du mécontentement suscité par la politique laïque.
(source : Gérard Bourdin - Les monuments aux morts dans l’Orne, Pour le deuil ou pour l’exemple, Le Pays Bas-Normand, 203, 1991). http://lienshistoire.free.fr/docs/ceauce.htm


COLLOQUES – CONFERENCES - CAFES DE GEOGRAPHIE
Calenda : http://calenda.revues.org

La Roche sur Yon - Autour de la ville Napoléon (28-30 oct 2004) - Villes neuves spontanées, villes planifiées. L’Enfant et Washington. http://hgtice.free.fr/colloques/rochyon2004.htm
http://www.cr.nps.gov/nr/travel/wash/lenfant.htm
Cafés géographiques, Paris (café de Flore) : " Les mots et les jurons qui voyagent " (Janvier), " Au secours, c'est toujours la lutte des classes à Paris ! " (Février), Y a-t-il une géographie du territoire animal ? (Mars). http://www.cafe-geo.net/


PRESSE ET REVUES :
La Nouvelle Fabrique (France-Culture) : l’émission d’E Laurentin propose, pour chaque sujet traité, quatre approches différentes : un grand témoin (lundi), une mémoire de groupe(mardi), la visite d’un lieu (mercredi), un débat historiographique (jeudi).
Parmi les thèmes abordés ces dernières semaines : La République (avec Maurice Agulhon, Serge Berstein, Christophe Prochasson), 14-18 vue par des historiens étrangers (John Horne, Gerd Krumeich, Rainer Bendick, Laura Lee Downs), Le féminin (Christine Bard, Nicole Fernandez-Ferrer, Nicole Pellegrin, Annie Metz, Anne-Claire Rebreyend), Les traites négrières (Ibrahima Thioub, Myriam Cottias, Olivier Pétré-Grenouilleau, Jean-Loup Amselle)…

" Le Louvretraite différemment les salariés du groupe TotalFina et les enseignants " (Le Figaro, 26/11/2004). Lors d’une journée d’études en 2002, un intervenant a rappelé : " Le droit payant d’entrée dans les musées nationaux est instauré en 1922, mais la gratuité demeure le dimanche. En 1990, elle est à son tour supprimée, puis rétablie en 1996 ". http://louvrepourtous.site.voila.fr/

Regard sur la Planète (France 2) : Wal-Mart en novembre, la Révolution verte en Inde en décembre. La qualité de ces documentaires, qui rappellent Géopolis, tranche avec une information de plus en plus simpliste, réduisant par exemple les Turcs à Berlin à une mosquée et à deux femmes voilées, ou encore donnant aux faits divers une place qui rappelle la presse populaire du XIXème siècle.

Mappemonde en ligne : http://mappemonde.mgm.fr/
François Bost - Les investissements directs étrangers. - Les cartes de Cassini en ligne (n° 75).
Hélène Noizet - La place de Tours dans les représentations spatiales des acteurs - Denis Eckert - Le viaduc de Millau (n° 76)

Hérodote : http://www.herodote.org/http://www.univ-paris8.fr/geopo/
Géopolitique de l’aviation (n° 114) - Géopolitique de l’Anglais (n° 115)

Espaces-Temps : Mathis Stock " L’habiter comme pratique des lieux géographiques "
http://www.revues.org/espacestemps/sommaire.php3
AFDG : Vincent Capdepuy - Réflexions géographiques (et historiques) sur le projet de Constitution européenne - http://www.afdg.org/spip/

Cybergéo : R Poli - L’Europe à travers le prisme du football
M Hilal - Accessibilité aux emplois en France : le rôle de la distance à la ville (p 11, carte des aires urbaines) http://193.55.107.45/eurogeo2.htm

L’histoire : Musicologie (n° 294) - Les colonies (n° 293) - Balades romanes (n° 292)
http://histoire.presse.fr

La littérature et les camps, le retour des déportés - Le Magazine littéraire (janvier 2005)


REGIONALES :
Les sites des régionales : http://aphgcaen.free.fr/regionales.htm
La Réunion : liens sur l’Océan Indien – Les concours - http://aphgreunion.free.fr/


CONCLUSION : Pourquoi la concurrence coûte cher ?

Dans les établissements, les règles des marchés publics ont été en partie modifiées. Une application formaliste peut perturber fortement le renouvellement des matériels. La confusion fréquente entre la recherche du prix le plus bas et le meilleur rapport qualité-prix peut amener à s’interroger sur la qualité et la durée de vie des produits ainsi sélectionnés.

Le dossier " Pourquoi la concurrence coûte cher ? ", publié en juillet dernier par la revue Alternatives économiques, lui donne une interprétation politique à cette situation. Dans " Les failles de la concurrence " Guillaume Duval et Marc Chevallier écrivent : " Frais commerciaux très élevés, sur ou sous-investissement, instabilité des prix, coûts bureaucratiques importants, concentrations inévitables (…) la libéralisation n’apporte aucune solution miracle : les oligopoles et les monopoles privés créent finalement des difficultés très analogues à celles que posent les bureaucraties publiques." Selon eux, pour limiter les inconvénients d’une concurrence sauvage, l’innovation est un moyen plus sûr que la séparation des réseaux et des services rendus, ou que la création d’une autorité de régulation. http://hgtice.free.fr/debats/failles.htm

L’ensemble de l’article a été mis en ligne, avec l’accord de la rédaction de la revue : ceci montre, une nouvelle fois, que la question du droit d’auteur est soluble, avec un minimum de bonne volonté. L’ensemble du dossier est disponible, sur cédérom, avec tous les articles parus de janvier 1993 à août 2004. http://www.alternatives-economiques.fr

D Letouzey - 8/1/2005